Il faut bien le dire, en cinéma on a à peu près tout fait et donc tout vu. Depuis les films des frères Lumière en passant par ceux de Méliès et de Luis Bunuel tout a été expérimenté et le meilleur côtoie le pire. Le cinéma connait ses maîtres, des metteurs en scène qui ont crée une oeuvre pérenne, des comédiens qui ont surpassé tous leurs concurrents et des scénaristes qui n'avaient rien à envier, question inspiration, aux plus grands romanciers.
Encore aujourd'hui, de temps à autres, certains réalisateurs essaient d'improviser des formes nouvelles et de filmer des histoires improbables.
En privilégiant la forme sur le fond lorsque c'était nécessaire. La rumeur autour du film de Jacques Audiard "Emilia Perez" indiquait que l'on était en présence d'un film d'un format peu courant.
Lorsque l'on associe les éléments qui le constituent: film sur les cartels Mexicains de la drogue, violence, changement de genre et comédie musicale... il y a des raisons de penser que ce n'est pas le film distrayant du dimanche soir en famille.
J'y suis allé à reculons et ai été surpris que le précipité cinématographique ait pris. On croit au trafic de drogue et au chef du cartel ultra violent et à sa personnalité hors norme. On peut croire que cet assassin ultra-violent est bon père, on peu même envisager qu'il aime sa femme alors que lui même en est devenu une. On peu accepter les moments dansés et chantés parce qu'ils "collent" à la violence de l'histoire et que les chanteurs les interprètent en droite ligne des parties parlées.
Est-ce que tout cela fait un bon film? pour ma part je répondrais non. Le metteur en scène a du culot et du métier; c'est indéniable. Il a réalisé un film très original mais un brin ennuyeux.
Il a été tellement difficile de trouver une séance que l'on peut sans hésiter prédire un immense succès à "Emilia Perez" qui, à mon avis, ne sera pas imité avant longtemps.
Preuve, s'il en était besoin, de la difficulté à réaliser et à produire le film, l'interminable générique de fin qui dure bien 6 ou 7 minutes.