Ce dernier samedi de mars la chaîne de télévision Franco-Allemande ARTE diffusait un document en deux parties de presque deux heures chacune d'une qualité rare. "Bison: une histoire de l'Amérique". la première partie portait le sous-titre "Mémoires de sang" la seconde "Le chemin d'une renaissance".
A travers l'histoire du plus imposant mammifère de cette parte du monde le document démontrait sans faux détour l'invraisemblable massacre des bisons qui passèrent d'espèce endémique proliférante d'Amérique à espèce quasiment éteinte en moins de cent ans au dix-neuvième siècle.
Il faut dire que ce superbe animal avait tout pour susciter la convoitise de l'espèce la plus prédatrice jamais apparue sur la terre: la nôtre: une peau de qualité, des cornes et des sabots, des os, de la viande.
Le document d'Arte démontre que les Amérindiens d'Amérique en déifiant cet animal et en ne prélevant que l'indispensable vivaient en bonne intelligence avec lui dont on pouvait compter des millions et des millions de têtes sur ce continent aux dimensions gigantesques.
Vint Christophe Colomb et ses suivants qui apportèrent des maladies qui décimèrent les "indiens d'Amérique". Ils s'attaquèrent vite aux bisons pour déstabiliser les natifs du continent qui vivaient du bison. Il y eut ce qu'on peut qualifier d'une "ruée vers la peau de bison" qui s'aggrava quand la Révolution industrielle en réclama tant et plus pour tisser des courroies de machines. La chasse au bison (songez que certains chasseurs pouvaient en tuer 100 par jour!) fit rapidement disparaître les troupeaux libres que les balles massacraient allègrement.
Les Amérindiens se virent dès lors parqués et privés de l'essentiel de leur moyen de subsistance, eux qui utilisaient la peau, les tendons, le cuir et la viande des bisons.
L'arrivée de colons européens, l'utilisation d'armes de plus en plus précises et efficaces, la ruée vers l'or, l'installation de lignes de chemin de fer, la folie génocidaire des blancs amenèrent la race des bisons (et les Indiens) au bord de l'exxtinction pour les premiers, à l'effondrement de leurs coutumes puis de leurs vies pour les autres.
On ne parle pas de génocide pour les Amérindiens mais ce ne serait pas une erreur d'employer le terme.
L'héroïque William Frederick Cody (1846-1917), plus connu sous le nom de Buffalo Bill devint une gloire locale parce qu'il tua 88 bisons mâles adultes en une seule journée... une gloire méritée!
La beauté des paysages, la retenue du commentaire, les informations distillées lentement sur un épisode sinon oublié du moins passé sous silence, rendaient passionnantes les explications de ce documentaire magnifique.
Il est disponible sur "Replay" ou sur le site d'Arte...
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