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9 août 2017 3 09 /08 /août /2017 07:00

Marianne, le magazine daté du 28 juillet dernier titrait: "Automobilistes, le grand racket". Cette même semaine j'ai été verbalisé pour un dépassement de vitesse autorisée soit 45 € et 1 point de permis. J'ai beau connaître ce radar, chaque fois que nous allons à Mont de Marsan l'un de ses 10 concurrents sur le trajet (146 km) nous prend en faute. A chaque fois.
Cette même semaine ma femme a garé la voiture devant l'hôtel où elle était avec des enfants. Cette buse d'hôtelier ne l'a pas avertie qu'il y avait marché le mercredi. résultat voiture enlevée, fourrière et tracasserie par une journée d'étuve et en présence de deux petits enfants privés de leurs loisirs contre une matinée de paperasse dans des vilains bureaux.

Et youpi!

Ca a continué sauf que je me suis racketté tout seul: en "ratant" ma marche arrière sur le parking extérieur de notre immeuble j'ai malencontreusement  reculé sur un lampadaire qui a pulvérisé le bloc-phare arrière droit. 126,85€ chez Peugeot plus Deux heures d'attente dans une concession surchauffée...Et j'ai eu de la chance: aucun élément de carrosserie n'a été touché!

Dernier "racket" automobile de la semaine la "Révision obligatoire" annuelle: 456€. Il a fallu changer les plaquettes de freins que le premier contrôle technique avait qualifiés de "usées".

Et dire que je voulais me faire plaisir en m'offrant un SUV. J'y ai (définitivement?) renoncé après cette semaine noire.

La bagnole. Un esclavage et un moyen radical de ne pas s'enrichir.

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8 août 2017 2 08 /08 /août /2017 07:00

Il y a plusieurs façons de regarder, près de 60 ans après qu'il ait été tourné et monté le film de Louis Malle "Ascenseur pour l'échafaud".
La méthode intellectuelle-pleine de parti-pris qui insistera sur la musique (forcément géniale) de Miles Davis, l'insistance sur le très jeune âge (26 ans) du réalisateur à l'époque, le jeu de la comédienne Jeanne Moreau (exquis, naturellement) et l'habileté machiavélique du scénario.
Basé sur un roman de Noël Calef, le scénario et les dialogues sont signés Louis Malle et Roger Nîmier. Calef et Nîmier ne sont pas seulement oubliés de nos jours: ils semblent n'avoir jamais existé.

Il y a la manière: "machine à remonter le temps". Le film n'est regardé que parce qu'il permet une plongée dans le temps: les cafés parisiens, le téléphone à cadran et à fil, la Mercédès 300 SL et ses portes "papillon", le Métro Bir-Hakeim Grenelle et le vieux métro aux rames "Sprague".

Variante de la dernière; la méthode "historique", la presse bon enfant, le responsable de la justice qui se fait mousser, les moeurs de l'époque, l'alcool et les cigarettes omniprésents, les voitures. Sans oublier les rapports sociaux de l'époque (le fondé de pouvoir obséquieux avec Moreau, le flic très respectueux avec la même lorsqu'il apprend qui elle est), les rapports entre commerçant et petit personnel, salariés, employés, le matériel du standard téléphonique et le taille-crayons électrique de la standardiste, l'appareil photo "moderne", la capote électrique de l'auto américaine de Maurice Ronet..

A la manière du cinéphile qui s'amuse à retrouver celles et ceux qui sont devenus, par la suite des bons seconds rôles (Charles Denner, François Mestre, Félix Marten), des bons premiers rôles (Lino Ventura) et même des histrions célèbres (Jean-Claude Brialy).

Il y a ceux qui regardent un film qui raconte une histoire embrouillée mais pas mal menée, qui regrettent l'excellent acteur qu'était Maurice Ronet, qui s'exaspèrent du jeu "jeune" de Georges Poujouly et du maniérisme de celui de "Mademoiselle Moreau" qui, parce qu'elle vient de mourir, s'est vue ensevelir sous les fleurs et les compliments pendant 36 heures. L'autre personnage féminin, un vendeuse de fleurs "bête à manger du foin" comme on disait à l'époque est un "caractère" qui a disparu, et c'est tant mieux, dans la vraie vie comme au cinéma.

Enfin il y a ceux qui, comme moi, ont regardé ce film avec tous ces regards et l'ont trouvé plutôt bien malgré l'usure (visible) du temps.

 

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7 août 2017 1 07 /08 /août /2017 07:00

Comparaison n'est pas raison mais, par un très chaud après midi de 31 juillet je me demandais quel animal du Kenya ou de Tanzanie je serais s'il était possible de mettre en parallèle les animaux sauvages et nous.
Par modestie ou réalisme j'ai écarté les félins, lions, léopards, guépards et fait de même avec les lycaons et autres animaux pourvus de dents acérées.
Même cette sale bête de hyène j'ai du l'écarter. Avec la meilleure volonté du monde on ne peut encore me comparer à ce détestable animal. Les sommes pharamineuses que j'ai laissées chez le dentiste ne m'ont doté que d'une dentition de secours qui m'interdit le nougat et les Mentos. Alors dépecer un zèbre...

Antilopes, éléphants, hippopotames, gazelles, buffles.... je n'ai rien de commun avec aucun de ceux là.

Crocodiles, serpents, vautours, restent hors de portée..

Le seul que je pourrais "habiter" est cette stupide engeance de gnou. Un vieux gnou cible des prédateurs avec sa patte faible, sa barbiche grise et son intelligence limitée.

L'animal auquel je suis en train de m'imaginer me comparer est en effet la proie de presque tous ceux que j'ai cités plus haut: On a même vu des hippopotames en manger!

Les crocos les attirent vers le fond et les dépècent, les lions, les guépards, les lionnes, les léopards, les dingos, les vautours et j'en oublie ont le gnou en plat vedette sur leur menu.

Ce "zoomorphisme" à la petite semaine est par trop démoralisant. Je vais essayer de penser à autre chose.

Non! pas les animaux de la ferme... le gnou est encore préférable à l'âne. Et au boeuf.

 

 

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4 août 2017 5 04 /08 /août /2017 07:00

Dans le post d'hier jeudi je revenais sur deux hallucinations volontaires collectives qui avaient l'une plus ou moins exonérées l'Allemagne des atrocités nazies et de 5 ans de guerre l'autre fait d'un des pays ayant le plus collaboré avec Hitler au point d'anticiper ses exigences une nation de résistants, de maquisards et de héros modestes mais inébranlables.
On ne dira jamais assez que Lucie Aubrac dédouanait des milliers de "Monsieur Batignolles" voire pire.

...Et il aura fallu du temps avant que Henri Amouroux ose publier un livre au titre infamant mais juste de "Quarante millions de pétainistes".

Autre fait à rapprocher de cette introduction: dans ses interviews Simone Weil (la politique récemment disparue) disait clairement que les Français ne voulaient absolument pas savoir ce qui était arrivé aux Juifs. On changeait de sujet, on invoquait l'unité nationale, il fallait "panser les plaies", "oublier les horreurs" bref ne pas parler de cela. Comme Primo Levi et tant d'autres Simone Weil disait que puisqu'on demandait aux déportés de se taire ou qu'on ne voulait pas les entendre; ils se sont tus. Ce qui explique qu'il ait fallu tant de temps pour que la Shoah arrive à l'entendement des consciences.
Ces 20 années perdues ont été, en quelque sorte, rattrapées en moins de 5 années.

La mauvaise conscience (mais aussi le remord) a fait que l'on a rattrapé le temps perdu en donnant à cet évènement abominable et tragique pour l'humanité toute entière un retentissement colossal mais déphasé dans le temps.

En faisant disparaître les corps de leurs victimes, en détruisant les traces, en démolissant les lieux de mises à mort, en exterminant les témoins, en obligeant l'Allemagne entière a être complice les décideurs et les exécutants du génocide savaient que celui-ci resterait difficile à appréhender dans sa globalité. Ils comptaient bien sur le temps et l'oubli, voire sur une forme de "compréhension" (tant leur haine des juifs était constitutive de leur action) pour que ce crime phénoménal soit minimisé. 

73 ans après la fin de la guerre le temps leur a donné tort puisque les étapes du génocide nous sont parfaitement connues ainsi que l'ensemble des modes opératoires.

Mais cette amnésie volontaire des peuples dont je parlais au début de ces lignes existe encore dans de très nombreux cas: Tchernobyl et Fukushima n'ont servi à rien parce que nous nous sommes voilés les yeux et n'avons tiré aucune leçons des catastrophes, pire, nous les avons niées.

Che Guevara reste une icône dans le monde alors que c'était un "fonctionnaire du crime" et que, pour instaurer la révolution communiste il aurait -il a- massacré quiconque le gênait.

Les exemples abondent...

 

 

 

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3 août 2017 4 03 /08 /août /2017 07:00

Toujours sur la chaîne "Histoire" j'ai vu un remarquable documentaire sur le film de Rainer Werner Fassbinder "Le mariage de Maria Braun" (1978).
Des interviews des techniciens, acteurs et témoins encore de ce monde donnaient un éclairage très intéressant sur le film lui-même tandis que des intellectuels, des politiques et des historiens éclairaient les périodes historiques avant et pendant l'action.

Hannah Schygulla, toujours très séduisante bien que très différente du souvenir qu'on en gardait (je veux dire par là qu'elle est naturelle, un peu épaissie mais charmante et séduisante) se souvenait parfaitement du tournage et donnait des informations intéressantes sur le tournage. 

J'ai souri en entendant Hannah Schygulla dire que Fassbinder avait d'abord proposé le film à Romy "Schnaïder" mais que celle-ci, "pour d'obscures raisons" (qu'elle sous-entendait du regard!) n'en avait pas voulu. Quand une femme veut se venger d'une autre le temps n'y fait rien...

Il est vrai que le personnage de Maria Braun, complexe et lourd, n'est pas évident. On se rappelle qu'elle symbolise l'Allemagne post-nazisme qui est ruinée. Cette belle femme dont le mari a disparu est obligée de se prostituer pour survivre. Elle a une telle rage de s'en sortir qu'elle va arriver à l'aisance et diriger des sociétés. Son mari réapparaîtra, elle tuera son amant noir et son mari s'accusera du crime. Ce n'est pas "Valérian", on en conviendra. 

Romy "Schnaïder" aurait lacrymalisé le rôle et en aurait fait des tonnes dans le pathos ce que n'a pas fait "la" Schygulla". Au contraire.

J'ai été passionné par les interventions des personnes qui parlaient du contexte: ils étaient encore plus intéressants que ceux qui se limitaient au long métrage. "L'Allemagne (de l'Ouest) était un livre d'Histoire avec des pages arrachées" a dit l'un d'eux en expliquant que le pays tout entier s'est mis dans la tête (et a fini par y croire) que les nazis et Hitler avaient colonisés l'Allemagne, l'avaient occupée, en avaient été chassés et que les bons Allemands étaient revenus et n'étaient coupables de rien.*

Cela expliquerait le peu d'empressement à traquer les criminels de guerre et l'enfouissement des responsabilités (militaire, administrative, religieuse et collectives) des Allemands jusqu'à -selon Dany Cohn-Bendit- la diffusion du feuilleton américain "Holocauste" à la télévision allemande où, soudainement, cet effroyable passé est revenu se jeter à la tête des Allemands qui (re)découvraient les horreurs et les responsabilités du passé.

Histoire d'un film, émission signée Serge July (toujours aussi crispant) faisait le parallèle entre l'Histoire du renouveau de l'Allemagne et la conquête économique et personnelle de sa liberté par Maria Braun.

 

* Nous avons, en France, été victimes d'une autre hallucination collective au sortir de la même guerre: le pays, dans cette vision irréaliste, encouragée et entretenue avait été résistant dans son immense majorité et ce, dès les débuts de l'occupation.....

 

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2 août 2017 3 02 /08 /août /2017 07:00

Un truc m'intrigue! les "gens" qui s'émeuvent à la mort de personnes qu'ils n'ont jamais rencontrées ou même vues, à qui ils n'ont jamais parlé et qui, si une rencontre avait eu lieu, ils n'auraient rien eu à dire.

C'est l'enterrement, "en présence d'une foule nombreuse et recueillie", du Juge Lambert qui m'inspire ce commentaire.
Je n'étais pas en France et ai appris son suicide à mon retour en feuilletant "Marianne". Je me souviens de ce juge qui changeait d'accusé en cours d'enquête, qui était incapable de résister à une caméra, qui, de manière obscène, parlait dans un livre et à la télévision de sa propre sexualité et des effets de l'enquête sur sa santé et qui avait tellement fait d'erreurs de procédure que l'on ne saura sans doute jamais qui a tué un enfant de 4 ans en le noyant par jalousie.

Donc une foule nombreuse est venue accompagner ce juge incompétent et a même applaudi son cercueil.

Que sont ces centaines (préfecture et organisateurs sont d'accord sur le nombre de participants!) d'anonymes qui assistent ainsi à une cérémonie funèbre d'un personnage (re)connu comme étant l'auteur d'un effroyable fiasco judiciaire? des groupies? des fans de l'injustice et du plantage?

Si les obsèques de Victor Hugo ou d'Edith Piaf déplaçaient les foules on peut y voir l'indice d'une notoriété et d'une popularité qui pouvait se comprendre. Mais le Juge Lambert????

Simplement, je crois, des personnes sans culture ni intelligence qui croient aux complots partout et qui, faute d'avoir une vie un tant soi peu animée vivent par procuration.
Ils déposent des nounours ou des porte clefs sur les tombes de gens connus, ils fleurissent les lieux d'accidents et ils applaudissent des cercueils.

Quand il n'y a plus de convoi funéraire à saluer ils vont applaudir les coureurs du tour de France!

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1 août 2017 2 01 /08 /août /2017 07:00
Plongée dans le passéPlongée dans le passé

Notre pays a le rare talent de conserver des vestiges de l'organisation du passé parallèlement à des aspects bien compris de la modernité.
C'est la manière positive de dire et voir les choses.

Prenez les lignes "secondaires" de chemin de fer... A Mont de Marsan le tableau d'affichage de la gare SNCF indiquait une dizaine de départs, tous se faisant en car et 1 seul, un Bordeaux-Mont de Marsan en train.
La gare a été restaurée mais donne encore un sentiment de vétusté et d'abandon: voies rouillées, vieux matériels et absence de caténaire. On sent que le train est effacé et qu'il ne reviendra plus.

A Condom, dans le Gers il n'y a plus de train depuis des lustres. Mais il y a un service de cars qui dépose les (rares) passagers à Agen ou à Auch en une petite heure (45 km environ). La "gare routière" est une survivance d'une époque révolue: la "préposée" (qui ne vend pas de billets de train ni de billets de car ne possède qu'un dépliant horaire et ne peut donc en donner aux éventuels demandeurs) elle a dû voir passer les trains à vapeur et la désaffection du réseau ferré du Gers. Elle avoue ses 71 ans et est absolument unique: drôle, un accent à couper au couteau et une mémoire encyclopédique. De l'humour à revendre et pas dupe non plus. Elle est un vestige d'une époque où le "service public" signifiait qu'on essayait de rendre service au public. Son bureau est vieillot, sale (mais elle fait tout pour que cela ne se voit pas) et ouvert à des horaires idiots.
La chaise de l'ex collègue, dépendant de la SNCF, reste bêtement vide depuis que le poste a été supprimé.

Le car est moderne, climatisé mais fait des arrêts dans des endroits où seule des vaches pourraient avoir l'idée de circuler.
Le train, Auch-Toulouse, est un TER qui met plus d'une heure pour faire son parcours vu qu'il s'arrête lui aussi partout. Pendant tout le trajet la porte des toilettes claque très bruyamment sans que quiconque puisse l'en empêcher.

Même le train qui traverse la Corse entre le Nord et le Sud est plus reluisant. Sur le ticket est indiqué ce que je coûte en équivalent carbone ou une connerie de ce type. Les convois diesel que nous croisons (la voie n'est plus unique depuis peu!) recrachent une fumée qui ferait frémir un écologiste réel et non encarté.

3 heures pour faire 146 km. "A nous de vous faire aimer le train" disait un slogan: c'est réussi!

Quand on n'est pas pressé ces transports ne manquent pas de charme, il faut le reconnaître. Les passagers du car comme ceux du train méritent d'être observés..

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31 juillet 2017 1 31 /07 /juillet /2017 07:00

Je ne suis pas tombé de la dernière pluie et n'ai pas d'explications toutes faites pour remédier au mal ni de remède pour l'empêcher mais je vois de plus en plus souvent de très très jeunes enfants (-4 ans) entrer dans des colères stupéfiantes de violence et dont les adultes responsables n'arrivent pas à bout.
Un récent samedi, dans une grande librairie toulousaine, une famille composée des deux parents et de deux petites filles (6 et 3 ans sans doute) s'étaient arrêtée au rayon des livres pour enfants (qui jouxte celui des livres politiques dans lequel j'étais).
Je n'ai pas saisi le point de départ mais la petite fille qui était dans une poussette s'est mise à  pleurer, très vite anormalement fort.
Plus ils en faisaient plus les efforts de ses parents pour la calmer semblaient l'exciter.

Au bout de 2 minutes le magasin entier résonnait de ses cris qui atteignaient la stridence insupportable qui vous fait battre en retraite.

J'entendais les parents qui tentaient de discuter raisonnablement avec la petite furie qui, l'aurait-elle voulu, ne savait comment revenir à la normale et s'époumonait à en perdre le souffle.

Evidemment ce petit groupe avait fait le vide autour d'eux et personne ne savait comment aider les parents qui en restaient à des "tu n'es pas gentille" quand le taser s'imposait.

Oups! je me suis trahi!! je plaisante. Dans un tel cas tout le monde est démuni et peu savent comment désamorcer la crise.

Ce qui m'a surpris dans ce très anodin "évènement" c'est la puissance sonore des cris de la petite fille, la totale impuissance des adultes et le fait que rapidement les témoins se sont enfuis pour échapper aux décibels.

J'imaginais la même scène dans un avion long courrier.......

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28 juillet 2017 5 28 /07 /juillet /2017 07:00

Je terminerai cette semaine de posts sur un sujet déjà beaucoup abordé: le cinéma.
Ce fut, pour moi, une authentique passion qui s'est progressivement éteinte faute de "carburant". J'y vais encore régulièrement et suis parfois enthousiasmé par un film mais le coeur n'y est plus. Trop de business, d'affaires d'argent et de fausses valeurs artistiques ont, selon moi, détruit le rêve.

Hollywood était un décor mais de temps en temps un film brillant en sortait. Ce ne sont plus que des adaptations de bandes-dessinées, des films de super-héros ou des histoires de dinosaures et, disons le tout net, ça ne vaut rien.

Le cinéma italien est mort et enterré, le cinéma anglais agonise et le cinéma hexagonal est atone. Toutes les Miss Météo, les gagmen et les chauffeurs de salles de Canal+ sont devenus des acteurs "bankable" (même Omar Sy !) et le scénario idéal une farce avec Alexandra Lamy ou un pensum façon Jacques Audiard..

Dans ces conditions un remake du chef d'oeuvre de Joseph Manckievicz, "Sleuth" ("le Limier" 1972) réalisé par Kenneth Branagh d'après un scénario d'Harold Pinter avait de quoi attirer le regard. Il date de 2007 mais est resté (à juste titre!) confidentiel.

Ce n'est pas la distribution (quoi que..) qui coince (Jude Law et Michael Caine) mais plutôt le caractère vain de l'entreprise. Sa "modernisation" inutile et, reconnaissons-le, ratée.

Si le film d'origine a vieilli les rapports sociaux, le contexte sociétal, la place de la femme et les caractères des antagonistes étaient justes et justifiés. 35 ans après ils ne sont plus.

Michael Caine, qui jouait dans la première "version" est aussi de la partie mais il tient l'autre rôle: celui de l'écrivain pervers qui veut humilier son rival. Trop grimaçant, un peu léger sans doute;

Jude Law tient un double rôle écrasant et ne s'en tire pas trop mal. Mais "ça ne passe pas": il est trop intelligent pour accepter le rôle que son rival lui fait jouer en 1ère partie de film.
La première version était un peu lente mais permettait de comprendre les caractères et justifiait à priori leur comportement futur. Cette version modernisée va droit au but et on a du mal à accepter qu'un homme accepte si facilement de se livrer à son ennemi.

Le décor et le remplacement de la monomanie pour les automates de l'écrivain par une passion pour tout ce qui est technique n'est pas une bonne idée: elle ne cadre pas avec l'histoire ni même avec Michael Caine en écrivain de polars.

Les dialogues sont corrects mais trop triviaux et l'homosexualité suggérée dans la version de Joseph Manckiewicz est amenée avec des gros sabots dans le remake.

Si je voulais -méchamment- caricaturer le film de Branagh par rapport à celui de Manckievicz je dirais qu'il a bien réévalué le prix des bijoux qui, de 300 000 £ est passé à 1 000 000£.

Tout est de cet ordre.

 

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27 juillet 2017 4 27 /07 /juillet /2017 07:00

C'est certain le report de la suppression de la taxe d'habitation, le non-report de la hausse de 1,7 % de la CSG, l'aménagement inique de l'ISF et la polémique avec cette vieille barbe de Général de Villiers ça commence à faire beaucoup...

Je préfère donc penser à autre chose et ai jeté mon dévolu sur un petit livre très intéressant.
Il est signé Michel Piccoli et est intitulé: "J'ai vécu dans mes rêves" (Livre de Poche 6,90€).

Il est co-signé de ce vieux raseur de Gilles Jacob mais ce dernier n'intervient que pour poser des questions et faire des mondanités gesticulantes, son métier depuis 200 ans à l'organisation du Festival de Cannes.

Michel Piccoli fut un acteur omniprésent, à la scène comme au cinéma, des années 60 au milieu des années 80. Il jouait le quadra puis le quinqua (etc...) dans toutes sortes de film. C'était l'homme Français par excellence, le bourgeois à l'aise aux colères homériques et à la fragilité discrète. Des "Choses de la vie" à "Sept morts sur ordonnance" il creusa un sillon qui lui appartenait presque.
Mais Piccoli aimait aussi jouer les fous, les asociaux, les pourris et les déglingués: "Themroc" de Claude Faraldo (1973 - Dans lequel Patrick Dewaere jouait un petit rôle) n'avait pas de dialogues, "Le trio infernal" de Francis Girod où, avec l'aide de Romy Schneider, il dissolvait le corps de Andreé Ferreol dans de l'acide et dans une baignoire, "La grande bouffe" et "Touche pas la femme blanche" de Marco Ferreri sont clairement de cette veine.

Il eut les plus belles partenaires (Claudia Cardinale "la petite fille en velours bleu", Romy Schneider "Max et les ferrailleurs", Brigitte Bardot "Le mépris", Catherine Deneuve (La Chamade") tourna avec les metteurs en scène les plus grands (Luis Bunuel) et traversa les décennies sans connaître de creux.

Excellent acteur, capable de renouvellement et de remise en cause il a brillé jusqu'à tout récemment en étant un formidable Pape qui doute dans le "Habemus Papam" de Nanni Moretti (2011).

Il se livre sans fard dans ce tout petit livre et ce qu'il dit est intéressant et sincère. On en apprend plus dans ces 132 pages que dans la production journalistique et critique cinématographique de l'ensemble de la presse pendant 365 jours!

Michel Piccoli a 91 ans!

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