Résumons l'affaire. En 2002 Lionel Jospin, premier ministre sortant et pouvant se prévaloir d'un
honorable bilan après 5 années aux affaires du pays est exclu du second tour de la Présidentielle
par manque de voix dû à l'éparpillement de celles des formations qui l'ont soutenu tout au long
de sa mandature.
En 2007, dopée par les sondages et une campagne de presse qui la "vend" comme une lessive
Ségolène Royal est investie candidate du PS.
La suite on la connaît. La dame du Poitou, fantasque et mal structurée fait une campagne en
dépit du bon sens, se met à dos la presque totalité de ses soutiens "naturels" et fait cependant
un score honorable de 47% des voix.
1995, 2002, 2007 Trois élections perdues et une cause réelle et sérieuse: le manque d'unité
de la Gauche. Une préparation insuffisante vient aussi compliquer la campagne.
Elu en 2007, impopulaire comme aucun président ne l'a jamais été, à la tête d'un bilan
désastreux (politique injuste, guerre déclarée avec la Libye, maintien de la force en Afghanistan,
politique dure pour les faibles et faite de cadeaux inadmissibles aux riches (affaire Tapie entre
autres) N.Sarkozy ne devrait même pas pouvoir se représenter.
Or que fait le parti le plus important autour duquel devrait s'organiser l'alternance démocratique?
Dans un 1er temps il promeut la candidature d'un homme adoubé par les sondages et les
hyper-bobos qui font l'opinion.
Un homme immensément fortuné dont le niveau de vie est plus proche de celle des émirs des pays
du golf que de celles des électeurs moyens du PS.
Un homme dont la fonction (Directeur Général du Fond Monétaire International) est assez éloignée
des valeurs de justice sociale; un homme enfin précédé d'une sulfureuse réputation au mieux de
"séducteur" au pire de "harceleur" de femmes.
De sondages bidons en articles à sa gloire Dominique Strauss-Kahn se voit conduit par les mêmes
qui y avaient placé N.Sarkozy sur la rampe de lancement vers l'Elysée.
L'épisode pitoyable et improductif de la candidature Balladur (1995) n'a été retenu par personne.
Hélas pour eux, de hongroises plus ou moins forcées en call-girls plus ou moins consentantes,
DSK torpille lui-même cette belle mécanique qui devait remplacer à la tête de l'état le président
des montres Patek Philippe par celui des Rolex, le "Président du pouvoir d'achat" par celui
de "l'achat du pouvoir".
On en est là. Même si -et cela reste à prouver- la femme de chambre du Sofitel de New-York
n'était pas la sainte d'abord évoquée, DSK a menti en niant un rapport sexuel avec elle puis
en le décrivant comme consenti. Des 2 menteurs il y en a un seul qui voulait être Président!!!
De plus cet insatiable besoin sexuel est de nature à empêcher cet homme d'agir intelligemment.
Imagine t'on un président injoignable pour cause de "cinq à sept" permanents?
La gauche a eu de" la chance que cette affaire se passe si longtemps avant l'élection. Imagine
t'on le désastre pour elle si DSK avait été investi aux primaires et avait connu cette affaire
américaine en novembre ou décembre?
Il faut impérativement tourner la page et oublier tant que possible ce peu glorieux épisode de la
pré-campagne. Martine Aubry, François Hollande et Arnaud Montebourg ne sont pas des candidats
indignes. Leur candidature est rationnelle et leur élection plausible.
Si, comme je le souhaite et comme une majorité de Français semble aussi le souhaiter ,
le président actuel doit quitter l'Elysée au printemps prochain il est grand temps de remiser
DSK au musée des curiosités Françaises entre Johnny Halliday et Jacques Chirac.