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1 juillet 2015 3 01 /07 /juillet /2015 06:31

Parmi toutes les ignominies proférées à dessein par Jean-Marie Le Pen -et que les médias s'obstinent à qualifier (à tort) de "dérapages"- l'une des plus révoltantes (avec "le point de détail") est celle qu'il a énoncée en 2005:

A défaut de guillemets j'ouvre les pincettes*: "En France du moins l'occupation n'a pas été particulièrement inhumaine même s'il y a eu des bavures, inévitables dans un pays de 550 000km²."

Il a été, rappelons-le, définitivement condamné par la justice pour ces propos à la fois abjects et scandaleux.

J'ai lu ce week-end un excellent livre d'historien qui montre au contraire à quel point la France a souffert sous l'occupation. Rappelons qu'elle a perdu sa souveraineté, a été coupée en deux, que son littoral lui a été interdit et que l'Alsace et la Lorraine ont été détachées, qu'elle s'est vue gouvernée par un régime bâtard de collaboration indigne, a perdu 500 000 des siens (dont 240 000 civils), a vécu des abominations (le gouvernement de Vichy a livré des Allemands et des Autrichiens qui avaient fui le nazisme avant la guerre, création par le même gouvernement de lois rétroactives, re-jugement de personnes déjà jugées, otages massacrés, antisémitisme légal, pillage de l'économie, instauration du STO, création de la milice (une gestapo française), propagande éhontée, le pays a travaillé pour l'Allemagne et lui a permis de prolonger la guerre.....).

Si pour M Le Pen livrer des hommes, des femmes et des enfants aux Allemands en ignorant ce qu'ils devenaient n'est pas "inhumain" qu'est-ce?

Si, comme au camp de Baune la Rolande en 1942 séparer les femmes de leurs enfants n'est pas inhumain qu'est-ce qui l'est? Des enfants abandonnés de tous et envoyés directement aux fours d'Auschwitz...

Et les enfants d'Izieu qu'on est allés arrêter et envoyer en déportation? pas inhumain?

Si en fusiller les hommes et brûler vifs les femmes et les enfants à Oradour (647 morts) n'est pas inhumain qu'est-ce que c'est?

Le livre de Nicolas Beauprè "Les Français dans la guerre" 1939-1945 contredit sans le vouloir le fondateur du front national dans presque toutes ses pages.
Quand il dit que les cartes d'alimentation ne permettaient qu'un rationnement de famine par exemple.
Quand il dit que Vichy a devancé les exigences les plus répugnantes des occupants aussi.

Le Pen n'est pas gâteux et sait très bien ce qu'il dit. Il lance un signal à ceux qui partagent ses vues et voient le fascisme, le nazisme et l'extrême droite avec bienveillance. Qui les regrettent même.

Les "550 000 km²" de sa honteuse formule sont là pour mettre les rieurs de son côté. Quel rapport? Il y a là un "private joke" qui m'échappe mais n'est pas anodin. Ce serait lui faire injure que de penser qu'il ignore de quoi il parle. Légitime t'il ainsi les massacres commis par les nazis en URSS pays dont la superficie n'avait rien à voir avec celle de la France?

Quoi qu'il en soit sa phrase décadente et provocante a été sanctionnée et condamnée définitivement en Juin 2013.

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30 juin 2015 2 30 /06 /juin /2015 06:17

Ce matin nous sommes allés à l'enregistrement d'une des émissions estivales du "Gai savoir", sur France Culture à l'église déconsacrée de St Pierre de Cuisines près de la Garonne. Une salle superbe aux gradins en amphithéâtre où le son et l'image sont parfaits.
Une demie-heure avant l'ouverture des portes tout ce que Toulouse compte de Bourgeois authentiques (rang de perles, prénoms précieux, discussion élégante) faisait la queue du bon côté du trottoir (à l'ombre).

Il n'était question que du "Marathon des mots" et du Festival d'Avignon où la plupart allait se rendre pour continuer à cultiver son cerveau bien né malgré la retraite. "Jean Jacques est très occupé, il a des compétitions de golf".

Lorsque Raphaël Enthoven est sorti de sa voiture un frémissement a parcouru la partie féminine de la foule. Tout de noir vêtu, grand, maigre, lunettes noires, brushing savant l'animateur et philosophe n'a pas de problèmes avec lui-même: il doit être son premier fan et ça se voit et s'entend.

Mais il est "sympa" et, je dois le reconnaître, bougrement intelligent (je tiens à "bougrement").

Son invitée aussi était intelligente. Mais bon. Leur discussion était typiquement France-cultureuse: intéressante, certes mais si éloignée des problèmes terrestres et du quotidien.
On y a lu des textes brillants (Houellebecq, Gary, Obama, Bruckner) et on a causé différences et inégalités mais entre gens du 7ème (arrondissement) où l'égalité ne pose pas trop de soucis.
Certes la maire est issue de l'immigration (Rachida Dati) mais bon, ce n'est pas la question.

Ce qu'ils dirent était vrai, juste et réfléchi. La jeune femme voyait des dominants et des dominés comme les éthologues en voient dans les meutes de lions ou de loups, à savoir partout et le colonialisme hideux de la France lui fût une fois encore sévèrement reproché.

Personnellement je n'ai connu ni mes grands-pères ni mes arrières grands-pères mais je les renie pour leur pensées certainement colonialistes et racistes. Honte sur eux, ils ont vécu "Tintin au Congo"...

Il résultait de tout cela que "ma bonne dame nous sommes des islamophophes incorrigibles et irrécupérables". Les débats reprenaient à 15H00 le temps pour Enthoven et ses groupies d'aller déjeuner chez Michel Sarran (j'imagine qu'il a ouvert exprès pour Enthoven et Olivier Poivre, le frère de l'autre) et leur a servi un repas "égalitaire" à 300€ par philosophe, vin non compris.

Mais je m'égare....

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29 juin 2015 1 29 /06 /juin /2015 06:49

J'ai un ami qui a transformé des bâtiments inemployés de sa propriété en beaux gîtes devant, ultérieurement, servir à accueillir des touristes de passage.

Il a bien fait les choses et ces gîtes sont à la fois modernes, fonctionnels et "campagnards". Il a respecté l'architecture sans tomber dans le piège de la fermette bobo.

Comme ces gîtes n'ont qu'exceptionnellement servi et que la dernière utilisation date d'un an les animaux audois ont repris leurs droits.
Nous y sommes allés pour les préparer à recevoir les enfants et leurs enfants pour un mariage maintenant très (trop) proche.

Incroyable ce qu'en un an les insectes, les chats, les oiseaux, les fourmis, les mouches, les mulots, les lézards et les araignées peuvent faire comme (petits) dégâts.

Chats de passage qui confondent "gîte" et "WC", oiseaux qui fientent aussi un peu partout (jusque dans les douches italiennes), mulots qui dépiautent une couette, fourmis qui recréent Mexico-city à leur échelle et à l'intérieur, guêpes venant mourir en grand nombre, enfin araignées.... ils ont élu domicile (ou tombe) dans le gîte dont on avait mal fermé les fenêtres.

Enfin.. pour certains la porte ou la fenêtre n'est pas un obstacle: leur taille leur permet de passer dessous.

Les araignées, en l'occurence des faucheux (tout petits corps longues pattes) s'installent partout. Non dérangées elles colonisent les escaliers, les coins et les plafonds, tissant des toiles aux proportions stupéfiantes. Sous les toiles les reliefs de leurs "repas", mâles desséchés compris.

Ces toiles prennent appui sur des meubles, des cadres, des lampes et forment avec le temps des guirlandes poussiéreuses.

Lorsqu'avec l'aspirateur je m'apprêtais à en avaler une, l'insecte monté sur échasses semblait paniquer et dansait sur sa toile de façon comique.

Je m'inquiétais du nombre de bestioles minuscules mais peut être vivantes (les fourmis ont survécu à l'explosion de la bombe atomique d'Hiroshima alors mon aspirateur....) et ai, dans le doute, préféré jeter le sac de l'apirateur aux trois quarts vide.

Mon amour des animaux n'inclus pas ceux dont j'ai dû effacer les traces ce samedi!!!!!

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26 juin 2015 5 26 /06 /juin /2015 06:36

On m'a fait découvrir récemment une publication format livre qui m'a surpris et intéressé. Elle s'appelle "Schnock" et est plaisamment sous-titrée "la revue des vieux de 27 à 87 ans".

Ouf: je suis dans le créneau.

La couverture est de couleur différente à chaque parution et s'orne d'un dessin ressemblant mais toujours assez laid d'une personnalité à qui le numéro consacre un bon nombre de pages.
Bardot, Pierre Richard, Coluche, Gainsbourg, Jean-Pierre Marielle, le trio des "Valseuses" (!) Jean Yanne, Amanda Lear ou la "bande du Splendid" ont ainsi fait la une.

Ce mois-ci c'est le casting du navet de Lelouch "L'aventure c'est l'Aventure" qui s'y colle.

Sincèrement, au premier abord je n'en ai strictement rien à faire de Pierre Richard et j'exècre Lelouch
Mais les interviews sont longues et originales. Les questions sont pertinentes et l'interviewé donne des réponses qu'il hésiterait à donner ailleurs. Bref "ça balance". Si une célébrité intouchable comme Gainsbourg est le sujet principal du volume il est moins question de polir la légende que souligner les autres aspects moins sympathiques mais plus humains de sa personnalité. les arrangeurs de musiques de films (Coraguer, Colombier, Vannier...) disent unanimement que le Serge, en signant les musiques de son seul nom, les flouaient intellectuellement mais aussi financièrement.

Autre information: il recyclait ses propres morceaux qui étaient ainsi musique de film puis chansons.
Il y a aussi deux pages avec les "pires chansons " qu'il ait écrites et, effectivement, on n'a pas l'habitude de secouer ce cocotier-là.

Schnock parle de la création de "Bonnie & Clyde" et la créativité du bonhomme est saluée comme de juste.
Qu'on se rassure "Schnock" n'est pas une revue pour aigris et ne se contente pas de retirer les masques pour vendre du papier. Le sommaire est varié et amusant et on apprend plein de choses anecdotiques ou pas sur la musique, la photo, le cinéma, la littérature, la publicité, la télévision etc.

Sans publicités, sans politique, sans opinion affichée (on voit quand même, en le lisant et par les sujets abordés qu'il est fait par des quinquas à l'esprit affuté) il est idéal pour un déjeuner seul, un bain, une sieste ou pour lire dans une une salle d'attente.

La bibliothèque m'a permis de remonter le temps et d'en emprunter les précédents volumes: il y a toujours un sujet intéressant à l'intérieur de chaque numéro.

Même dans le dernier qui contient une interview de cette enclume de Lelouch.

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25 juin 2015 4 25 /06 /juin /2015 06:35

"Tour de Garde", "Le Salut"... depuis longtemps déjà je me suis habitué à ces présentoirs ambulants tenus par deux personnes et sur lesquels il y a des revues religieuses.
La caractéristique principale de ces personnes est qu'elles ne cherchent pas à vous aborder. Elles sont comme les araignées sur leur toile: malheur à vous si vous vous arrêtez!

Les caractéristiques de ces revues sont qu'elles sont laides (souvent traduites et possédant un graphisme et des couleurs d'ailleurs), naïves et pour tout dire inintéressantes.

Elles développent, sur 4 ou 5 pages, façon sectes, les ratés les plus criantes de notre civilisation et mettent en rapport les merveilles de la croyance religieuse.

A mes yeux il y aura toujours ce problème de croire ou pas et d'accepter la totalité d'un culte ou pas.
Il y a aussi des jeunes hommes au look WASP américain, la chemise blanche immaculée, un badge agrafé sur la poche qui essaient de vous vanter une religion frottée aux prêcheurs de "filiales" religieuses (Mormons, Baptistes etc.) en vous donnant des réponses toutes prêtes.

Ces "sergents recruteurs" de l'âme ne font pas de mal, pensent à autre chose que nous vendre des objets inutiles mais leur prosélytisme silencieux ne rencontre que peu de succès. On les voit comme des doux dingues, inoffensifs mais qui ont bien du temps à perdre.

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24 juin 2015 3 24 /06 /juin /2015 06:34

Laura Antonelli n'était pas une grande comédienne. Sa filmographie ne contient pas beaucoup de chefs d'œuvres (malgré quelques films mineurs de grands réalisateurs); elle était surtout formidablement belle et apportait une touche d'humour au caractère érotique des films dont elle était la vedette.

Il semblait toujours qu'elle faisait un clin d'œil aux spectateurs lors de ses scènes les plus salaces comme pour dire: "je ne peux pas faire autrement" ou "c'est juste un jeu".

A ce titre un des sketches de "Sexe fou" de Dino Risi dans lequel elle "allume " un Giancarlo Giannini dépassé par son désir est représentatif du personnage récurrent qu'on lui faisait jouer.

Elle a cependant montré qu'elle savait jouer la comédie ("Divine créature", "L'innocent") mais ce n'était pas ce que le public, essentiellement masculin, attendait d'elle.
Depuis "Malicia" elle était l'actrice italienne qui se déshabillait facilement et dévoilait ce qu'il fallait pour qu'un film même médiocre fasse passer un bon moment.

Avec elle (et les scénaristes et le cinéma italien des seventies) l'érotisme était un jeu sans conséquences et qu'il fallait prendre pour ce qu'il était: une aimable plaisanterie. C'est le film de Luigi Comencini "Mon Dieu comment suis-je tombé si bas" qui illustre à la perfection ce cinéma disparu.

Elle était une bombe sexuelle avec un visage d'ange. Un corps inimaginable et un visage séraphique: l'ange et le démon, la vierge et la putain....

Elle osait des choses tout en gardant cette "fraîcheur" insolente: dans "Sexe fou" elle est la bonne soeur qui accueille un donneur de sperme. La minute d'après la bonne soeur perd une partie de son habit religieux (cornette exceptée) dans l'imagination du donneur pour l'aider à l'ouvrage...
Le personnage qu'elle aura le plus souvent interprété est celui de la femme initiatrice ("Malicia", "Péché véniel") et l'on se prenait à envier le jeune Alessandro Momo qui par deux fois l'a eue comme professeur et comme partenaire.

Cette magnifique personne aura eu une fin bien triste puisqu'une fois le filon épuisé (la quarantaine ne pardonne pas) elle s'est retrouvée seule et embarquée dans de bien tristes histoires.

Personnellement, si je devais écrire une histoire du cinéma elle y aurait beaucoup plus de place que Yolande Moreau ou que Anna Mouglalis!

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23 juin 2015 2 23 /06 /juin /2015 07:09

J'ai regardé en différé (merci Pluzz) un documentaire étonnant qu'a diffusé Arte mercredi 17 juin et qui est consacré aux "films interdits du IIIème Reich", c'est à dire aux films voulus par Goebbels, le responsable de la propagande du régime hitlérien.

Par voulus on peut entendre toute la gamme qui va de "souhaités" à "financés" en passant par "encouragés", quand ce n'est pas "commandés".

Les plus connus sont évidemment "le juif Süss" et "stukas" mais d'autres films étaient montrés dans le documentaire qui étaient effectivement symptomatiques de ce cinéma édifiant dont le message se voulait politique.

Certains, la plupart, de ceux dont on a vu des extraits étaient parfaitement grotesques ("Stukas") et l'on se demande comment même à l'époque ils ont pu fonctionner sans déclencher le fou-rire.
Il est vrai que la Gestapo ne déclenchait pas les rires et que le régime n'était pas drôle mais cette pantomine à la gloire des pilotes avec chants patriotiques... quel ennui, quel ridicule.

Ces films, produits de 1933 à 1945 avec des budgets considérables avaient pour mission de faire passer les "idées" du régime avec la finesse de ses armements: élimination des malades mentaux ou physiques (le programme "t4"), préparation de la population à la guerre en présentant la Pologne comme l'agresseur etc etc.
Tous ces films véhiculaient -et véhiculent toujours- un message mensonger et des idées néfastes.
Le documentaire expliquait le contexte de leur interdiction et se demandait s'ils pouvaient être sortis du purgatoire pour être montrés -dans un cadre explicatif- aux nouvelles générations.
Pour "Stukas" le risque est nul tant "Top Gun" et autres niaiseries hollywoodiennes ont refait le film mais pour certains la question est insoluble et le problème reste entier: devant des générations qui ont une culture parfois insuffisante et un esprit vindicatif dû aux jeux et films et pas les connaissances historiques indispensables qui sait si les élucubrations de la propagande nazie ne trouverait sinon un relais du moins une certaine compréhension?

L'exemple donné est ce film odieux (parce que bien fait, avec une bonne photo et des comédiens talentueux) qui inverse la réalité et présente les polonais (et les juifs polonais et les enfants polonais) comme des tortionnaires d'Allemands (pour préparer et justifier d'avance l'invasion de la Pologne de 1939): des adolescents d'aujourd'hui, ne connaissant pas l'histoire, ne donneraient-ils pas raison aux troupes d'Hitler? et ne croiraient-ils pas, en fonction de ce dicton idiot "qu'il n'y a pas de fumée sans feu" que l'histoire qu'on répète est fausse? la théorie du complot et le délire d'extrême droite n'ont-ils pas intérêt à ce que ces films vénéneux soient diffusés?

Ce qui m'a surpris dans ce documentaire c'est le décalage entre la lourdeur du message voulu par Goebbels et la qualité du vecteur. Même cet abominable film "le juif Süss" est un film qui possède des qualités cinématographiques réelles (du moins les extraits que j'ai vus). En celà ce documentaire est intéressant qui montre que cet immonde régime politique, responsable d'un Himalaya de souffrances et de 50 millions de morts, qui a fait, avec le génocide industriel des juifs une tâche indélébile sur l'Homme pouvait avoir de la séduction et utiliser d'authentiques talents.

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22 juin 2015 1 22 /06 /juin /2015 07:00

Je suis souvent surpris et agacé qu'on demande aux invités , à la radio ou à la télévision, de répondre à une question en deux mots, en deux secondes, très vite.

Pourquoi cette perpétuelle course au temps? est-ce si dramatique si (l'inutile) bulletin d'information commence avec du retard? si la publicité est lancée à un moment où la personne qui s'exprimait a terminé de le faire?

Je trouve pénible qu'on demande à quelqu'un qu'on a fait venir de limiter sa parole à deux ou trois idées fortes sans pouvoir développer sa pensée.

Même un invité "people" ou du spectacle a quelque chose à dire si on veut bien lui donner du temps. Mais la caricature de débat à laquelle tout le monde (de "Salut les terriens" à "touche pas à mon poste" en passant par "le grand journal") s'identifie oblige les invités (toujours les mêmes mais c'est un autre sujet) à supporter de ne pouvoir dire que quelques phrases tandis qu'ils servent de faire-valoir le reste du temps.

Ces impératifs de temps qu'on nous présente comme primordiaux ne le sont pas en réalité. ils témoignent du mépris dans lequel on maintient le spectateur, un crétin qui a trois minutes de capacité d'attention et qu'il faut capter par des augmentations du volume du son des publicités ou un changement de rythme permanent faute de quoi il décrocherait.

Paradoxalement le "zapping", cette émission lamentable qui présente le pire du petit écran, est la grande crainte des producteurs lorsqu'il s'agit de comportement de l'auditeur ou du spectateur.

Quand à 19H58 on pose une question sur l'éventuelle sortie de l'Euro de la grèce à un "expert" on se fout du monde. On est dans le spectacle voire dans la parodie.

Et d'ailleurs cette obsession de la réponse courte, du temps qui passe et du zapping va de pair avec la vedettisation de l'interviewer, de l'animateur ou du chroniqueur.

Je me demande parfois pourquoi les invités type Onfray se déplacent pour parler 4 minutes sur 45 de présence.

Quel message peut passer en si peu de temps?

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19 juin 2015 5 19 /06 /juin /2015 06:29

Parce que j'ai écrit que Jean d'Ormesson était l'écrivain préféré des 7èmes et 16èmes arrondissements de Paris, qu'il était le Steinbeck ou le Hugo de ce siècle (je plaisantais) et que ses 90 ans n'étaient en rien gage de sa bonification j'ai essuyé une volée de bois vert de Lambert et de Jean-Louis qui m'ont reproché d'avoir la dent dure et "de ne pas aimer mon prochain".


tel quel.

Je considère que cette époque de critique molle et de consensus a minima est émolliente. Quand je n'aime pas j'ai des raisons de ne pas aimer. Pourquoi retenir ses coups contre un imposteur comme cet écrivaillon bourgeois dont l'oeuvre, toute "pléïadisée" qu'elle soit sera considérée comme démodée et sans intérêt le jour même de ses obsèques?

Que sait de la vie cet ultra privilégié qui a eu la fameuse petite cuillère en or dans la bouche dès la naissance? qu'a à raconter cet académicien rance dont les idées auraient plues au Marquis de Bouillé?

Imagine t'on un jeune adolescent de 2100 lire du Jean d'Ormesson? un jeux vidéo dérivé de son immortelle oeuvrette "le vagabond qui passe sous une ombrelle trouée"? restons sérieux...

Il est de bon ton, parce qu'il manie le subjonctif, parce que c'est un vieillard élégant et parce que sa voix flûtée fait oublier l'ancien directeur sectaire du "Figaro" et le défenseur acharné des très riches, du capitalisme impitoyable et des faux présidents nobles qu'il fût de s'extasier sur son charme.


Acceptons qu'il soit "charmant". C'est bien la seule qualité que je lui reconnaisse.

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18 juin 2015 4 18 /06 /juin /2015 06:39

En Terminale, à la rentrée, dans ma classe mixte un nouvel arrivant avait fait sensation en étant barbu.
J'ai longtemps été doté d'une pilosité du visage médiocre, mitée et pour tout dire peu crédible.
Gainsbourg avait justifié sa barbe permanente de 3 jours en disant que lui aussi avait dû attendre longtemps que celle-ci veuille dire quelque chose.

Ce n'était alors "pas à la mode" et les barbus écopaient souvent de surnoms idiots ("Landru") et se faisaient rappeler à l'ordre par le titre d'une émission de Pierre Dac et Francis Blanche ("Malheur aux barbus") datant de Mathusalem.

Les groupes de rock voyaient leurs membres disparaître derrière des chevelures et des barbes qui rappelaient les Dupont et Dupond pendant le voyage vers la lune ou les protagonistes d'Astérix le Gaulois confrontés à une potion capillaire en lieu et place de la fameuse potion magique dans le 1er et magistral épisode de la série..

J'ai souvenir de photos de George Harrison et John Lennon ou l'on se prend à penser qu'ils ressemblent plus à des popes orthodoxes ou à des rabbins juifs qu'à des guitaristes britanniques...

Même à cette époque de libération, avec les hippies et le "summer of love" il n'était pas de bon ton, dans la France de Pompidou puis de Giscard, d'arborer moustaches et barbes. Les lycées et les entreprises auraient toussé.

Retour de manivelle; aujourd'hui c'est le contraire. Du lycéen à peine pubère aux vieillard abordant le quatrième âge tous les hommes portent un dispositif pileux sur les joues, sous le nez et sur le menton.
La barbe de sapeur, drue et longue est partout et croise la barbe à la Gainsbourg. Au début signe d'indépendance elle devient, comme le tatouage, signe d'appartenance au troupeau. Pour le coup c'est le visage glabre et la peau rose qui font tâche!

On voit des barbus absolument partout. Même Sarkozy (à qui ça va comme des lunettes à une chanteuse grecque) s'y est, un temps, mis. Son conseiller, l'insupportable Pierre Giacometti aussi. Tout le monde s'y met. Même les gagnantes de l'Eurovision!

Le summum étant ces êtres sortis de nulle part, body-buildés, les cheveux rasés sur les côtés mais touffus sur le dessus, les lobes des oreilles troués et allongés, tatoués jusqu'aux mollets et portant une barbe de légionnaire. Je donnerais cher pour les voir en entretien d'embauche ou demandant un délai de grâce aux impôts. Ca doit être folklorique!

Cela dit c'est un authentique plaisir de ne pas se raser quotidiennement et la barbe va plutôt bien à bon nombre d'hommes. Même celle des légionnaires. Nos possibilités de changer de tête sont rares et le chômage du rasoir en est une qui fait du bien.

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