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28 février 2024 3 28 /02 /février /2024 07:00

"HIROAKI SAMURA - CORPS ET ARMES; 

 

"Virtuose du dessin, Hiroaki Samura percute les lecteurs dès sa première série: avec L'Habitant de l'infini, manga de sabre aux chorégraphies insensées, l'auteur (né en 1970) trahit une personnalité volontiers disruptive. Peu intéressé par les récits d'époque, il aborde le genre avec l'insolence du néophyte et en démonte les archétypes avec une impétuosité et une intuition rafraichissantes. Obnubilé par le corps et ses limites, les armes blanches et leur beauté froide , il se livre à un grand jeu d'exploration charnelle , parfois proche du "body horror" et fait de son héros, le sabreur immortel Manji, une figure doloriste dont le calvaire sans cesse renouvelé s'apparente à une quête à la fois rédemptrice et érotique. Ce personnage complexe et parfois insaisissable est accompagné dans son odyssée de faux demi-dieu par la jeune Lin, adolescente assoiffée de vengeance qui sera le déclencheur d'une grande aventure ponctuée de rencontres souvent... tranchantes.

Publié en France en 1994 chez Casterman et aux Etats Unis en 1997 chez Dark Horse Comics, L'Habitant de l'infini traumatise instantanément un public occidental encore peu rompu aux codes du manga et encore moins à des propositions graphiques aussi iconoclastes. 30 ans après sa parution, la série d'Hiroaki Samura, qui oscille entre fureur et contemplation, n'a rien perdu de son magnétisme et demeure, dans la carrière de l'auteur comme dans le parcours de millions de lecteurs, un titre matriciel."

Tel est le texte gonflé aux hormones qui figurait à côté d'un dessin banal sur une des bornes placées devant la gare SNCF Matabiau, bornes consacrées aux manga, ces bandes dessinées japonaises dont sont friands nos ados actuels. 

Ne faisons pas comme nos parents qui nous reprochaient de préférer "les petits Mickey" à Balzac ou à Tolstoï mais convenons que le texte qui précède est un sacré morceau. De la langue de bois pas politique! une sorte de compilation de mots savants ou peu utilisés (disruptif, néophyte, archétype, impétuosité, obnubilé, figure doloriste, rédemptrice, iconoclaste et matriciel) pour légitimer et rendre sérieux une discipline qui, à priori ne mérite pas ce jargon culturel. 

Ces mots, donc,  pour décrire des dessins discutables me rappellent ceux qu'emploient les cuistres de la culture subventionnée pour parler de Street-Art, d'Installations et autres peintures contemporaines dont la laideur le dispute à la prétention. 

Notre maire, qui ne fait pas la différence entre Astérix et Blake & Mortimer essaie de faire jeune en autorisant les bibliothèques à acheter des livres dont la lecture de la quatrième de couverture vous donne envie de sauter par les fenêtres si celles-ci s'ouvraient. Il a, comme tout le monde, cédé aux modes absurdes du moment et le tag, mycose murale invincible s'étend et colonise jusqu'à des immeubles neufs non encore habités. 

Plus personne ne lit Musset ou Chateaubriand mais on transforme en gnose des manga au ras des trottoirs. 

 

PS: un autre post avait été écrit et était prêt à publier mais j'ai dû le censurer puisque les personnes concernées ont fait amende honorable. Il aurait été injuste de ne pas en tenir compte. (comprenne qui pourra). 

 

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