Le dossier du magazine hebdomadaire "Marianne" sur la recrudescence des actes antisémites en France qu'il estime le plus souvent dus à une importation mal digérée du conflit entre Israël et la Palestine m'a hanté tout le week-end. Je n'ai cessé de penser à ces Juifs que d'aucuns persécutent littéralement au nom d'une guerre lointaine dont ils ne possèdent ni les tenants ni les aboutissants et qu'ils importent stupidement en y plaquant leurs présupposés puérils et simplificateurs.
Je ne comprendrai jamais et n'accepterai pas plus que l'on mette Israël en cause et qu'on lui impute tous les crimes de l'Histoire.
Israël est né, ne l'oublions jamais, parce que les juifs étaient persécutés partout ailleurs. Nul n'a oublié les pogroms de Pologne ou de Russie ni la «solution finale de la question juive» telle qu'elle a été réfléchie, programmée et méticuleusement appliquée par l'Allemagne nazie de 1941 à 1945 ni du refus des Britanniques de laisser les survivants européens s'installer en terre sainte (cf l'Exodus).
Les Israéliens ont construit, sur des terres arides et en une période record un pays moderne, démocratique à l'économie saine et qui attire les juifs du monde entier.
Je n'oublie jamais que ce pays a été construit sur et contre la Palestine. Ce fait est la cause de la tragédie palestinienne que je ne minimise pas.
Lorsque les pays arabes ont attaqué Israël en lui déniant le droit d'exister (Guerre des 6 jours) Israël s'est battu et a remporté une victoire totale.
C'est peut-être cette victoire militaire qui est «montée à la tête du pays» en lui donnant un sentiment dangereux de puissance et de droit qu'elle a manifesté en créant et étendant ces «colonies» dans les territoires occupés.
Colonies et territoires occupés, les deux expressions portent en elles une charge destructive: depuis la décolonisation on sait combien l'Europe a expié cette période de son histoire. Quant à celle de territoires occupés elle signifie (pour tout le monde) concrètement «à libérer».
J'en terminerai sur Israël en regrettant que les moins modérés soient au pouvoir, que des intérêts empêchent trop souvent la sagesse d'apparaître et que la religion, une fois encore, au lieu d'adoucir les antagonismes les renforce par son absence totale de nuances.
Je pense qu'on pourrait pratiquement retourner le portrait pour faire celui des Palestiniens tant les mêmes forces destructives sont à l'oeuvre dans cette partie du monde.
La Palestine occupée s'est donnée les pire gouvernements possibles: religieux, dogmatiques, intransigeants, cupides, se réclamant d'idéologie mortifère et ne reculant devant aucune abjection dans leur combat dont les origines, je le rappelle, sont éminemment nobles: recouvrer leur souveraineté et les parties de leur territoire leur permettant de créer un vrai état, autonome et souverain.
Ca ce sont «objectivement» les données du problème. En les énonçant on voit que des solutions pérennes existent et qu'une négociation pourrait faire parvenir à des accords.
Hélas il faut ajouter ceux qui ont intérêt à ce que ce conflit ne se résolve pas, à soutenir le pire en espérant manipuler les protagonistes, ceux qui appliquent des schémas erronés, qui fantasment des situations et surtout qui s'approprient des combats qui ne les concernent pas en les envenimant et complexifiant. Je refuse de comprendre et n'accepte pas que les banlieues françaises soient les soutiens inconditionnels des palestiniens.
30 ans au moins que ce conflit dure.
Personnellement je n'ai, sur cette guerre, qu'un principe: qui porte des valeurs proches aux miennes, qui serait à mes côtés dans un conflit, qui prône une société démocratique et qui,même mal, l'applique ici et maintenant?
Tant que je verrais, en France comme en Palestine, ces foules haineuses et exclusivement masculines demander la destruction d'Israël et vociférer pour obtenir des exécutions je sais que je raisonne convenablement. Qu'on me prouve le contraire.