Toute la journée du 19 novembre j'ai été de mauvaise humeur. J'ai grogné contre
tout et tous et mon humeur de dogue a eu besoin de la nuit pour se dissiper.
Je n'ai pas eu à chercher bien loin pour en comprendre la raison.
Il était une fois, il y a bien longtemps dans la forêt de Louveciennes, à l'auberge
du "Coeur Volant" j'avais épousé ma princesse.
C'était un 19 novembre .
Comme dans les contes de fées nous vécûmes longtemps (à peu près) heureux
et eûmes sinon beaucoup au moins deux beaux enfants qu'on n'appela ni Hansel ni
Gretel.
Jusque là l'histoire se tient.
Comme tout le monde nous eûmes des soucis avec les belles mères (deux
sorcières qui trouvèrent d'autres moyens que des pommes contaminées pour nous
empoisonner la vie!), les carrosses (je suis un mauvais cocher préposé aux Malus),
l'éducation des princes (plus tournés vers l'informatique et les roturières que les
études et les bals pour lui, le hard rock métallique et les Doc Martens plutôt que la
valse et les souliers de vair pour elle) et tout à l'avenant.
Notre histoire se réduisit aux acquêts (un bric-à-brac fort peu princier) et nos beaux
serments se firent la malle, même pas décorée par Louis Vuitton.
Comme le chantait la chanteuse qui voulait ressembler à Marion Cotillard rien de rien
je ne regrette rien mais, les 19 novembre, toute ma royal highness reste tourneboulée.
Plus sérieusement je garde un souvenir prégnant du froid qui tomba avec la nuit, du
fou-rire de ma mère et de sa cousine en voyant leurs maris marcher devant elles
("nos vieux" persiflaient-elles), de la splendide et non conformiste robe folle d'Elodie, du
champagne qui m'avait littéralement "cueilli à froid" à l'entrée de l'auberge, des nouveaux
beau-frère/belle-soeur tombés dans l'amidon, des photos composées de Gérard et
de toutes les jolies filles présentes et... de l'Hôtel Bassano qui, pour la nuit de noces
avait prévu des lits 1 place pas jumeaux et éloignés de 100m.
J'avais aimé le déjeuner informel et Mauricien aux "Filaos" et ai une tendresse toute
spéciale pour les samossas depuis.
Les 19 novembre se suivent et ne se ressemblent pas. Les fleurs ne volent plus
(avec leur vase) d'ailleurs il n'y a plus de fleurs.
Le 19 c'était l'anniversaire de tout cela et mon "inconscient" voulait me le rappeler;
cela clouera le bec à celles et ceux qui pensent que ma mauvaise humeur
s'auto-alimente!