J'écris sereinement ce qui suit mais pas sans mauvaise conscience. En effet
j'ai été un spectateur assidu des journaux télévisés et des émissions de
reportages qui les complétent pendant de longues années.
Comme une drogue j'avais besoin de savoir ce qui se passait dans le monde
et je l'ai même longtemps imposé à mon entourage qui, comme moi
maintenant, se posait des questions sur l'utilité de cette activité.
Bien que mon "blocus des médias" soit intransigeant je ne peux pas ne pas
être au courant de l'actualité.
Des informations circulent sur le net, au fronton des kiosques, j'entends la
radio même sans le vouloir et, chez des amis il m'arrive quand même de
tomber sur une télévision allumée.
Hier, par exemple, Daniel avait sa télé qui diffusait "BFM", un robinet à
actualités en boucle.
Des journalistes aux airs de portes de tombeaux commentaient à l'envie le
décès de l'ambassadeur américain en Libye.
Ruth Elkrief, sous ses airs de fille d'Arlette Chabot, l'air plus grave que si
elle était tombée sur son mari au lit avec 3 étudiantes, commentait aussi
cet acte de terrorisme comme si notre vie en dépendait.
Ces journaux télévisés qui font du remplissage permanent et qui se sentent
obligés de dramatiser tout (aussi bien le sport que le fait divers) n'apportent
rien et je ne comprends pas qu'on puisse les regarder en boucle.
De fait, en y réfléchissant, je me demande même pourquoi on se sent
obligé d'être informé de tout et partout dans nos sociétés.
Que nous apporte l'information relative à un incendie en Inde et qui a fait
plus de 300 morts? En quoi suis-je concerné par le meutre d'une famille
britannique abattue en France? pourquoi se sent-on dans l'obligation de me
raconter l'enquète au jour le jour? qu'en ai-je à faire?
Sans tomber sur la démagogie du journal populiste de midi de TF1 et ses
reportages sur les fabriquants d'espadrilles en vraie corde, dans la hiérarchie
des informations je ne vois pas pourquoi je consacrerais du temps et de
l'attention à des choses qui ne me concernent en rien et sur lesquelles je
n'ai pas l'ombre d'une influence.
Faites l'expérience; regardez avec attention le journal télévisé du soir de
France 2 un jour prochain.
Impossible qu'à la fin de l'exercice vous ne vous demandiez le pourquoi de
cette hiérarchie d'informations sélectionnées et, en fin de compte, qu'est-ce
qu'elles vous apportent.
En d'autres termes: "A quoi ça sert de consacrer tant de temps à regarder ça".
Il ne s'agit pas de se replier sur soi mais de comprendre que ce temps perdu
peut et doit être consacré à autre chose.
Il y a dans cette interaction une possibilité d'être sinon manipulés du moins
influencés qui me semble évidente.
Violette 15/09/2012 19:28
Bertrand P 16/09/2012 23:21
David L 14/09/2012 12:19