Lorsqu'on est par trop asphyxié par le discours délétère des médias Français on peut,
sur le net ou ailleurs s'informer par la presse étrangère.
Oh surprise, les évènements extérieurs et internes à notre pays prennent une forme et
une couleur à laquelle nous n'étions pas préparés.
Qu'on ne me fasse pas dire que c'est bien partout ailleurs et qu'il n'y a rien à conserver
dans la presse hexagonale.
Ce n'est pas mon propos.
Lorsque l'éclairage change on voit aussi les choses sous un angle différent et on les
interprète de manière sinon nuancée du moins plus neutres.
Il suffit pour s'en convaincre de regarder le journal télévisé d'ARTE le soir ou de lire la
presse européenne par exemple.
Dans un autre genre j'ai regardé le film de William Karel "Looking for Nicolas Sarkozy"
qui donne la parole à dix-huit correspondants de cette presse étrangère télévisuelle et
écrite, en poste à Paris, pendant le quinquennat précédent.
Ce film revient sur les faits saillants de cette présidence et les fait analyser avec acuité
par des journalistes moins "impliqués" et qui, de ce fait, restent froids et impartiaux.
Le résultat est passionnant et surtout implacable.
Notre ex-Président fait penser au "Billy the Kid" de Morris & Goscinny dans la série des
"Lucky Luke". Un gamin immature, manipulateur, sans foi ni loi, obsédé par l'argent,
se servant de l'Elysée pour favoriser sa caste, pratiquant le renvoi d'ascenseur et le
népotisme et ne craignant pas d'instrumentaliser des groupes humains pour les
besoins de sa cause.
IM-PI-TO-YA-BLE.
Plus grave encore, son manque total d'intérêt pour la presse étrangère et sa façon
brutale et grossière de traiter les autres chefs d'états expliquent en partie nos insuccès
diplomatiques de la période.
Il faut voir les agacements d'Obama ou de Merkel (qu'on ne nous a jamais montrés
à nous!) pour comprendre que ce Président là était vu comme un malotru et un
importun par ses pairs, à l'instar d'un Berlusconi pour rester dans une comparaison
pas trop offensante.
Que cet homme là ait pu espérer être réelu et que des "sondages" puissent le donner
comme possible candidat dans 4 ans dépasse l'imagination.
La presse Française a tout dit en disant qu'il "clivait". Pourtant cela ne suffit pas; Sarkozy
a étouffé le pays de sa présence perpétuelle, de ses messages permanents et de ses
interventions du même tonneau.
L'opinion et le pays restent obsédés par lui. Comme après un harcèlement on pense
encore à son auteur et comme après une amour morte on pense toujours à la personne
qui en fût l'objet.
Pour oublier ces vilaines effluves et revenir à la raison il est bon de s'aérer les neurones
et la presse étrangère me semble l'outil idéal!