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4 mars 2014 2 04 /03 /mars /2014 07:14

J'ai toujours aimé les blagues un peu potaches du lycée qu'on enjolive et raconte des

années après en taisant la pénibilité du moment où on les a faites et leurs suites souvent

peu agréables. 

Françoise a raconté hier à table une histoire dont elle a été "l'héroïne" à une époque que

je date en mai 1974, vous verrez pourquoi ensuite.


1974-2014 quarante années se sont passées mais c'était hier tant l'épisode était présent

dans son souvenir.

 

Françoise était alors dans un établissement tenu par les bonnes soeurs et j'ai tellement

entendu de souvenirs désagréables de pensionnat par les unes et les autres que je me

demande pourquoi on a appelé les religieuses des "bonnes soeurs" tant il y avait des

peaux de vaches parmi elles....

 

Mais, en pensant à "la Religieuse" de Diderot, à Laure et à soeur Gwénola (que ma soeur

Frédérique aimait bien) je leur laisse un (léger) bénéfice du doute.

 

La soeur en charge de l'Histoire-Géographie lui pose alors, devant toute la classe, une

question liée à l'actualité. En l'occurence de politique internationale:

"Pourquoi le chancelier de RFA Willy Brandt a t'il été contraint de démissionner?".


Evidemment Françoise n'en avait pas la moindre idée. Elle devait à peine connaître le

nom du chancelier et encore moins celui de son conseiller espion Günter Guillaume.

 

Ne s'avouant pas vaincue elle répondit: "Eh bien je l'ai rencontré à (la Gare) Matabiau

avant-hier, on a discuté de tout mais nous n'avons pas abordé ce sujet".

 

La malice de la réponse, son insolence aussi, l'hilarité bruyante de la classe sans oublier

la méconnaissance de la bonne réponse lui valurent d'aller méditer, séance tenante,

"avec ses affaires" dans le couloir.

 

Le sourire indulgent mais un peu choqué de sa cousine âgée alors que Françoise racontait

cet épisode était lui aussi irrésistible.

 

 

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3 mars 2014 1 03 /03 /mars /2014 06:53

Il y avait un petit bout de temps que je n'avais pas regardé la retransmission des Césars.
F*** et moi avons campé sur la table basse et nous avons regardé la soirée en ayant

l'obligation de critiquer ce qui ne nous plairait pas.

Il aurait fallu ne faire que ça tant c'était nul. Je ne reviendrais pas sur ces remerciements

perpétuels ("ma femme Jeanine", "mes enfants", "le producteur", "mon agent". pourquoi

pas "mes parents"? eh bien si! il y en a un qui a remercié ses parents!), sur les allures

des quinquas, mâles ou femelles, tellement refaits qu'on ne sait de quelle planète ils

viennent, sur ces copinages fatiguants et ces superlatifs usants.

 

Cécile de France a été assez drôle et elle se sort plutôt bien de l'exercice casse-gueule

qu'elle a un peu légèrement accepté.
Cluzet a fait du Cluzet, c'est à dire qu'on a compris un mot sur quatre et que lui même ne

semblait pas percuter à ce qu'il disait.

 

On a eu droit à beaucoup de cabotinage, des ratés étonnants (une personne absente qui

remerciait pour le César dans un courrier qui ne laissait aucun doute sur le fait qu'elle

savait qu'elle l'avait obtenu), à la 97834ème nomination de Mamy Deneuve et à la

présence de deux "stars" Américaines.

 

Ah! les stars Américaines.... on en fait des tonnes pour elles comme si nous n'étions que

des ploucs de province. Scarlett par ci, Scarlett par là. Cette dernière remercie Paris comme

quelqu'un qui, descendu à "l'hôtel de la Poste" de Cognac, remercierait la réception de lui

avoir monté un oreiller supplémentaire.

 

Et il y avait kwantiiine. L'on se pâmait pour cet idiot au physique de poisson croisé avec un

bouledogue. Un cinéaste tellement surévalué qu'il est devenu intouchable. Ses films

se caricaturent les uns les autres et sont de plus en plus mauvais. Mais le cinéma et la

presse raffolent de ce gros malin qui doit parfois se pincer devant la bêtise qui l'entoure.
Cette année, allez savoir pourquoi, ils se sont tous donnés le mot; ce n'était plus Quentin

mais Kwantiiine.

Cette grotesquerie est grotesque!

 

La jolie Léa Seydoux, qui a bénéficié (outre celle de sa naissance dans une famille qui

a beaucoup d'intérêts dans le cinéma, des relations et un nom) d'une presse hyper-favorable

a fait la gueule lorsque le César de la meilleure actrice est allé à celle qui le méritait

vraiment (Sandrine Kiberlain).

 

Cécile de France a fait une excellente vanne sur les "hétérosexuels qu'il y avait dans la

salle (si, si il y en a, a t'elle précisé)" et une meilleure encore sur les fils de... et filles de...

 

On a échappé aux intermittents, à Depardieu, à Birkin et/ou Charlotte Gainsbourg, à la

folie amoureuse du cinéma Français pour joey Star mais pas à la coiffure martienne

d'Agnès Varda.

Enfin j'ai appris, incidemment, qu'Artus de Penguern, remarquable acteur, spirituel

chroniqueur sur France Inter ("Comme on nous parle") et réalisateur d'un film qui n'a

pas marché est décédé l'année dernière. Je le regretterai comme je regrette l'excellent

Jocelyn Quivrin qui était un véritable espoir du cinéma Français.

 

Cette année les Césars étaient gays. L'année prochaine on couronnera des films

sur l'euthanasie!

 

 

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1 mars 2014 6 01 /03 /mars /2014 07:00

J'ai entendu que la FNAC se redressait. Cette vilaine expression signifiant que la chaîne de

magasins voit (enfin) ses comptes quitter le rouge.

Bref, la FNAC renouerait avec le profit.

 

J'ai un petit doute sur la conservation des effectifs (on ne trouve plus personne pour être

conseillé) et sur les salaires (un bonhomme payé une misère et faisant le boulot de 4 sans

doute).

 

Quand on se balade entre les rayonnages de la FNAC on ne peut s'empêcher d'être surpris par

l'incroyable "marché du Temple" que constituent les produits et livres qui nous sont proposés.

 

Des piles du dernier Astérix, du livre de Katherine Pancol ou de faiseurs américains apparus

sur les listes des best sellers comme des champignons après la pluie. Des affaires uniquement

financières donnent le ton.L'espace culturel est tout entier voué à ce qui se vend en grand

nombre.

 

Dans le hall d'entrée on est cueilli par les écrans de télévision géants qui diffusent le DVD du

concert des Rolling Stones en juillet 2013 à Hyde Park. La musique est bonne, les lumières

correctes, la captation du show très convenable ... Seules les apparences physiques des

quatre "vrais" Stones (Jagger-Richards-Watts-Wood) et celle de leur guitariste virtuose (1969-

1974) Mick Taylor, revenu d'enfer sont accablantes.

Et puis... il faut bien le dire, on en a un peu marre de "Jumping Jack flash", de "Satisfaction"

ou de "Brown Sugar"! même McCartney le rival du siècle dernier s'est renouvelé!

Le but de la diffusion du show est de vendre des "home-cinemas", des téléviseurs grand écran

et, dans une moindre mesure, des lecteurs de DVD sans oublier les DVD et les blue-rays.

Jadis le Pink Floyd faisait tester la stéréro, aujourd'hui les concerts géants font envisager

la vidéo à la carte.

 

L'escalator ne fonctionne pas. Etrange cette sensation qui nous prend lorsque l'on monte

ou descend sur un escalier mécanique atone. On a l'impression d'être soul.

 

Au sous-sol il y a les CD, les DVD et Blue Ray, et les jeux.
Le rayon disques réduit, avec le temps, comme une peau de chagrin. Celui des DVD aussi.
La preuve que les majors du disque qui nous ont escroqués comme seul le fisc et nos

maîtresses savent le faire est que la majorité des CD est à un prix d'appel.
7€ le CD, 20€ les 5 DVD.... on voit que ces supports sont en bout de course.
Acheter un CD? ça ne m'est plus arrivé depuis des lustres. Même à 7€!

Le classique semble résister à la pression du R n'B et l'Opéra au Rap. La surface de

chaque rayon est constante.

 

Montons au 1er et dernier étage. Informatique et livres.

La liseuse Fnac m'attend au bout de l'escalator. Quelqu'un m'a fait remarquer qu'on ne

voit guère de gens l'utilisant dans le bus, le tram ou le métro. C'est juste.

 

La moindre star de la météo, le plus petit amuseur de radio écrit des livres ou possède

sa biographie écrite. Des acteurs de 35ans possèdent déjà la leur et il suffit d'avoir

dit 2 conneries (ou d'en avoir fait) pour avoir son coffret "best of".

Songez que j'ai vu une "Intégrale" du SAV des émissions! (deux débiles profonds faisant

des blagues pas drôles) ou, pire, celui de "Groland" (des faux-culs de gauche dénonçant

la laideur prolétaire).

Qui peut acheter de telles choses?

 

Stéphane Bern a d'ores et déjà écrit plus de volumes que Victor Hugo et Laurent Ruquier

(dont l'élévation de pensée n'est plus à vanter) égalise l'oeuvre d'Emile Zola. En place

occupée s'entend.

 

A l'entrée du magasins, derrière ces files copiées des Américains et de Disney (elles sont

censées nous faire attendre plus stoïquement à la caisse) quelques jolies photos extraites

d'un livre en promotion.


Et, comme au supermarché, devant les caisses, les produits qu'on espère vendre en coup

de coeur. Un livre de recettes de cuisine au Nutella, à nouveau le dernier Katherine Pankol

et d'autres nullités du même acabit.

 

Seule nouveauté, dans ce magasin qui semble ne plus évoluer depuis longtemps, un

rayon cafetières, presse-fruits et ouvre-boîtes design.

 

Le "Virgin" un temps concurrent a  fermé et a été remplacé par la marque Zara de prêt

à porter. Je crains que la FNAC ne suive le même chemin qui conduiront ses murs à

accueillir de la fripe mode.

 

 

 

 

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28 février 2014 5 28 /02 /février /2014 06:34

Une "information" m'a mis en joie lorsque je l'ai entendue la première fois. Après, elle a été

tellement répétée que mon plaisir s'en est trouvé amoindri.


C'est d'ailleurs le lot commun de toutes les informations. Il y a tellement de "supports"

médiatiques que, du journal de 7H de France Inter aux émissions idiotes de Ruquier en fin

de journée vous n'avez aucune chance d'y échapper.
Fraîche au départ l'information atteint la décrépitude lorsqu'elle est annoncée dans C dans

l'Air ou au Grand Journal. 

Ne parlons pas de l'émission réservée aux QI de 65: lorsqu'Hanouna ricane l'info est décédée

depuis longtemps.

 

Revenons à ma réjouissante information. Une femme de ménage italienne aurait détruit une

oeuvre d'art contemporain, le prenant pour un tas de saletés ("un foutoir" selon ses mots).

Composé de matériaux de récupération l'oeuvre en question a été prise pour des déchets

par notre technicienne de surface, manifestement pas au courant du travail d'artiste de

Paul Branca.

 

Ce qui m'a encore plus enchanté c'est le jargon artistico-littéraire qui a accompagné le

vandalisme par ignorance de la blasphématrice et notamment ce qui suit :

"Il est clair que la femme de ménage de la salle ne s’est pas rendue compte qu’elle venait de

jeter deux œuvres. Mais c’est là tout le mérite des artistes qui ont su interpréter au mieux le

sens même de l’art contemporain, qui est d’interagir avec ce qui l’entoure", a ainsi déclaré

l'adjoint à la communication de la galerie où se trouvaient les oeuvres.

Cette vision fait écho à celle du critique Achille Bonito Oliva, qui explique que ce type d’incident

découle d’une "situation d’ambigüité saine". Signifiant, en art contemporain, le manque volontaire

de délimitation entre l’œuvre et ce qui l’entoure, au point que certains, par manque d’érudition ou

de sensibilité, s’y perdent. Selon l’homme, "il est donc facile que le regard trébuche et méprenne

une œuvre d’art. Cela est arrivé notamment en 1978 à la Biennale de Venise, quand un peintre

en bâtiment avait repeint ce qu’il pensait être une simple porte. C’était un chef d’œuvre de Marcel

Duchamp."

 

La cuistrerie et le "foutage de gueule" ont encore de beaux jours devant eux.

Ce qui m'amuse est que certains riches hommes d'affaires (va pour le pléonasme!) ont acheté

des oeuvres de ce type, ouvert des musées vénitiens pour les exposer et donc trouvé plus

malins qu'eux.

 

Ce n'est pas un Jeff Koons que je blâmerais mais les benêts qui se l'arrachent!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 07:00

Arte, qui décidément doit se sentir bien seule dans le paysage audio-visuel Français, diffusait

un mercredi de ce mois, jour de la gaudriole cheap sur les 500 autres chaînes télévisées, une soirée

consacrée au film Iranien "Une séparation".

La diffusion du film, en version originale sous-titrée suivie d'un documentaire sur son histoire,

sa réalisation, comment il a été accueilli dans son pays et à l'extérieur donnait un éclairage 

passionnant sur un film dont on a beaucoup parlé en 2011 et que j'avais boudé.

 

Je suis comme ça: lorsque Télérama s'enflamme, lorsque les Inrocks frétillent et lorsque

Eva Bettan (France Inter) superlativise en boucle, je fuis.

J'ai eu tort. Le film est exceptionnel d'intelligence et possède une vertu inouïe: il nous donne

à voir, sans être ennuyeux une seule seconde, la vie dans un des pays les plus difficiles à

connaître.

Nous nous intéressons à ces humains d'un pays qui nous est si "étranger" et nous sommes

très finement contraints de nous impliquer dans  le récit constitué de deux ou trois histoires

qui se recoupent et nous questionnent.
La place du mensonge, celle de la religion, les rapports homme/femme, l'enfance, la fin de

vie, la maladie et la vieillesse, les incompatibilités culturelles entre les êtres.... le film est

un kaléidoscope de thèmes qui sont posés simplement dans le cadre d'une histoire toute

simple.

 

Admirablement interprété par l'ensemble de la distribution (l'Ours d'Or a été collectivement

attribué à tous les comédiens du film à Berlin) on est tour à tour, éblouis et heureux de

l'intelligence et la profondeur du scénario (et de la mise en scène) appelés à soutenir tel ou

telle, telle ou tel. On se surprend, au gré du film, à "soutenir" un personnage puis un autre
qui ont tous raison et tort selon le cas.

Chacun a sa vérité et c'est une merveilleuse définition de la vie qui est ainsi donnée.

 

J'ai trouvé que le vieux père malade d'Alzheimer était touchant (et n'en suis pas revenu de 

le voir sain d'esprit et parlant dans le documentaire), que le juge était remarquable et,

plus que tout, que la femme qui interprète la "victime" était éblouissante de vérité.

 

Voilà une soirée qui, à elle seule, justifierait presque l'escroquerie de la redevance!

 

 

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26 février 2014 3 26 /02 /février /2014 06:55

Zappant comme un fou avant de fixer mon choix sur la nature en Allemagne (Ah! les combats

de coqs Tétras dans la bruyère!) j'ai entr'aperçu Bernard Henry Levy sur le plateau (c'est ainsi

qu'on dit) du "Grand Journal" de Canal+. C'était lundi soir et le lundi ne me vaut rien.


Levy pérorait avec l'insupportable Jean-Vincent Placé plaçé (si!) à sa gauche.
J'ai saisi une phrase au vol: "tout n'est pas ni aussi noir ni aussi blanc".
Notre Malraux de poche, chéri des médias et philosophe au rabais pour une époque riquiqui

parlait d'or.
Cette réflexion sur la complexité du monde et des activités humaines m'a rappelé une scène

fameuse du film de Clouzeau "Le corbeau".
Un dialogue sous une lampe suspendue pour être exact. Un des deux protagonistes, pour

appuyer sa démonstration donne un coup dans la lampe qui, en se balançant éclaire tantôt

à droite tantôt à gauche et lui de dire: "Et maintenant, où est le bien, où est le mal?".

 

Le penseur de Saint Germain en Laye et de Neuilly, l'ami de Sarkozy, lorsqu'il retire son

costume Renoma de diplomate-bis ou celui de guerrier de la Paix Mondiale pense et, on

le voit, ne pense pas à côté de la plaque.

C'est bien vrai ça que tout n'est pas ying ou yang! que tout n'est pas oui ou non.... D'autres

grands penseurs devant l'éternel, ont dû conceptualiser le principe et peut être même
l'énoncer avant lui.


Le mari d'Arielle Dombasle est un génie qui ne craint pas la concurrence.

 

On devrait plus souvent regarder la télévision. Il semble qu'elle donne aux pensées des

philosophes une caisse de résonnance formidable.

 

Entre deux pub, des marionettes et une météo animée par une bimbo hystérique.

 

En y réfléchissant il a trouvé la chaire idéale où défendre ses idées.

 

 

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25 février 2014 2 25 /02 /février /2014 07:06

Depuis toujours et sans m'y être intéressé plus que cela je sais qu'il faut réfléchir sur le

cas Brasillach, le seul écrivain qui fut fusillé à la Libération, non pour ce qu'il avait fait

mais pour ce qu'il avait écrit.
J'ai dû lire un ou deux livres de cet auteur qui a failli avoir le Goncourt avant-guerre et les

livres me sont tombés des mains. C'est mièvre, c'est daté ou c'est excessif et furieux.
Ce n'est pas vraiment de la littérature ni de la philosophie*.
Ce n'est rien.


Céline, autre écrivain paria, reste (à juste titre) considéré en tant qu'auteur car il a laissé

une oeuvre (même plombée par des ordures antisémites) intemporelle et majeure.

j'ose le mot, exceptionnelle.

Robert Brasillach, on le sait, est un de ces hommes qui alla le plus loin dans des écrits
ignobles qui non seulement justifiaient l'inadmissible mais le réclamaient à cors et à cris.

Il le faisait parce qu'il était un authentique fasciste et parce qu'il souhaitait sincèrement

la victoire des Hitleriens.

C'est ce paria, cet être faible et répugnant qui est l'objet, régulièrement, de tentatives de

"réhabilitation" par ceux qui regrettent ou espèrent une nouvelle "Révolution Nationale".

On a les combats qu'on peut.

 

Qu'il fût Normalien, bon critique de cinéma, connaisseur hors-pair de la Grèce antique

ou excellent biographe d'André Chénier n'est en aucun cas une excuse aux immondes

articles qu'il écrivit, alors que la France était sous le joug nazi, pour exhorter ce dernier

à être plus dur encore et vomir sa haine du juif dans des articles atroces.

 

Alors oui, comme le dit Philippe Bilger dans son livre "20 minutes pour la mort" qu'il a

consacré à cette affaire si l'on part du principe que rien ne justifie la peine de mort

Brasillach n'aurait pas dû être exécuté.
C'est vrai aussi que quelques mois plus tard il n'aurait sans doute pas été fusillé et

sans doute vrai aussi que la cour qui le condamna n'avait pas  les mains libres.

 

La terreur de 93, la Commune (des deux côtés) et tant d'autres périodes dramatiques

de l'Histoire de notre pays nous ont montré que les plus coupables n'étaient pas toujours

ceux qui payaient.
Brasillach n'a fait qu'écrire et si ses écrits aujourd'hui encore nous révulsent par leur

violence et leur charge de haine beaucoup de coupables infiniment plus coupables

que lui ont échappé au poteau d'éxécution et au Fort de Montrouge.

Cela dit il y a beaucoup d'écrivains, hommes ou femmes, qui ont écrit de splendides

choses bien oubliées ou ignorées aujord'hui. Elles devraient avoir la priorité sur

l'oeuvrette de Brasillach.

 

Philippe Bilger "20 minutes pour la mort, Robert Brasillach: le procès expédié" Ed du

Rocher. (Philippe Bilger est magistrat, considéré comme le meilleur avocat général

de France)

 

* Pierre Drieu la Rochelle, autre partisan de la collaboration la plus totale et qui se

suicida a écrit un ou deux livres supportables et beaucoup de cette littérature à la

fois dépressive et molle qui caractérise cette "école".

 

 

 

 

 

 

 

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24 février 2014 1 24 /02 /février /2014 07:19

Sans remonter à la déchéance de Napoléon III le 4 septembre 1870 il semble que désormais, sur la planète entière, il est de plus en plus improbable, pour un dictateur, de finir ses jours au pouvoir et de profiter des vols à grande échelle que sa position lui a permis.


Qu'on se souvienne de Ben Ali et de son clan qu'on pensait indélogeables, qu'on pense, plus loin, aux Thénardiers Roumains Elena et Nicolae Ceaucescu qui semblaient incapables de comprendre la haine qu'ils avaient accumulée....

C'est d'ailleurs ce que j'ai retenu de ce coup d'état déguisé de 1989: les deux détraqués qui avaient mis le pays en coupe réglée et avaient institué une dictature effroyable étaient surpris que la foule les déteste. J'ai encore dans l'oreille le "Après tout ce qu'on a fait pour vous..." qu'Elena Ceaucescu avait dit à son "procès". Elle en était persuadée.

D'autres n'ont pas cette illusion et seuls comptent le pouvoir et l'argent qu'ils procurent. Kiev était sous la coupe d'un tel dément pour qui rien n'est interdit pour le conserver.
Certes l'Ukraine est encore loin d'être débarrassée de son Ubu stalinien Ianoukovytch mais ça semble en bonne voie.


Hun Sen, au Cambodge, qui confisque le pouvoir depuis si longtemps, Poutine qui a repris les rênes de la Russie après le tour de passe-passe de la présidence de Dmitri Medvedev, les Kim en Corée du Nord ou les Castro à Cuba (deux monarchie communistes!!!) et quelques autres devraient se rendre compte que leur pouvoir -comme celui d'Hosni Moubarak ou celui de feu le Shah d'Iran- ne sont pas assurés de durer et qu'une révolution violente n'est plus jamais à écarter.

 

Les grandes puissances devraient aussi s'interroger sur le soutien qu'elles offrent à ces chefs d'état abusifs et aux sentiments que ce soutien implique lorsque les peuples sous leur coupe se révoltent et les renversent.Ne pas se contenter des fausses preuves de démocratie comme des élections truquées par exemple.

 

Lorsque cela arrive les médias Françaises semblent (re)découvrir la nuisance des pouvoirs despotiques et le ressentiment explosif accumulé par le peuple contre ceux qui les asservissaient. Un peu comme nos politiciens qui pensaient bien que l'Egypte ou la Tunisie étaient un peu "dures" mais que ça n'empêchait pas d'avoir des rapports amicaux (et commerciaux) avec leurs satrapes dirigeants, à la manière de Michèle Alliot-Marie et Bertrand Delanoë à Tunis ou Claude Guéant au Caire qui n'ont toujours pas compris qu'à fréquenter le diable on finit par en être salis.

 

Naturellement le visage ensanglanté de Kadhafi ou Saddam extirpé de sa cachette barbu et minable ne sont pas, pour des démocrates, des souvenirs brillants.
On aimerait une justice sereine, un procès équitable et une condamnation qui permette à  ces cinglés pathologiques de comprendre le mal qu'ils ont fait et, pourquoi ne pas verser dans l'utopie, le regretter.

 

Toujours est-il que voir ces statues tomber, ces tyrans renversés et ces peuples en liesse de s'être débarassés d'eux est un bonheur que nous ne pouvons bouder.
Si seulement les déboires du lamentable tyran Ukrainien pouvaient ouvrir les yeux d'un de ses homologues et le contraindre à modifier sa façon de gouverner....

 

 

 

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21 février 2014 5 21 /02 /février /2014 06:48

Claude Cheysson fut le ministre des relations extérieures, nouveau nom du ministère

des affaires étrangères, de 1981 à 1984.

 

Chacun sait, ou devrait savoir, qu'avec la constitution bâtarde de la Vème République

le titulaire du poste des affaires étrangères partage en réalité le poste et les fonctions

attachées avec le Président de la République (le fameux "Domaine réservé") et parfois,

cela s'est vu (rappelez vous Guéant ou BHL et Kouchner!) avec des éminences grises

mandatées par le Président.

 

Comme le titre est plus important que la fonction, et que les signes extérieurs

d'importance le sont plus que le titre ces Messieurs se font donner du "chef de la

Diplomatie Française" par les médias et nos ministres des affaires étrangères

finissent par le croire.

... nous savons que le vrai responsable de la politique extérieure est sur son scooter

ou chez Julie G***.

 

Mais revenons à Cheysson qui fût, parmi les ectoplasmes du quai d'Orsay l'un des

plus, l'un des moins, enfin... un cador.

 

C'est lui qui, en décembre 1981, alors que le Général Jaruzelski, communiste

de la plus stricte obédience, proclamait la Loi Martiale (Etat de Guerre) contre son

propre peuple dit officiellement: "Naturellement, nous ne ferons rien".
C'était vrai mais c'était froidement cynique et pour tout dire ni protocolaire ni

... diplomatique.

 

Avec l'Ukraine aujourd'hui il faudrait sans doute dire la même chose. Nous ne pouvons

rien faire et, en tous cas, rien qui mette de l'huile sur le feu.
Le chaudron ukrainien est fermement couvé par Poutine et les rodomontades de

l'Europe n'y changeront rien.

Plutôt que de jouer les utilités ou de faire semblant façon BHL (mais qui le fera taire,

cet "idiot international"?) la sagesse, me semble t'il, puisqu'on a ni les moyens ni

l'envie d'agir devrait être de brandir le droit et de faire comprendre au despote

Ianoukovytch* que son avenir est entre celui de Milosevic (Tribunal international) et

celui de Kadhafi ou Saddam Hussein (exécution sommaire ignominieuse).
Et aux gens qui le soutiennent et qui tirent dans la foule qu'ils n'échapperont pas au

procès.

 

C'est, toujours à mon avis, la seule option.

 

* On l'a oublié mais c'est le même Ianoukovytch qui avait empoisonné son rival à la

Présidence en 2004 et qui a fait enfermer sa rivale Ioulia Tymochenko à celle de 2010.

Poutine sait choisir ses amis.

 

 

 

 

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20 février 2014 4 20 /02 /février /2014 07:03

Dans une belle poésie intitulée "Âme, te souvient-il?" Verlaine citait la gare

d'Auteuil et les trains de jadis.

Comme lui j'ai bien connu cette ligne d'Auteuil qui traversait, en partant de

la Gare St Lazare, les 17ème et 16ème arrondissement, la plupart du temps

en tranchée mais presque toujours en circuit arérien.
Je me souviens de la gare de Passy, de l'odeur des trains et du tunnel lorsque

j'attendais sur les quais.

J'ai aussi dans l'oreille le bruit particulier des rames électriques.


Les trains étaient espacés d'un quart d'heure et leur confort était tellement

rudimentaire qu'on était plus près du XIXème siècle que du XXIème.
La plupart du temps il y avait deux voitures mais exceptionnellement il

pouvait y en avoir quatre (les dimanches je crois).

 

Lorsque j'étais enfant je regardais passer les trains à travers les jardins du

Ranelagh. Il y avait une passerelle avec une minuscule échope de cordonnier

entre les gares de Passy-La Muette et Auteuil et je m'amusais à les y attendre.

 

Je n'ai pas connu le Viaduc du Point -du-jour ou Viaduc d'Auteuil mais mon

père s'en souvenait.Il connaissait ma passion enfantine pour les trains et

ne détestait pas longer la voie par les jardins en m'y promenant.

 

On retrouvait ces mêmes trains dans le parc de Saint-Cloud qui était le lieux

de nos balades dominicales.

 

Plus tard....

 

je me souviens que je travaillais au Rond Point du Chancelier Adenauer

du côté de la porte Dauphine et que, le vendredi soir, ni vu ni connu, je

partais avec Raphaèle D en direction de Pont Cardinet par l'ex "Petite

Ceinture", puis que nous allions à St Lazare pour filer ensuite vers

Deauville.

 

Ce "petit train" comme nous l'appelions, est lié à tant de bons souvenirs.

 

passy2.jpg

 

Je me revois avec la poussette et Nicolas bébé: nous avons habité Porte de

St Cloud et le train nous amenait à Passy sans qu'on ait à se soucier de le

garer! le stationnement déjà était un souci.

J'étais à Auteuil le 6 janvier 1985 lorsqu'il a roulé pour la dernière fois. Il

faisait froid et la neige recouvrait les voies tandis qu'une petite cérémonie

triste accompagnait la fin de l'exploitation. La sacro-sainte rentabilité avait
eu raison de cette épave centenaire.

 

Hier mercredi j'étais à Paris et ai passé un petit moment devant la gare

transformée en restaurant.

 

Aujourd'hui il n'y a plus de train ni de voies entre Passy et Auteuil mais la

vieille gare de Boulainvilliers, qui a été inexploitée de 1924 à 1988 a été

remise en service et des trains de banlieue à étage circulent sur une partie

du circuit que j'ai connu enfant.Tous les jours ou presque, en allant à l'école

primaire je regardais les rails.

 

Old_Boulainvilliers_1.jpg

 

Le Viaduc d'Auteuil a été remplacé par le Pont du Garigliano et le tramway

circule ensuite sur les boulevards.

L'exploitation du rail a résisté et si "la ligne d'Auteuil" n'est plus qu'un

souvenir, on passe encore Avenue Henri Martin, Avenue Foch-Dauphine et

Porte Maillot.

 

PS qui n'a strictement rien à voir. Au café "taste n' fly" de l'aéroport de Blagnac les

clients, conditionnés, respectent une imaginaire "ligne de confidentialité" qu'on les

oblige à avoir à la poste, à l'hôpital etc. Pour un café et une chocolatine je ne vois

pas où est le besoin de confidentialité!

 

 

 

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  • : Les bonnes feuilles du Poirier
  • : Le blog d'un Toulousain très critique sur l'actualité, et vachement calé en histoire en plus.
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Blog créé le 8 Décembre 2009

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