Personne n'y comprend rien

Je suis allé voir le film consacré à l'affaire Karachi qui a valu à Nicolas Sarkozy une mise en examen en bonne et due forme et ce malgré 2 appels et un avis définitif de la cour de cassation. 

Ce film donne la nausée tant cette affaire est ignoble. On a un peu vite oublié qu'il y a eu un attentat au Liban qui a coûté la vie à quatre ingénieurs Français et aussi que Kadhafi a fait abattre un avion de ligne Français (vol U.T.A) dans lequel il y avait 270 passagers. 

Le reste traite de la corruption, de valises de billets de banque, de magouilles financières impliquant Sarkozy lui-même, bien sur mais aussi son entourage comme Claude Guéant, Brice Hortefeux, Thierry Gaubert, Eric Woerth. C'est indéniable, l'affaire est compliquée, a des ramifications dans divers pays et concerne un grand nombre d'intermédiaires. 

Le film, issu des enquêtes de Médiapart montre comment la campagne présidentielle de Sarkozy en 2007 a été financée par le Colonel Kadhafi, celui-ci voulant réintégrer les sphères politiques internationales que son passé de terroriste lui interdisait. Titré "Personne n'y comprend rien" (et pour cause!) le film convainc par la solidité des témoignages et la logique démontée pas à pas. 

Nicolas Sarkozy compte sur cette difficulté à dérouler l'affaire pour que la vérité n'aboutisse pas. 

Comme toujours dans les scandales politiques une certaine presse (dans le cas présent la presse du Groupe Lagardère et Match et son directeur de l'époque Hervé Gattegno) en particulier se chargent de démentir et de noyer le poisson). 

Les sommes sont pharamineuses et les commissions considérables: Claude Guéant a "touché" 500 000€ et s'est offert un appartement près de la Tour Eiffel, information contenue dans le documentaire et non réfutée ni démentie par l'intéressé (ô combien!) ni par les enquêteurs. 

On retrouve les têtes à claques du sarkozisme triomphant. Ils protègent leur petit parrain élyséen avec un unanimisme presque touchant. 

Reste de cela un Kadhafi assassiné sans qu'il ait pu parler (au cours d'une équipée militaire que les américains ont baptisée "guerre des Français"), le souvenir de son campement à Paris et la photos de Copé avec Takieddine sans oublier les mises en examen et les dénégations énervées de Sarkozy. 
...et les têtes mal à l'aise de Juppé et Fillon quand, au cours d'un débat des primaires de la droite en 2020 Sarkozy joue les vierges effarouchées.