Il y a quelques temps, à sa sortie sur les écrans, j'ai chroniqué ici "La zone d'intérêt" film réalisé par Jonathan Glaze ayant reçu le Grand Prix au Festival de Cannes 2023.
Ce film illustre "la banalité du mal" en suivant la vie quotidienne du commandant du camps d'extermination d'Auschwitz-Birkenau (une ordure répondant au nom de Rudof Höss) et de sa famille, femme et enfants inclus.
Comme film il est bien réalisé et le parti-pris de ne pas montrer l'horreur tout en la laissant se deviner par des artifices de mise en scène est original et le pari plutôt réussi. Je terminais ma "critique" par une question: tout ce long film de cinéma pourquoi? qu'est-ce qu'on voulait (dé)montrer? que cherchait-on à exprimer? quelle thèse défendait-on? J'ai repensé à "La zone d'intérêt" et le titre comme le film restent éloignés de l'histoire qu'ils sont censés raconter, ne fût-ce que par association d'idée (fumée des trains à vapeur = trains de déportés, lumière rouge = cheminées des crématoires).
C'est peut-être ce que voulait dire Claude Lanzmann lorsqu'il disait qu'après son film "Shoah" on ne pourrait plus filmer celle-ci. Cette prétention de dire "j'ai fait l'ultime travail, j'ai conçu la seule représentation possible de l'extermination" agaçante par sa formulation était finalement plus fondée que je ne l'avais cru.