Je ne dis surtout pas que j'ai été un père exemplaire et que ma fille n'a qu'à se louer de l'éducation, des soins et de l'amour que je lui ai apportés, loin de là.
Mais, me semble t'il, j'ai essayé de la prévenir contre les prédations de mes frères masculins, de l'informer de leurs méthodes de séduction séculaires et de faire en sorte qu'elle se méfie tout en ne limitant pas sa confiance.
Avec sa mère je pense que nous avons fait ce qu'il était possible de faire pour "armer" ma fille dans la jungle des rapports hommes/femmes.
J'en viens donc à Adèle Haenel dont la "béatification" va bon train. Cette sainte jeune fille, de l'âge de 12 ans à 15 ans a été, selon ses dires, soumises aux menées sournoises et brutales d'un bouc en rut qui tous les samedis abusait d'elle. Oui, de 12 à 15 ans.
Les coupables ne seraient-ils pas les parents qui confiaient leur enfant à un quadragénaire dont le sujet du film était l'inceste entre un frère et sa sœur? Il ne s'agit pas de "voir le mal partout" mais il me semble qu'à leur place j'aurais surveillé cette préparation de rôle pour le moins suspecte.
Le metteur en scène supposé suborneur de très jeune comédienne dit, à propos de ces graves accusations, que son seul tort a été de trop vouloir jouer les Pygmalions.
C'est jouer sur les mots.
Cette nauséabonde affaire met très mal à l'aise parce qu'elle cloue au pilori un homme accusé par voie de presse (en l'occurrence le "machin" d'Edwy Plenel, un homme et un site qu'on a souvent vus imiter les méthodes de l'Inquisition et qui a toujours des combats à mener), qu'il n'y a pas eu plainte en justice et que la prescription peut être évoquée.
Comment prouver, des dizaines d'années après les faits, la réalité d'un viol, d'attouchements ou de harcèlement moral? comment se défendre d'une telle accusation?
S'en remettre à Sonia Devillers ou à Jean-Jacques Bourdin? j'ai des doutes sur la Justice, ils se transforment en certitude dès lors qu'on peut évoquer le "tribunal médiatique".
Cette Adèle Haenel n'est ni une héroïne ni une victime mais un produit de l'époque, une personne qui semble découvrir que le monde est dur et les hommes faillibles... Ses sœurs féministes, la femme du Président de la République, les "Femen" et d'autres (l'oracle Elisabeth Badinter n'a pas encore délivré sa parole) l'ont absoute, réconfortée et béatifiée, juste derrière Greta Thunberg et Françoise Sagan (dont on va bientôt publier les notes de pressing).
Quelle belle époque!