J'ai rarement volé car je me sens incapable de ne pas me trahir. Quelquefois, je le confesse, ce n'est pas l'envie qui me manque mais le "courage". En vieillissant cette envie a d'ailleurs disparu puisque je peux -en principe- m'offrir ce que je convoite.
Je me souviens du 45tours de George Harrison "What is life" que je lorgnais chez "Inno Passy" et dont mes économies étaient dans l'incapacité d'en financer l'achat. Je passais et repassais devant le rayon disques (heureux temps où il y avait des disques presque partout). Un mercredi, avant ou après le catéchisme, je ne sais plus, je tentais un premier essai. Je voyais un vigile dans tous et toutes les client-e-s. J'imaginais que chacun lisait mes intentions criminelles rien qu'en m'observant.
Voler n'est pas à la portée de tout le monde! pas à la mienne en tous cas. rougissement de la figure, chaleur et attitude suspecte accompagnaient ma seule imagination du larcin. Je prenais le vinyl, le regardais, le reposais et... l'achetais le samedi suivant avec le billet que m'avait donné ma grand-mère. N'est pas Mesrine qui veut.
Le vol dont je me souviens encore concernait un objet ancien (un parfum?) exposé dans un vide-grenier à la campagne. L'objet, brillant et de belle forme me plut, allez savoir pourquoi? et je le faisais promptement disparaître dans ma poche. Ma sœur Frédérique 'avait vu et ne me fit aucune réflexion. J'ai encore ce drôle d'objet qui m'a suivi du vol (tout début années 80) à aujourd'hui. Il ne sert à rien mais je l'aime toujours et l'ai toujours exposé.
C'est certain je n'étais pas programmé pour être un malfrat, un voleur, un ennemi de la civilisation.