De temps en temps, et je l'aime aussi pour ça, le cinéma donne à une femme un magnifique écrin à sa beauté.
Certaines comédiennes brillent pendant une longue période, d'autres scintillent un court instant.
Je n'ai vu qu'elle pendant tout le film "White Mischief" ("sur la route de Nairobi", Michael Radford, 1987) tant elle illuminait l'écran. Greta Scacchi a eu une -courte- heure de gloire et ne restera pas longtemps dans les mémoires. A peine si les innombrables livres de cinéma la citent.
Pourtant, dans ce film de facture classique mais aux situations scabreuses soulignées par des dialogues osés, elle est non seulement à se damner mais en plus comédienne talentueuse.
Elle y donne la réplique à Charles Dance, à John Hurt, à Sarah Miles et à Géraldine Chaplin. Est-ce son maquillage et sa garde-robes années 40? sans doute y sont-ils un peu pour quelque chose. Elle a une allure incroyable.
C'est une blonde "à la Hitchcock" assez froide (en apparence) et distinguée, inaccessible et au caractère entier et explosif. Dans le film elle est mariée à un aristocrate anglais de 30 ans son aîné et a un amant séducteur qu'elle partage plus ou moins avec les femmes de la colonie britannique de la capitale Kényane. Elle y est tellement juste qu'on prête aisément à l'actrice les traits de caractère du personnage!
Je n'ai pas le souvenir qu'elle ait eu, ni avant ni après ce rôle d'autres rôles la mettant autant en valeur. A chaque visionnage elle me cueille.