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8 janvier 2025 3 08 /01 /janvier /2025 07:00
Maison de campagne

En 1970 mes parents ont acheté la maison de campagne qu'ils possédaient alors en "prêt" d'amis partis aux USA et qui la leur avait laissée, à charge pour eux de l'entretenir et de faire le jardin. Pour ce qui est du jardin il n'y avait rien à redire; pour l'intérieur... c'est une autre histoire. 

Partis en Amérique les anciens propriétaires ne voulaient évidemment plus habiter à 100 kilomètres de Paris dans un village resté très primitif: il y avait encore des vaches et la Peugeot 403 grise et l'Aronde Simca de deux habitants circulaient encore. 

La maison était assez belle avec deux jardins, l'un devant l'autre à l'arrière, tous deux exploités en pelouses très bien entretenues. Quelques arbres plantés ici ou là apportaient l'ombre bienvenue en été. Les ormes, magnifiques, furent enlevés dès lors que la maladie de cette espèce les condamna. Un porche sous toit de tuiles joliment dessiné reliait les deux jardins. 

Une grange assez grande, au sol en terre battue servait de remise et trois petites porcheries abritées par des bambous constituaient le bâti. 

La maison, toute en longueur, avait un étage et trois chambres en haut. Un couloir mansardé agrémenté de quatre petites fenêtres les desservait. Le bas étant constitué d'un couloir, d'un grand salon avec une cheminée et d'une cuisine attenante. Le plan d'ensemble était ni pratique ni esthétique. La maison était pleine de portes dont quatre ouvraient sur les jardins. 

A l'intérieur aussi les portes étaient nombreuses. L'escalier, en béton, était une hérésie et la salle de bains microscopique par rapport à la taille de la maison et son usage de maison de week-ends et de vacances.  Il y avait deux WC, l'un en haut l'autre en bas. 

La maison était située à un carrefour de deux routes passantes dans un petit village de la campagne de Seine et Marne, peu loin des départements du Loiret et de l'Yonne. Une vaste plaine assez éloignée des forêts ou des pièces d'eau. 

Nous étions les "parisiens" et bien que nous ayons longtemps eu cette maison on ne peut pas dire qu'il y ait eu bienveillance et accueil des habitants du petit village (il y avait eu, au temps de sa "splendeur" (1970-1975) un tabac (faisant aussi cabine téléphonique), une boucherie, une boulangerie et un café bar. Il faut dire que je me suis acquis une réputation catastrophique mais méritée de "casseur de vélos" et autres turpitudes de parigot. 

Le jardin de derrière, le plus grand, donnait sur l'horizon jusqu'à ce que le maire en décide autrement: il permit la constructions de vilains pavillons construits sans plan d'architecte et, il faut bien le dire, assez laids. Deux rangées de tournesols les cachèrent avant qu'une haie soit plantée.  Comme si cela ne suffisait pasle même édile au cerveau fumeux préempta une partie du jardin pour créer un terrain de sports pour l'école municipale. A l'époque ces enlaidissements faillirent pousser mes parents à revendre la maison d'autant plus que nous avions grandi et que nous avions à Paris d'excellentes raisons de préférer y passer les week-ends. Nous en arrivions même à accuser la tourterelle et son "rou-ou-ou" répétitif de nous empêcher de lire! Avec le recul je me rends compte que j'auraispu, j'aurais dû participer: peindre une pièce, les volets en bois, jardiner... mon père étant le spécialiste des colères incontrôlées je préférais aller faire des bêtises ailleurs. 

Mon frère et moi sabotions -inconsciemment- la tondeuse électrique à fil pour échapper à la corvée. Nous avions, mes sœurs et moi des amis dans les villages voisins mais le charme de la campagne n'était plus assez puissant pour nous attirer. Les premiers petits-enfants y passèrent quelques fin de semaine et des vacances mais bientôt seul les parents y allaient et c'est devenu un boulet parce qu'ils n'entretenaient pas suffisamment la maison et qu'elle s'abîmait. Les retours de week ends commençaient à n'être que des embouteillages. 

Finalement ils la vendirent. 

Mon père repose au cimetière de la commune. Je ne suis passé qu'une fois devant la maison (photo) qui est bien mieux mise en valeur qu'autrefois. Le peu que j'en ai vu est très bien tenu et les arbres plantés par mon père sont immenses. J'imagine sans peine les heures de travail le week-end qu'il a fallu pour que la maison soit ce qu'elle est devenue, ne serait-ce qu'extérieurement.  

 

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