Se regarder dans le miroir et se voir vieux est un supplice quotidien que je n'aurais pas osé infliger à ceux que je déteste le plus. Voir son corps se détériorer et sa figure s'abîmer inexorablement semble indiquer que Dieu (ou le démon) a beaucoup d'humour.
Mais la seule consolation est que, à moins de disparaître prématurément c'est le destin de tout le monde. Sur chacun le temps s'acharne plus ou moins différemment mais il s'acharne.
Gainsbourg, qui n'a pas composé que des conneries, disait en substance que "la laideur a ceci de supérieur à la beauté c'est qu'elle dure plus longtemps".
Même les plus beaux et les plus belles, si leur argent leur permet de retarder celle-ci, finissent par rencontrer la vieillesse. Brando, Delon, Newman, Faye Dunaway, Ava Gardner et Ursula Andress semblent être ou avoir été les grands-parents de ce qu'ils furent..
Avec les premiers jours du printemps les adolescentes magnifiques et les adolescents lumineux soulignent inconsciemment leur avachissement corporel à ceux qui ont deux ou trois fois leur âge. Se comparer est un supplice.
Bref la jeunesse est un âge miraculeux dont on prend conscience lorsqu'elle a commencé à se faire la malle.
Avec la fraîcheur des traits et l'élasticité de la peau, avec la profusion de cheveux et la blancheur des dents va un enthousiasme et une foi dans ses possibilités de changer tout ce qui ne va pas qui force l'admiration.
Telles sont mes réflexions devant la photo de l'état major du PS, Cambadélis en tête essayant de "comprendre" les jeunes de "Debout la nuit". La seule chose à comprendre c'est le compte en banque, les alcools fins, les quarante ans de différence. Ils ne sont pas du même monde.
Le jour où l'on commence à être rationnel et réaliste on est passé de l'autre côté!