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31 juillet 2023 1 31 /07 /juillet /2023 07:00

J'ai été surpris, et plus encore, par le "barouf" provoqué par la mort de Jane Birkin*. Certes on n'est pas arrivé au barnum vaguement obscène qui a accompagné les obsèques nationales de Johnny Hallyday mais la cérémonie en direct, les grands écrans, la famille sur le parvis de l'église, le prêtre officiant et son oreillette et l'émotion des badauds avec larmes en direct c'était, comment dire, "too much". 

Elle était sympathique Birkin mais ce n'était pas, loin s'en faut, une grande chanteuse. Elle a joué dans des films "pouet-pouet" (synonyme de "franchouillards") avec Pierre Richard et Jean Carmet et dans des films chiants que personne n'allait voir (Ceux de son troisième mari, Jacques Doillon ou d'Agnès Varda). Ce n'est pas lui faire injure que dire que "Je t'aime moi non plus" était un navet et que "la fille prodigue" une purge. Jane B. n'était ni une grande actrice comique ni une superbe tragédienne. Juste une anglaise avec accent qui chantait le répertoire clinquant et malin de son jules et marionnettiste. 

Personnellement je suis gêné par ces inconnus qui pleurent les vedettes mortes. Comment peut-on aller à un enterrement d'un(e) inconnu(e) et éprouver de la peine? pire, du chagrin? Il faut avoir une vie bien creuse pour se greffer ainsi sur celle des autres!

* retransmission sur télé privée, interviewes, hommages...

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29 juillet 2023 6 29 /07 /juillet /2023 09:44

 

 

Curieusement ce tout début du mois d'août est frais  en région Haute-Garonne. Le vent souffle en rafale et le soleil joue à cache cache derrière les nuages gris gorgés d'eau.

L'été c'est cette période magnifique où la chaleur est telle qu'on coule littéralement. Mon crâne, est plein de gouttelettes qui glissent doucement et viennent terminer leur course sur mes lunettes de soleil. C'est ce moment  de l'année pendant lequel on étouffe le jour et l'on se rafraîchit à peine la nuit. C'est cette couche de sueur entre le tee shirt et la peau. Les cheveux collent au front et les habits au corps. 

On passe d'endroits chauds-bouillants (la rue) à des endroits tempérés froids (le tramway, les boutiques).  Tout effort est rendu pénible par la quantité d'efforts qu'il est nécessaire d'ajouter à l'habitude. Retirer le tee shirt devient compliqué. 

L'été on n'a pas faim ou alors on n'a envie que de saletés qui n'apportent qu'un fugace plaisir: le sorbet à la menthe ou au citron, le melon, les courgettes et les poivrons. On boit tant et plus mais des leurres (soda, eau pétillante, vin rosé sur lit de glaçons etc.): c'est totalement inefficace et ça ne rafraîchit qu'à peine. 

On se barricade dans des maisons ou des appartements transformés en caves: volets fermés ou stores descendus, fenêtres fermées... la belle luminosité extérieure est interdite de séjour. Seul un filet argenté de poussière passe par une fente et vient éclairer la salle à manger. C'est ça ou la "clim" qui ne rafraîchit pas mais refroidit. 

Tout a soif: les plantes vertes, le chat des voisines, les balcons et le jardin d'en bas. Un tour de rôle a été fixé mais tout se dessèche faute qu'il soit respecté et on est obligé de le faire souvent sinon tout meurt. 

On prend des douches à tous moments mais on n'arrive pas à savoir si elles doivent être froides ou chaudes. Le résultat est identique: en trois petites minutes on est sec. 

C'est la fin juillet, les juillettistes ne sont pas revenus et les aoûtiens déjà partis. 

 

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28 juillet 2023 5 28 /07 /juillet /2023 07:00

Poutine, qu'on le veuille ou non, est un chef d'état dans la continuité des présidents de l'URSS de Lénine à Brejnev, de Honecker, de Ceaucescu, de Mengistu d'Ethiopie, de Jaruzelski, bref de tous les dictateurs staliniens que le monde a connu et qui étaient interchangeables. 

Il n'a pas d'opposition (ou alors pire que lui) puisqu'il s'est employé à la détruire jusqu'aux racines et possède une doxa (buts à atteindre, méthode) qu'il applique scrupuleusement. 

Comme il est loin d'être idiot il profite de nos faiblesses et de nos divisions, de notre lâcheté et de notre impéritie pour avancer ses pions. Nous avons un meilleur jeu que lui mais nous jouons mal et à contretemps. Pire, la démocratie est par essence "ouverte" et donne de ce fait un avantage considérable à celui qui veut nous détruire. Certain journalistes, certains politiques sont de véritables "traîtres" qui renforcent celui qui a juré sinon notre perte du moins, pour le moment, notre abaissement. 

Pendant que nous spéculons sur sa chute, sur ses "difficultés" en Ukraine il prépare la suite qui, à coup sur, ne sera pas un lit de roses pour l'Ukraine et d'autres pays convoités. 

Tant que nous n'étudierons pas le passé et que nous ne tirerons pas de leçons de nos échecs nous serons des proies pour les dictateurs à idéologie impitoyable. 

C'est bien de se battre pour les retraites à 62 ans, de se battre pour que la police ne tue pas de nouveaux Nahel ce serait mieux de s'entendre à 27 sur la façon de faire barrage à l'armée de la Fédération de Russie et de l'empêcher d'atteindre son but en Ukraine. 

N'avons nous pas appris de Munich? cessons de prendre nos désirs pour des réalités et des dictatures impitoyables pour des pays avec lesquels on peut discuter gentiment. 

 

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27 juillet 2023 4 27 /07 /juillet /2023 07:00

Histoire TV a diffusé et rediffusé un documentaire exceptionnel sur la Religion Catholique  en général et sur Benoît XVI en particulier. Son titre, "Benoît XVI, Défenseur de la foi" étudiait l'action personnelle du Pape d'origine Allemande quant à la foi, le dogme et les devoirs des fidèles.  

Ce film n'apprend rien à celui qui le regarde mais rappelle l'impossibilité pour l'Église de se réformer réellement. Son impossibilité viscérale au changement. Des cardinaux, des prêtres et des historiens, en s'appuyant sur les pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI montrent à quel point le catholicisme est prisonnier de ses habitudes. Parmi celles-ci l'intangibilité du dogme, la hiérarchie toute puissante, le secret et le soutien indéfectible demandé aux religieux. (Les évêques vivant en vase clos et profitant d'un confort stupéfiant...)

Malgré Vatican II qui, du moins au départ, voulait réfléchir au dogme et à sa nécessaire prise en  compte des changements intervenus dans les sociétés, religieuses incluses) au fonctionnement de l'institution l'Église fut, a été, était et reste "une institution totalitaire", une monarchie absolue. 

Spécialiste de la doctrine le pape d'origine allemande, Josef Ratzinger Benoît XVI a failli dans sa mission et a protégé les "brebis galeuses" comme l'avait fait fait son prédécesseur d'origine polonaise. Scandales financiers, abus sexuels (7% des prêtres et religieux dans tous les pays se sont rendus coupables de viols sur enfants). On a su que l'Église déplaçait de paroisse en paroisse les prêtres coupables sans les dénoncer aux autorités civiles et sans les évincer. Une sorte de prime au silence. Le tout couvert par les hierarchies. 

Le pontificat de Benoît XVI, qui s'est terminé par la stupéfiante "démission" du souverain pontife a complètement manqué ses buts. Les Catholiques pratiquants sont de moins en moins nombreux et l'image de l'Eglise reste entachée par d'innombrables affaires nauséabondes. 

Le documentaire n'accable pas Benoît XVI et semble même, par moments, lui donner raison. 

Il est évident que les libérations des mœurs et des esprits vont dans le sens opposé aux traditions religieuses.  

 

 

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26 juillet 2023 3 26 /07 /juillet /2023 07:00

J'ai vu récemment une très vieille séquence "humoristique" de Florence Foresti imitant une comédienne dans laquelle on pouvait sans peine "reconnaître" Isabelle Adjani. 

Le "running gag" du sketch était la phrase "je ne suis pas folle, vous savez"; il faisait rire le public et se gondoler Laurent Ruquier. Il est vrai que ce n'est pas compliqué de faire se gondoler Laurent Ruquier: il y arrive tout seul. 

Habillée d'une improbable robe vaporeuse et blanche, parlant avec un débit mécanique et ayant des gestes aussi étranges que ses phrases, l'évocation d'Isabelle Adjani était meilleure et plus cruelle qu'une simple imitation. La singularité de l'actrice et son étrangeté étaient, je le reconnais, bien  rendues. 

Isabelle Adjani a plus de soixante ans et, ce n'est pas lui faire injure de dire, qu'elle en paraît quarante de moins. 
Ou dix de plus. On ne sait guère tant elle se ressemble tout en étant une autre. Chez elle la chirurgie plastique a tellement transformé les traits qu'ils ont façonnés une créature hybride.

Pour le cinéphile que je fus je considère que le cinéma Français ne serait pas le même sans sa présence au générique d'une dizaine de films, peut-être plus, peut-être moins dans lesquels elle a joué. Dans le désordre je dirais "La gifle", "l'été meurtrier", "mortelle randonnée", "La Reine Margot", "La repentie", "Camille Claudel", "Nosferatu", "Les soeurs Bronté" etc. Certes pas de chefs d'œuvre ni de films qui "resteront dans l'histoire" mais des rôles marquants dans des films souvent de qualité. 

Au théâtre, sa vraie "maison", elle est moins grand public et est reconnue comme une interprète de qualité. 

Ce que Foresti et à travers son délire les professionnels des médias et ceux du cinéma ne lui pardonnent pas est d'être une personnalité "ingérable". Elle fait ce qui lui plaît et dis ce qu'elle veut, elle choisit ses cinéastes comme ses interviewers et ne crains pas d'aller à contre-courant.

Le grand public, qui adore mettre des étiquettes sur les artistes l'a identifiée aux rôles marquants de sa carrière (et aux légendes qu'ils ont fait naître). Elle est à jamais cette femme un peu fêlée qui larmoie facilement et qui est imprévisible. C'est insuffisant et c'est injuste. 

Ses retouches physiques ne sont pas plus nombreuses que celles de ses concurrentes générationnelles et sa personnalité pas moins problématique. Disons le clairement: des "emmerdeuses" il y en a un certain nombre au cinéma et des actrices refaites de A à Z également. Les bouches de canard et les visages plus lisses que des balles de ping pong sont la norme, pas l'exception. On connaît des septuagénaires qui incarnent encore des amoureuses sans que le bistouri soit considéré comme un scandale et une imposture; pourquoi en serait-il différemment avec Isabelle Adjani? 

Avec Romy Schneider, Annie Girardot, Isabelle Huppert, Sophie Marceau, Catherine Deneuve et Léa Seydoux (je plaisante, Léa Seydoux n'est pas comédienne, elle est la fille du principal mogol du cinéma hexagonal!) Adjani est une part du cinéma Français. 

J'aime bien Florence Foresti. Son évocation d'Adjani était hilarante, je le reconnais. Question cinéma elle a encore du chemin pour intégrer la catégorie d'actrices d'Adjani. 

 

 

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25 juillet 2023 2 25 /07 /juillet /2023 07:00

Les après midi caniculaires de la semaine dernière m'ont poussé vers la très belle piscine Nakache de Toulouse. J'y suis allé une fois avec mon fils, sa compagne et leurs deux fils qui vivent au Québec. 

La piscine est réellement immense et belle; le bassin principal spectaculaire dans ses dimensions. Une voix féminine et comminatoire, enregistrée, intervient à intervalles réguliers pour rappeler tous les interdits autour des bassins. Qu'il faille passer par les pédiluves, ne pas fumer, ne pas manger, avoir un slip de bain  (ce qui exclut les shorts et les bermudas, pour des raisons évidentes de propreté), ne pas laisser les les enfants sans surveillance paraît tomber sous le sens. 
D'autres consignes, maintes fois répétées, le sont moins: l'interdiction de prendre des photos dans l'enceinte de la piscine (des dingos pendraient à leur insu ou celle de leurs familles des photos d'enfants) et celle de circuler en chaussures ou habillés sont plus discutables d'autant plus qu'elles ne sont jamais expliquées mais édictées et assorties du commentaire qui m'exaspère: "nous vous remercions  de votre compréhension". 

Comment pourrait on comprendre quelque chose qu'on ne nous explique pas? les photos, par exemple, me semblent -si j'ose dire- peu pertinentes. Mais il y a tant de détraqués, pourquoi pas? les téléphones portables et leurs appareils photos intégrés se  chargent de rendre inutile cette annonce là. 

J'en profite pour dire un mot de cette expression insupportable qui fait partie du quotidien: "nous vous remercions de votre compréhension". Le passager du TGV ayant "20 minutes de retard" (c'est toujours 20 minutes, au-delà le passager a droit a une indemnité!) ne sait pas (ou alors on lui a raconté un bobard (incident sur la voie: suicide, problème électrique: la caténaire est cassée, retard de mise en place: le chauffeur est arrivé bourré il a fallu en trouver un autre) pourquoi il attend. Le passager du métro qui attend de longues minutes dans une rame surpeuplée ne "comprend" pas pourquoi il sue à grosses gouttes dans un espace réduit avec des roues de trottinettes qui lui pincent les mollets etc. 

Mais de quoi nous plaindrions nous? puisque l'on s'excuse en invoquant notre patience et notre compréhension? 

 

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24 juillet 2023 1 24 /07 /juillet /2023 07:00

Raphaël a besoin de comprendre certaines choses qui l'intéressent, lui. Actuellement la généalogie familiale l'occupe beaucoup. Les dates de naissance, les prénoms, les liens familiaux et leurs évolution (divorces, remariages, décès) accaparent son esprit. 

A huit ans révolus il veut reconstituer ses buissons généalogiques (parler d'arbre serait pêcher par vanité). Il est vrai qu'il a deux grands-mères et deux grands pères tous divorcés. Des grands-parents qui se voient et d'autres qui s'évitent.  Les évolutions familiales s'écartent des histoires racontées dans les livres d'enfants ou, peu ou prou, le papy est barbu, a un chapeau et va donner à manger aux lapins tandis que la mère grand s'épanouit devant les légumes qu'elle fait en conserve (variante: confitures). 

Papy, désormais, s'appelle par son prénom, est en tee-shirt à "message" ("je suis un bon coup") et Mamie va passer une soirée "entre filles" avec ses copines à la soixantaine radieuse. Le petit Chaperon rouge est loin qui va désormais chercher ses étrennes en trottinette à moteur et qui n'a rien à craindre du loup qui s'intéresse... aux autres loups tout en se nourrissant de légumes bio du jardin.

Revenons sur terre. Raphaël me pose des questions sur mon propre père, décédé en 2008 auxquelles je ne sais pas répondre et qui me laissent sans voix: "tu l'aimais? il était gentil? tu étais triste quand il est mort?...

Il ne se contente pas de ma réponse passe-partout ("pas vraiment") et veut des vraies réponses. Mes tentatives pour noyer le poisson ne marchent pas et il ne lâche rien avant d'avoir ce qu'il attend.  Il veut connaître les prénoms de chacun et s'étonne que je ne puisse répondre. 

Ainsi il m'a fallu faire marcher ma mémoire pour retrouver le prénom de mon arrière grand père que je n'ai pas connu et celui de son fils que j'ai à peine connu et dont je n'ai pas le moindre souvenir. Les causes de leur mort et la période de celles ci m'étant tout aussi méconnues. Il m'a regardé d'un air sévère comme s'il me considérait comme quelqu'un de pas raisonnable. 

Parce que, du haut de ses huit ans et de "son âge de raison" il ne plaisante pas et garde son sérieux. C'est un "raisonneur". Pas pénible ni ennuyeux mais qui essaie de comprendre son environnement et les adultes. (il comprend d'ailleurs mieux le premier que les autres!). 

Je lis en lui parfois et il le "sent": il m'aime bien (et réciproquement) mais je sens qu'il me reproche mon manque de rigueur, mon envie de légèreté, mes bêtises et le fait que je ne tiens pas toutes mes promesses.  Je crois qu'il écoute avec attention mes remarques concernant la manière dont on peut être perçu. De temps à autres il sourit et ce sourire si vulnérable me fait fondre. 

C'est, plus que les autres enfants que je vois régulièrement, un enfant qui s'inquiète et qui a besoin de stabilité. Son père, mon fils, me ressemble et ne répond pas tout à fait à ses attentes. Nous refaisons; à une génération de distance ce qui nous a opposé lui et moi. Mon écoute insuffisante, mon impatience, mes lubies et mon manque de disponibilité, il les a un peu faites siennes.

Comme grand père je pense mériter la moyenne. Parfois je sens que mon fils -content de notre relation- regrette que je n'ai pas été avec lui comme je suis avec son fils. Je suis vieux (intérieurement) et si je suis désormais apaisé je ne peux réparer le passé autrement qu'en étant meilleur aujourd'hui.

Avec Raphaël je n'ai aucun effort à faire: cet enfant m'émeut en ce que je trouve en lui mes douleurs et celles de son père autrefois et que je sais sa difficulté à les comprendre et à les accepter. Et à les surmonter. 

 

 

 

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22 juillet 2023 6 22 /07 /juillet /2023 09:18

Jane B. est morte et sa mort a eu un retentissement médiatique considérable. Très supérieur à la somme de talents qu'elle possédait selon moi. Ses débuts dans le Swinging London avec les films remarqués sinon remarquables "Blow up" de Michelangelo Antonioni (1966) et  "Wonderwall"  (1968) de Joe Massot puis sa carrière Française méritaient ils ces hommages appuyés? à chacun de le dire. 

On le sait sa rencontre avec Serge Gainsbourg, au début de sa période la plus créative, a été une rampe de lancement extraordinaire: si elle n'avait compté que sur sa voix et sa façon de jouer la comédie elle n'eut jamais atteint la notoriété et les faveurs d'un public hexagonal exceptionnellement indulgent à son égard. Sa filmographie, avant que d'un tête à queue elle se mette à tourner des films chiants pour cinéphiles et rats de cinémathèques était toute entière contenue dans les titres des films dont elle était la vedette: "trop petit mon ami", "la moutarde me monte au nez", "la course à l'échalote" et le grandiose "Comment réussir quand on est con et pleurnichard" (1974) dans lequel elle disait du Audiard d'une vulgarité et d'une bêtise telles que même son célèbre accent anglais ne pouvait le transcender...

Jane Birkin, cornaquée par son pygmalion chanta avec un filet de voix à peine juste et très haut placé, tantôt des fonds de tiroir tantôt des mix de morceaux de musique classique couplés à des texte un peu salaces. Et aussi,  il faut le reconnaître, quelques jolies choses. 

Le personnage de Jane Birkin; sympathique et bonne fille finit par lasser tout comme son inamovible accent anglais et ses fautes de Français trop jolies pour être spontanées.*

Le "Canard enchaîné" du 19 juillet a joliment résumé le personnage dans un dessin où l'on voit une femme demander à un homme: "Il a lieu où le cérémonie de la enterrement?". 

Après sa rupture avec un Serge Gainsbourg devenu pathétique (la reconnaissance tardive, l'alcoolisme, la perte de son inspiration et son exhibitionnisme médiatique avaient lassé son éternelle muse) Birkin s'accapara de l'héritage et chanta presque exclusivement du Gainsbourg, en veuve qui veille au grain.

"version Jane", "Arabesques"... elle osa tout. Et le public suivait.

A la fin, dame d'œuvre au physique de vieille anglaise larmoyante elle racontait sa vie avec son grand homme et n'intéressait plus personne. 

 

* Elle dédicaça un jour un bout de papier à mon frère: "pour Bruno sur son bicyclette".   

 

 

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21 juillet 2023 5 21 /07 /juillet /2023 07:00

Je ne suis pas, mais alors absolument pas amateur de ce genre qu'on appelle "opérette". L'Opéra oui, l'opérette niet. 

Je n'ai jamais compris ce qu'on trouvait à Offenbach, le roi du genre et qui sévissait sous le second Empire.  Ce genre est -à mes yeux- bête et niais. 

Pourtant j'ai (presque) changé d'avis en visionnant "La Grande Duchesse de Gerolstein" avec Félicity Lott en grande duchesse pleine de charme et avec des chanteurs et chanteuses inconnu-e-s de moi (Piau, Beuron, Le Roux, Leguérinel et Huchet). Ce spectacle a été capté à Grenoble en 2005 et est interprété par "Les Musiciens du Louvre" dirigés par Marc Minkowski. 

C'est une comédie lourde et pataude qui, cependant qu'elle faisait se tordre de rire les Français contemporains de Napoléon III devait  donner des ailes à Bismarck. Dans le spectacle d'Offenbach l'armée (Française?) y est peuplée de pleutres, d'idiots, de bons à rien et d'incapables galonnés qu'il allait écrabouiller en 1870.

Il est à noter que c'était devenu une habitude et que l'opérette, le Général Boum Boum et la Grande Duchesse de Gérolstein passés de mode, C'est avec la chanson drôle (?) de Maurice Chevalier "Et tout ça fait d'excellents Français" qu'on fera face au rouleau-compresseur nazi en mai 40. 

Il nous faut du temps à nous, Français, pour comprendre. 

Felicity Lott est excellente en grande duchesse. C'est une authentique comédienne et elle chante plutôt bien des paroles indigentes qui firent se tordre de rire les futures victimes de la guerre de Sedan...

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20 juillet 2023 4 20 /07 /juillet /2023 07:00

Peu d'activités permettent à votre cerveau de rouler en roue libre, de vagabonder et d'oublier, un moment seulement, les tracas quotidiens et les pensées négatives comme le sont le jardinage, le bricolage, la cuisine, la pratique d'un art en amateur, le sport et les arts en spectateur. 

Jardiner, une activité qui ne me semblait pas faite pour moi est devenu un hobby depuis le confinement du Covid 19. Si nous possédons une belle terrasse très verte elle s'est révélée trop petite pour nous deux. 

Une connaissance de Françoise nous a parlé d'un terrain à louer, à 7 km de chez nous, dans une boucle de la Garonne. Nous n'avons pas hésité et nous sommes transformés en jardiniers en moins de temps qu'il n'en faut  à des courgettes pour envahir une parcelle de terre. 

Un jardin c'est un univers miniature. Il réserve des surprises quotidiennes, demande des soins attentifs et vous rend au centuple le travail que vous lui consacrez. On apprend chaque jour. La nature, surtout au printemps, est chronophage: il faut semer, planter, tailler, couper, élaguer et détruire les mauvaises herbes qui sont dotées d'une vitalité proprement hallucinante. Le chiendent a des racines incroyables, le chardon se défend lorsque vous l'extirper du sol, les pissenlits sont lais et résistants tandis que le vent sème des plantes, des fleurs et des arbustes sans que vous lui ayez demandé : vous découvrez ainsi des fleurs superbes qui s'ouvrent le matin et se referment le soir, des roses trémières splendides ou des fruits arrivés là sans prévenir.

Bien entendu le jardin exige des efforts réguliers et une présence qui ne l'est pas moins. Il faut arroser, aux heures idoines si l'on veut conserver le jardin tel qu'il est à son zénith. A chaque heure du jour mais surtout le matin, le midi et le soir il est le plus beau. Des papillons, des abeilles, des lézards, des escargots, des vers se le sont appropriés mais ce sont les oiseaux qui le rendent le plus accueillant. 

Nous essayons de résister aux allées trop rectilignes, aux massifs de fleurs trop proprets et au gazon trop tondu. En effet, il est tentant de domestiquer tout et de rendre ce coin de nature ennuyeux par suite de trop de soins. 

Nous sommes entourés d'autres jardiniers amateurs qui tous ont découvert cette passion (seule une minorité exploite sa parcelle pour les fruits et légumes qu'elle produit) et nous nous transmettons les trouvailles que nous avons faites. 

Faute d'électricité et pour éviter le bruit intempestif le règlement de l'association nous demande d'éviter l'emploi d'engrais et de produits chimiques. Il est aussi requis d'utiliser parcimonieusement l'eau et de ne pas planter d'arbres (le champ mis en jachère et loué à des particuliers pour jardiner doit pouvoir être remis en culture rapidement si nécessaire). 

Depuis 4 ans nous avons eu à lutter contre deux "fléaux": les doryphores et les taupes. A l'heure actuelle les dernières s'épuisent mais n'ont pas encore renoncé!

Je reviens au début de ce post pour dire le plaisir de travailler dehors et de penser à ce que je fais, et uniquement à ça pendant de longues heures. Certes le dos finit par demander des pauses mais ce n'est rien comparé au plaisir de cultiver son lopin de terre et de lui donner une forme personnelle. 

 

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