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27 mars 2020 5 27 /03 /mars /2020 07:00

Je n'ai jamais désiré posséder un jardin à moi. Très jeune adolescent mon père m'a dégoûté à jamais du jardin, du jardinage et... presque de la campagne.                          Lui était très pointilleux et passait la lame de la tondeuse à gazon à l'aiguisement toutes les demies-heures. Il passait la terre au tamis et calibrait les cailloux ou pierres qu'il utilisait au jardin. Il ne faisait pousser que les plantes que lui appréciait et c'est ainsi que sa maison de campagne (concept très parisien) était le paradis des agaves, des Bonzaïs  des cactus et autres plantes grasses.  C'est, à ma connaissance, le seul "jardinier" à avoir acclimaté des Mélèzes en Seine-et-Marne. Pourquoi des Mélèzes? c'est le seul résineux d'Europe à feuillage caduc. Le seul "sapin" qui perd ses aiguilles!!!! et il allait les chercher dans les Vosges!.

Comme il n'aimait pas spécialement les  fleurs, au grand dam de ma mère (qui n'a jamais touché un râteau ou un sécateur de sa vie) il n'en plantait pas ou les empêchait de venir. Ils se disputaient sans cesse, mon père disant se crever pour rien et elle déniant tout intérêt pour "ce plat d'épinards" où, effectivement, le vert dominait.

Le jardin était grand et double: un devant et l'autre derrière la maison, une ancienne ferme. Il y avait de la place: mon père avait planté des noisetiers... devant les fenêtres arrière. A la fin on ne pouvait plus ouvrir ni fermer les volets ni passer entre la maison et les arbres. Ni, bien sûr, cueillir les noisettes.

Il m'imposait la tonte de toute ces pelouses avec une minuscule tondeuse électrique rouge et jaune dont ma maladresse et mon manque d'entrain coupaient le fil une fois sur quatre. C'était alors des hurlements et je devais me planquer pendant des heures, le temps qu'il se calme. Il faisait alors une sorte de rustine épaisse (et le fil en était plein) en maugréant qu'il lui fallait tout faire.

Les copains, les filles, les vélos ou vélomoteurs étaient plus importants à mes yeux que ces inutiles étendues d'herbe verte.

J'ai aidé, par-ci par-là, dans les jardins d'amis mais ai vite retrouvé les lubies paternelles: on élague trop, on coupe tout, on enlève ce qui est naturel pour le remplacer par du moche et fonctionnel.

Confiné en raison du Coronavirus je suis allé au jardinet que ma femme entretient. Je l'ai vue enlever "les mauvaises herbes" et laisser la terre nue. Sans mot dire je suis reparti, me retrouvant dans la situation ancienne ou c'était à moi de saboter le jardin pour faire le contraire de ce que j'aime.

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