Je suis malgré moi prévenu contre la littérature américaine. J'ai longtemps et beaucoup essayé de m'y mettre mais je crois que "des souris et des hommes" de John Steinbeck est l'un des rares livres consacrés dont je suis venu à bout.
Hemingway, Arthur et Henry Miller, William Faulkner et tant d'autres n'ont réussi à retenir mon attention que le temps d'un chapitre ou deux. Je n'en suis pas fier, je constate.
Je ne mets pas Nabokov dans la liste car il y a autant d'Europe que d'Amérique dans "Ada" que de grands espaces U.S dans "Lolita". Et Vladimir Nabokov n'avait que l'exil d'américain.
Je me suis laissé tenter par "Le choix de Sophie" de William Styron et ce bien que je garde un souvenir exécrable du film qui en avait été tiré. Je me rappelle une hystérie crispante et des situations improbables sur fond de déportation scénarisée..
J'ai décroché à la 48ème page. Style ampoulé, citations en surnombre et nombrilisme exaspérant. Pour ne rien dire de l'écriture tellement pas naturelle.
En littérature comme en toute chose, l'Amérique est "too much". Exagérée et trop littéraire. J'ai l'impression que les écrivains américains se regardent écrire.
J'imagine le mépris (légitime) qu'inspireraient ces quelques lignes si elles tombaient sous les yeux d'un professeur de littérature américaine ou, pire, d'un critique littéraire dans un journal du soir!
C'est ainsi; Truman Capote m'ennuie et je ne considère pas "De sang froid" comme autre chose qu'un fait-divers feuilletonné.
Il y a plus que l'Océan entre eux et nous: nous ne sommes pas programmés de la même manière. Que ce soit la musique ultra-sirupeuse, le cinéma survitaminé au super-héros et à l'ultra-sentimentalisme, nous ne sommes pas fabriqués de la même manière.
... et nous butons souvent sur une écriture à la truelle démonstrative ou édifiante. En tous cas, moi, je bute!