Plus pour la très belle Claudia Cardinale que pour le film ou ses interprètes masculins (Jean-Paul Belmondo, Michel Constantin) j'ai regardé une partie de "La scoumoune" film de José Giovanni (1972) diffusé lundi10 mars sur Arte. Que reste t'il de ces films de gangsters dont le véritable enjeu était de mettre Belmondo en valeur?
Eh bien pas grand chose! On sent qu'il y avait un budget, que les décors et la reconstitution historique ont été soignés, que les second rôles ont été choisis avec soin et que l'adaptation de son propre roman ("L'excommunié", série noire) par le réalisateur a été pensée pour un cinéma d'action.
So what? Belmondo est le Johnny Hallyday du cinéma: un archétype inexportable. Pas un vrai comédien car trop encombré de sa propre personnalité, encore moins un acteur de cinéma, juste Belmondo. Il défouraille à tous vents, se bat comme un boxer poids lourd et dit des dialogues improbables. Il a fait une (belle) carrière sur ce triptyque. Pour ma part je garde un bon souvenir du "Magnifique" de Philippe de Broca et de quelques autres. Mais aucun ne figurerait dans une liste des 100 meilleurs films.
J'ai tenu une longue heure mais pas plus: Ce qui était "moderne" à l'époque de la sortie du film ne l'est plus , bien au contraire et en particulier cette décontraction un rien forcée de l'interprète principal.
Claudia Cardinale est superbe (surtout quand elle est "bien habillée", moins en gentille pute veillant sur son frère, le très viril Michel Constantin) et défend son rôle prétexte sans vaciller. Elle valait mieux que ces rôles caricaturaux. quant à l'histoire...
Un cinéma qui, plus encore que ceux de la décennie qui a précédé a énormément vieilli.
Finalement Belmondo a bien fait de choisir les films tournant en dérision la pègre et les bandits: il était plus drôle et sans doute plus à l'aise dans des films comme "Flic ou voyou", "les morfalous" ou "le professionnel" que "Un singe en hiver" ou "Stavisky".
Contrairement à son ami/ennemi Alain Delon Jean-Paul Belmondo n'aura tourné que très très peu de "bons" films, de ceux qui sont dans les dictionnaires du cinéma. Il n'a pas l'équivalent de "Rocco et ses frères", "le guépard", "Plein soleil", "Mr Klein", "le samouraï" ou "la piscine" dans sa longue filmographie. Même un film moyen comme "Le retour de Casanova" qu'Edouard Niermans a confié à son éternel rival ne lui aurait pas convenu.