Michael Lindsay-Hogg est ce réalisateur aimé des Dieux qui a filmé le "Rolling Stones Rock n'roll circus" en 1968 et "Let it be" des Beatles l'année suivante.
Dans les deux films et malgré la bonne humeur et le plaisir de jouer des musiciens nous sommes aussi témoins de la fin d'une époque. Brian Jones, guitariste des Stones est un fantôme que l'on entr'aperçoit de temps en temps. Il est manifestement ailleurs, dans un au-delà inaccessible. C'est pitié de le voir jouer des maracas sur "You can't always get what you want": il ne fait plus partie du groupe, cela saute aux yeux. Lindsay-Hogg évite les gros plans et de poser sa caméra trop longtemps sur cet excellent musicien qui comme d'autres avant et après lui ont grillé leur cerveau aux drogues dures. Dans "Let it Be" sans le vouloir ni s'en apercevoir vraiment il a filmé la rupture définitive du quatuor . Le film a été longtemps caché qui était l'acte de décès des Beatles. (un remontage du film avec l'insert de séquences non retenues est sorti en 2024 qui réussissait le prodige de montrer un groupe allant, ma foi, pas si mal.)
Le Rock n'roll circus des Stones est de ces projets d'ivrogne qu'on ne devrait jamais réaliser et cependant il possède un charme que ma deuxième vision (en replay sur Arte cette semaine) a décelé. Mick Jagger y est drôle et sympathique. Charmeur et appliqué. Il chante remarquablement bien, en direct, des titres de l'un des tous meilleurs albums des Rolling Stones: "Beggar's Banquet". Ce sont les vrais stones, les 5, ensemble pour une des toutes dernières fois qui jouent "Parachute woman", "Jumping Jack Flash", "You can't always get what you want", "Salt of the earth" et "no expectations". John Lennon, Keith Richards et Eric Clapton interprètent "Yer Blues" des Beatles. The Who, Jethro Tull, Taj Mahal et d'autres jouent dans une ambiance rigolarde et sans doute bien alcoolisée... Seule fausse note (et quelle fausse note) la prestation grotesque et gênante de Yoko Ono qui crie pendant 5 longues minutes devant le trio Richards/Clapton/Lennon et le violoniste Ivry Gitlis. Marianne Faithfull, décidément bien jolie est heureusement passée sur le show pour éviter que Mrs Lennon soit la seule femme sur scène.
J'ai bien apprécié ce concert qui nous montrait des stars du rock naturelles et s'amusant tout en nous amusant. Les Stones étaient à leur meilleur et leurs quatre années fabuleuses (68-72) commençaient en fanfare!.