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16 septembre 2019 1 16 /09 /septembre /2019 07:00

Mon fils Nicolas a affectueusement mais avec insistance tenu à ce que je regarde la série "Chernobyl" consacrée au désastre nucléaire soviétique dû à la fusion d'un des 4 réacteurs nucléaires de la centrale  Ukrainienne le 26 avril 1986.

A l'époque la transparence n'était pas la qualité première du régime ni celle de son premier secrétaire, l'ineffable Gorbatchev que l'Europe adorait adorer... Mais là n'est pas le sujet de cette belle mais angoissante série anglo-américaine datant de cette année et qui a rencontré, partout où elle a été diffusée, un succès amplement mérité.

Point n'est besoin d'avoir étudié l'atome pour comprendre l'action et l'enchaînement des catastrophes. La reconstitution semble extraordinairement précise dans le sens où peu de personnes avaient à l'époque la possibilité de villégiaturer en URSS et d'en pénétrer la vie quotidienne. La grisaille triste et enveloppante du "socialisme réel" tenait le pays et les réflexes politiques des autorités (minimiser après avoir niée la catastrophe, invoquer des responsabilités extérieures, chercher des boucs émissaires, sacrifier des hommes, improviser dans le désordre, faire faire des sacrifices au peuple...) sont montrés de manière non caricaturale et au contraire plausibles sinon justes.

On s'attache aux personnages pourtant guère reluisants et on se prend à croire à cette ébauche d'amitié entre l'apparatchik et le technicien que tout, caractères compris, oppose. C'est la première fois, dans ma vie de spectateur, qu'un simple sourire (celui qu'ils échangent à la fin) me semble être une péripétie importante dans une histoire.

Le sacrifice des hommes pour débarrasser les pièces de graphite, la construction du sarcophage, l'ouverture des vannes d'eau sont des "morceaux de bravoure" très visuels et totalement dramatiques qui nous font nous enfoncer dans notre fauteuil comme si les enjeux étaient contemporains.

Même si la série (5 épisodes de 53 minutes) n'offre pratiquement jamais de "pause" permettant de souffler, la qualité de la reconstitution, l'intelligence du scénario et des dialogues ainsi que l'intérêt de l'histoire racontée en fait un document passionnant à découvrir.

On le dit de plus en plus: le format "série télévisée" est en train de vider le cinéma de sa substance et de ses audaces. C'est là qu'est la création, la prise de risques et, osons le mot, l'intelligence.

Une bonne nouvelle.

 

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