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3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 08:30

La situation de vacancier doit être propice à la pensée. Aujourd'hui encore c'est un souvenir

d'enfance qui m'a marqué que je relate ici.


Je devais avoir 5 ou 6 ans. Mes parents étaient eux-mêmes en vacances et, pour le Parisien

que j'étais le Cher (ou était-ce la Nièvre?) avait le goût de l'aventure et la couleur du plus

absolu dépaysement.

C'était, autant que je m'en souvienne, une campagne de hautes herbes, de maisons rustiques

et inconfortables, de marais et d'arbres géants. Les animaux étaient partout et la campagne

ressemblait à la campagne.

Le lieu s'appelait "les Poteries" et la France de ces années était très primitive: au café du coin

les hommes jouaient à la belote, l'ivrogne de service était mort en tombant d'un arbre et

l'idiot du village était accepté par l'ensemble de la communauté, "touristes" compris.

Comme son nom l'indique, le village était consacré aux potiers et des fours à céramiques y

fonctionnaient à l'année.

Petits garçons nous accompagnons partout mon père qui avait la religion des promenades

interminables et celle de la cueillette des girolles. (il avait un 6ème sens qui le faisait accepter

puisque ce n'étaient pas les coins à champignons connus qu'il découvrait!)

 

Mon souvenir concerne une nuit et reste assez précis, comme tous les souvenirs, sur certains

détails et pas sur d'autres.
Je me souviens, par exemple, que ma mère était présente, qu'un habitant du cru ouvrait la

marche avec une lampe électrique et que mon père n'était pas le "meneur".
Au détour d'un chemin le petit groupe bruyant que nous formions (moi j'étais intimidé par la

nuit et les bruits, sans parler des vers-luisants, nombreux à l'époque) nous tombâmes sur

un crapaud. Pas une belle reinette ou une jolie grenouille. Non!

Un crapaud lourd et bosselé, à l'air débonnaire mais peu engageant. J'ai le souvenir d'yeux

jaunes et d'une absolue placidité. L'animal n'a pas cherché à fuir.
Le villageois, avisant le bout rougeoyant de la cigarette de mon père proposa de "faire fumer

le crapaud".

Mon souvenir s'arrête là. Impossible de dire s'il a fumé, s'il a éclaté (comme l'avait annoncé

l'homme) ni rien du retour après cette équipée.
Je me souviens seulement de la balade nocturne, de moi petit sur le chemin humide et de

cette bonne bête de crapaud.
Et moi intéressé par la suite et en même temps confus qu'on veuille le tuer... et que ma mère

ne s'y oppose pas.
Pourquoi j'ai pensé à ce souvenir d'enfance? je n'en ai pas la moindre idée!

 

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