Notre drôle d'époque aime les boutiques très dépouillées. Une cinquantaine de paires de tennis à tout casser, quelques fringues chics de dames ou quelques tenues de sport à des prix défiant toute concurrence (= très très chers) par magasin suffisent pour attirer un chaland de plus en plus prisonnier de schémas mentaux inculqués dès le berceau par la publicité et la communication.
J'ai été stupéfait, samedi, en cherchant vaguement un sac à dos pouvant discrètement contenir un ordinateur 17 pouces de voir à quel point certains magasins prennent à rebours ce qui m'a été appris quand j'étais enfant:
- la sobriété des assemblages de couleurs par exemple. Maintenant c'est le contraire, tout est flashy, tout est fluo.
- les matériaux: plastique cheap et matériaux de synthèse laids et sans charme
- les formes sont lourdes et souvent disgracieuses
- la discrétion est le dernier des soucis des fabricants
- les dessins sont agressifs et les marques impossibles à oublier. La marque ou signature est partout.
- le prix enfin semble à l'exact contraire de l'objet vendu: plus il est vilain et banal plus il est vendu cher.
Je suis entré pour la première fois dans un magasin "North Face" et ai été ébahi par la tristesse des articles vendus, leur laideur même et le niveau très élevé de leur prix. Même soldés les tee-shirts (de simples tee-shirts avec "North Face" indiqué dessus) coûtaient autour de 40€.
J'ai fait, aiguillonné par cette expérience, la visite d'autres boutiques "tendance" et ai fait le même constat: plus c'est moche plus c'est cher et plus les gamins achètent. Des minettes tout juste pubères sortaient des billets de 50€ pour acheter des baskets à gerber.
De quoi me demander, une fois de plus, si je ne viens pas d'un autre monde et si je ne ferais pas mieux d'y retourner au plus vite!!!