Les médias Français (quotidiens, magazines et, dans une moindre mesure émissions télévisées) nous préparent à des lendemains qui déchantent: au cours d'éditoriaux ou d'articles l'opinion est préparée à imaginer que l'épargne dite populaire (Livrets, Assurances-vie) pourrait être utilisée pour le réarmement du pays face aux inquiétudes que font naître la situation de l'Ukraine mais aussi et surtout la nouvelle donne née du rapprochement aussi étonnant que dangereux de l'Amérique de Donald Trump et de Vladimir Poutine.
Présentée comme un "emprunt" ou un simple placement personne ne dit encore que ces économies pourraient être réquisitionnées mais, en filigrane, c'est bien l'idée qui est soulevée.
Pour ne pas se retrouver avec une jacquerie de type gilets jaunes en pire il ne s'agit pour l'instant que de propos dits sans dommages: la note de la France qui n'est pas bonne, l'économie du pays qui dérape, sa dette qui n'en finit pas d'enfler, l'argent des Français qui ne sert pas assez à l'économie du pays (et pour cause ! vous prêteriez à un tel "panier percé" vous? ) et la méfiance des marchés devant notre incapacité à nous remettre en question.
Le lecteur, l'auditeur ou le téléspectateur entend et pense "c'est de la provocation, c'est un ballon d'essai; "ils" n'oseront pas.
Et puis on se souvient de la Grèce, des économies spoliées, des salaires revus à la baisse et des pensions dramatiquement écornées.
"Pas nous". Nous sommes un des pays les plus riches, il y a eu le COVID et l'agression de l'Ukraine... pensons nous intérieurement. Rappelons nous les chiffres du déficit du pays trafiqués ou présentés meilleurs qu'ils étaient par un Bruno le Maire qui s'en lavait les mains. Songeons aux palinodies qui ont accompagné l'impossibilité de trouver un chef de gouvernement stable pour boucler le budget du pays.
On nous qualifiera rapidement de pessimistes et de peuple négatif et on finira par penser que l'opinion est prête à voir passer dans les faits ce qu'on ne chuchote encore qu'avec d'extrêmes précautions.
En réalité nous avons un pacte avec nos élus, un contrat. Lorsqu'ils font le contraire de ce qu'ils ont annoncé pour se faire élire nous avons de justes raisons de ne pas nous laisser faire. A minima de les renvoyer dès que le scrutin le permet.
En l'occurrence les majorités successives ont des responsabilités partagées et c'est à elles de réparer leurs inconséquences.
J'ai conscience que ce qui précède est digne du CM1 mais j'ai bonne ouïe et j'entends trop souvent cette rengaine concernant l'épargne et son utilisation par les gouvernants pour "redresser" les comptes publics.