Il ne m'avait pas prévenu.
Comme toujours j'écoute France Inter dans la voiture. Je me suis même fadé l'insupportable
Frédéric Mitterrand et son éprouvante invitée, Macha Makeïeff.
Les bobos parlent aux bobos.
Après le journal, je cherchais une place pour garer la voiture près de chez mon amie. J'ai
reconnu sa voix.
Ce spécialiste qu'on interrogeait et qui apportait la contradiction à un député sur de lui et de
ses arguments c'était bien mon fils.
Pas de doute. Nicolas était "dans le poste" et, fierté paternelle oblige, j'en étais tout retourné.
Evidemment, bien que ne connaissant pratiquement pas le dossier, j'étais d'accord avec lui,
acquiesçais à ses arguments et je prenais faits et cause pour lui, détestant la prétention et
les assertions fallacieuses (du moins le pensais-je) de son adversaire radiophonique.
Comme c'est à la fois drôle et touchant d'entendre son fils débattre avec brio d'un sujet qui
vous passe au dessus de la tête!
Qui plus est un sujet ardu (le Droit) et dans un aspect à la fois important et actuel (le Net).
Son propre parrain, mon frère donc, était déjà un spécialiste reconnu dans son domaine
spécifique des voitures anciennes et avait, à ce titre, donné des interviews ou été interrogé
sur cette même station et j'étais pareillement tombé sur lui par pur hasard.
Mais là, cette voix à nulle autre pareille, ce stress que je devais être seul à repérer au
début de son intervention, ses emballements, sa maîtise du tempo et sa jeunesse, qu'on
entendait malgré sa "grosse" voix... j'étais heureux et fier.
Très fier.