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28 décembre 2020 1 28 /12 /décembre /2020 07:00
"Celui-là, tu me le jettes" ou le sniper des R.H

Dans l'émission "Les pieds sur terre" de France Culture j'ai écouté avec beaucoup d'intérêt une interview d'un "cost-killers",  Didier Bille présenté comme "un sniper des R.H" ce qu'il revendiquait fermement au début de l'entretien, moins à la fin de 30 minutes pendant lesquelles il avait beaucoup parlé.

Il faudrait être d'une naïveté excessive pour être étonné par ce qu'il a dit et raconté tant les méthodes de licenciement individuels "pour faute" ou "insuffisance" sont connues. La jeune intervieweuse avait cependant raison d'évoquer "un vocabulaire de tueur à gages".

Elle précisait que Bille donnait des détails hallucinants de cynisme et de cruauté. En fait les entreprises mettent au point des méthodes quasi infaillibles pour se débarrasser de salariés en surnuméraire, le tout étant de ne pas faire de vagues et donc de tuer proprement. Et elles y arrivent: en classant des salariés comme "à jeter" (5 par mois) et en comptant sur les apathies croisées du salarié viré, des syndicats et des autres salariés.

Un peu d'argent (Bille: "l'argent est un anesthésiant, un lubrifiant et un cicatrisant") et l'épouvantail de la procédure lente et aléatoire du recours au Tribunal des Prud'hommes amenant le salarié à accepter son sort.

Le sniper des RH ajoutant que des fautes inventées ou bénignes mais montées en épingles servent non seulement de prétexte pour licencier abusivement des salariés mais que l'entretien pendant lesquels on leur annonce la faute et ses conséquences permettent de connaître les arguments que le salarié emploiera pour se défendre afin de mieux les contrer! C'est presque toujours un combat perdu d'avance, l'entreprise ayant deux atouts de poids: des fonds spécifiques à  consacrer à ces licenciements et du temps. Comme il le dit sans se cacher "la "cible" une fois désignée elle n'a quasiment aucune chance<; elle est touchée immédiatement et en plein cœur".

Ancien militaire (Belge) Didier Bille semble moins "droit dans ses bottes" en fin d'entretien et dit même qu'un licenciement est quelque chose de très violent. Il cite Brel "Les gens qui ont bonne conscience ont souvent mauvaise mémoire" (se l'applique t'il?) et confesse qu'il est lui-même en procédure juridique avec un ancien employeur.

Je ne lui veux pas de mal mais lui en souhaite un peu. J'espère que son affaire sera longue et difficile. Qu'il connaisse à son tour les sentiments d'humiliation,  d'injustice, de révolte et d'incompréhension qu'ont connus celles et ceux qu'il crachait comme des noyaux de cerises.

 

 

 

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