Tintin, Spirou, Maus, BD qui restent et resteront pertinentes

Est-ce que je le déplore? est-ce que je m'en fous, je ne saurai le dire. Mais le Tintin de mon enfance n'a plus la cote avec les nouvelles générations. A la brocante des Allées François Verdier j'ai acheté, pour 3 euros "Tintin et l'Alph-Art" en édition Casterman brochée façon les autres volumes de Tintin. Comme "Tintin au pays des Soviets" (même celui qui a été récemment et plutôt bien colorisé) je trouve qu'il n'a pas vraiment sa place dans la collection à dos carré: pas assez bien dessiné, trop infantile pour le premier et inachevé, presque indigne pour le dernier. On ne peut pas lui reprocher d'être inachevé puisque Hergé est mort alors qu'il n'avait qu'ébauché le livre. Mais l'histoire, la récurrence agaçante de personnages venant d'autres volumes, les dialogues... "L'Alph-Art" n'est pas au niveau et n'aurait (sans doute) pas été un bon cru.

Vous me direz: "Vol 714  pour Sydney" non plus et "Tintin et les Picaros" également et vous aurez raison. tout à fait raison. Je me souviens que j'achetais régulièrement -pour féliciter un comportement digne d'éloges plutôt que des bons bulletins, mais passons- à Nicolas et que lui même n'attachait pas la même importance aux Soviets, au Picaros et à Sydney.

Quant à l'Alph'Art Gotlib et Fred avaient supplanté Hergé depuis longtemps lorsqu'il est paru. Pervers Pépère avait eu la peau de Tintin!

Quand je vais chez Nicolas, je suis touché de voir que ces Tintin, surgis d'une lointaine époque avec leurs dédicaces aujourd'hui incompréhensibles sont sagement alignés sur des rayonnages remplis de titres totalement inconnus de moi.

La dernière fois que je suis allé à Montréal j'ai vu le Spirou "Les voleurs du Marsupilami" (ou peut-être était-ce le sublissime "Le dictateur et le Champignon"?) posé sur un coin de table et qui comportait une dédicace écrite de ma main et absolument hermétique. Datée. Personnalisée. Mais impossible à comprendre plus de 25 ans après.

J'en profite pour faire du prosélytisme: Ceux qui ne connaissent pas le Spirou de l'époque Franquin (ont de la chance de pouvoir le découvrir) doivent lire "QRN sur Bretzelburg", une BD tellement intelligente que, comme "Maus" d'Art Spiegelman, les bibliothèques de l'Amérique profonde l'interdiraient.

Revenons et terminons sur Hergé qui, je le souligne encore, a de son vivant pris ses dispositions pour que son héros et disons-le son œuvre meurent avec lui. On n'a pas eu droit à des déclinaisons gênantes de ce héros de papier qui décline doucement mais sans connaître le ridicule.