En tant qu'ancien fumeur (j'ai fumé plus de 20 ans et je fumais mon paquet par jour)
je ne me permettrais pas de donner la moindre leçon à quelque fumeur que ce soit.
Par pudeur et parce que je me souviens que chaque critique me donnait envie
d'allumer une cigarette.
Pire, je dirais que j'ai une certaine compréhension pour eux et qu'au souvenir du
plaisir que me procuraient certaines des cigarettes que je fumais je les comprends
de ne pas vouloir y renoncer.
Et pourtant, quand je fumais moi-même (j'adore ce moi-même immodeste!) les
contraintes étaient moindres: paquet de 20 au prix flirtant avec les 10 Francs (soit
moins de deux euros) et sur lequel ne figuraient aucune bouche de monstre ou
poumons d'épouvante, diversité des marques et goûts (Où sont passées les
Peter Stuyvesant bleues ou rouges, les Ernte 23 oranges? les Royales, les Craven
A, les Rotman bleues?) et possibilité de fumer à eu près partout (sauf transports en
commun, lieux publics recevant des enfants et cinémas)
Je me suis arrêté à temps pour ne pas connaître l'enfer du fumeur. J'ai même, je
le confesse, de l'admiration pour ceux qui trouvent encore du plaisir à l'exercice
quand on voit les contraintes qui y sont rattachées.
...Sans oublier les sommes pharamineuses qu'ils sont obligés d'engloutir pour
financer non la recherche ou les soins mais les dettes de l'Etat.
Cet état qui se fait proxénète en imposant les prostituées non sur ce qu'elles
gagnent mais sur ce que l'administration pense qu'elles gagnent (France Inter
Service Public, 4/10/13) et dealer en vendant du tabac taxé à 70%.
Preuves que la tabagie n'est pas qu'une mauvaise habitude et que la soi-disant
addiction à la nicotine n'est pas sa seule explication; ces fameuses cigarettes
électroniques dont on nous rebat les oreilles.
Personnellement je les trouve ridicules, elles et leurs propriétaires.
A peine arrivés chez vous les gens se précipitent sur vos prises de courant
en oubliant de vous claquer la bise et de déposer un présent pour la maîtresse
de maison.
Il faut maintenant dîner dans le noir pour laisser vos invités recharger leur
tablette, leur mobile et leur cigarette électronique!
Ce dernier engin est aux frontières du paranormal et du grotesque. Comme
disait Brel pour la soupe, "ça fait des grands schloupss", ça vous donne un
air crètin et.....ça ne sert à rien.
Les psy-trucs disaient qu'en sus du plaisir de fumer la cigarette "donnait une
contenance aux timides", "favorisait la convivialité" et "virilisait les rapports".
Imagine t'on Malraux ou Humphrey Bogart avec sa vaporette goût myrthe des
Açores?
Comme une infinité de besoins crées de toutes pièces par les carambouilleurs
de la com' et de la pub' la cigarette électronique n'est rien d'autre qu'une rente de
situation pour des industriels heureux de faire nos poches avec notre
consentement. Et à voir le nombre de boutiques consacrées à ce gadget fumeux
ces messieurs n'ont pas de soucis à se faire.
L'Etat voit des taxes à appliquer sur le non-tabac que consomment les vapoteurs.
D'où cet écran de fumée, bien réel cette fois, que l'on voit et sent depuis quelques
temps devant cette ahurissante mode qui consiste à fumer sans combustion
ni tabac.
Vapoteurs mes amis, précipitez vous à la boutique de clopes électroniques
où vous avez vos habitudes: ce sera un comptoir à viagra, un rallongeur de
nez (suivant la mode), un épileur de sourcils ou une boutique de sushis
sous 15 mois.