Mon ami G***, décédé il y a plus de 20 ans aimait son frère mais en était éloigné -je crois- dès qu'on parlait de leurs caractères, de leurs goûts (sauf musicaux!) et surtout de leur personnalité, Par contre ils possédaient l'un et l'autre le sens de la famille, une nostalgie de Marseille et un amour partagé de la Corse. C'est déjà beaucoup me semble t'il. Je n'en partage pas autant, loin s'en faut, avec mon propre frère.
Pour le dixième anniversaire de sa disparition P*** a réalisé une incroyable vidéo de plus d'une heure dans laquelle il dresse un portrait -assez- fidèle de son frère qu'il couvre d'éloges sincères, d'hommages émus et de compliments vrais. Constituée de films familiaux, de photos, d'extraits sonores et de documentation personnelle cette vidéo montée sans doute par un professionnel est incroyablement touchante parce que l'on sent l'absence et sa douleur, l'admiration et les regrets. Malgré mon amitié j'aurais, je crois, été incapable de réaliser un tel hommage.
Mort à 39 ans G*** a en effet laissé un sillage de rires, de gentillesse, d'affection, de vacheries (il était doué), d'humour et de présence. Cela paraîtra faux ou exagéré mais il me semble toujours "proche" et "présent" aujourd'hui. Il possédait une personnalité attachante et rare que seule la maladie a affectée.
Je suis bluffé par ce film que je regarde de temps à autres: quelle profonde affection d'un frère pour son cadet parti tôt. Quelle douleur sous-jacente. C'est impressionnant.
Alors, bien sur, j'ai connu un autre G*** moins "en représentation" et plus amer. Mais je "valide" celui qui est à l'écran et qui revit sur l'écran.