Le quotidien Libération publiait hier, sur son site en ligne, un article court mais très
intéressant relatif à l'action d'une jeune artiste, ANNA UTOPIA GIORDIANO.
Celle-ci, avec son imagination et l'aide de Photoshop a adapté "les codes de beauté
contemporains" à des toiles classiques.
3 peintures célèbres étaient ainsi revues, Venus Anadyomène de Jean Auguste Ingres,
La naissance de Vénus de Boticelli (souvent improprement appelée "le printemps")
et la Venus endormie d'Artemisia Gentileshi.
Considérablement amaigries, ayant perdu leur ventre et leurs cuisses ces femmes
sont devenues plus fines, avec plus de hanche et plus de seins.
L'effet est saisissant.
Qui ne s'est pas interrogé en voyant les formes épanouies des femmes du "bain
turc" et autres "femme nue avec un chien" de Gustave Courbet: que seraient-elles
avec notre sens de l'esthétique?
Même les beautés des années 60 avec leur taille de guêpe sont déjà largement
dépassées.
Nul doute que nos Lolitas anorexiques aux nichons hyper-développés seront vite
anachroniques.
En utilisant les outils de son époque et en les appliquant à des représentations du
passé l'artiste nous montre l'ineptie de nos "canons de la beauté" et même leur
grotesque.
L'article rappellle que la société H & M, utilisant un procédé voisin, a mis des têtes de
mannequin vivants sur des corps "parfaits" crées par ordinateur et a dû les retirer
de ses publicités.
Les diktats de la beauté et de la mode sont un frein à l'épanouissement de toute une
population qui, faute de pouvoir y ressembler souffre dans son coin.
Anna Utopia Giordiano fait l'éblouissante démonstration du ridicule de ces canons de
la beauté et démontre par l'absurde...leur absurdité!