Ce petit texte de Salman Rushdie que cite l'agaçant Philippe Val dans son (bon) livre: "C'était Charlie" (Grasset 2015):
"Les intégristes essaient d'abattre beaucoup plus que des immeubles. Leurs pareils sont contre, pour offrir simplement une brève liste, la liberté d'expression, un système politique pluripartite, le suffrage universel des adultes, la responsabilité du gouvernement, les Juifs, les homosexuels, le droit des femmes, le pluralisme, la laïcité, les jupes courtes, la danse, le fait de se raser, la théorie de l'évolution, le sexe... (...) Nous devons nous mettre d'accord sur ce qui compte: s'embrasser dans les lieux publics, les sandwichs au jambon, les différences d'opinion, la mode d'avant-garde, la littérature, la générosité, l'eau, une répartition plus équitable des ressources de la planète, le cinéma, la musique, la liberté de penser, la beauté, l'amour.
(...) Vous voulez vaincre le terrorisme? ne soyez pas terrorisés. Ne laissez pas la peur dominer votre vie, même si vous avez peur. "
Plus loin Val donne cette explication avec laquelle je suis totalement d'accord: "Lui aussi, traqué par les tueurs de Téhéran, a connu le lâchage de certains amis, les campagnes diffamatoires sur sa personnalité et son comportement, les rumeurs sur l'argent qu'il avait gagné et ce qu'il coûtait aux contribuables. et les attaques, là aussi, venaient surtout d'une gauche qui avait été sa famille, et de Musulmans dont il avait toujours défendu le respect et les droits. Salman Rushdie a parfaitement compris ce qui arrivait (à Charlie)".