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31 octobre 2022 1 31 /10 /octobre /2022 07:00

Rembob'INA est une émission de LCP, la chaîne parlementaire de la TNT. Elle est présentée (mollement) par le journaliste politique Patrick Cohen. Elle se présente comme une émission à thème et est à chaque fois dédiée à l'analyse d'une émission passée. (celle-là devait dater de 1972 ou 73).

Récemment elle était consacrée au passage en télévision de Brigitte Bardot interrogée par le déjà insupportable Jean-Pierre Elkabach, l'éprouvante Caude Sarraute et les écrivains René Barjavel et Lucien Bodard.

Si les réponses de Bardot étaient banales et parfois peu inspirées, les questions posées à la comédienne volaient au ras des pâquerettes. Les plus consternantes étant posées par Elkabach et Claude Sarraute, l'indigne fille de sa mère.

Brigitte Bardot avait entamée la quarantaine et était encore très belle. La jeunesse se retirait doucement de son visage, elle en était consciente et ne semblait pas s'en formaliser plus que ça. Elle avait une sorte de tic qui lui faisait remettre une mèche ici ou là à tout bout de champ. Lucide elle reconnaissait ses erreurs et affectait de ne rien regretter. Elle insistait sur l'enfer qu'avait été sa vie, traquée par des photographes du matin au soir, espionnée, ses propos déformés quand ils n'étaient pas inventés. Elle reconnaissait que son métier de comédienne ne lui apportait (et ne lui avait apporté) qu'exceptionnellement plaisir et satisfaction. Au moment où elle allait l'abandonner -définitivement- elle ignorait encore ce qu'elle ferait mais savait que les années à venir seraient consacrées aux animaux, sa passion exclusive.

Claude Sarraute, une grotesque frange lui masquant les yeux s'obstinait à lui poser des questions "féministes" et se vit renvoyer dans les cordes; tout comme un des deux écrivains peu inspiré qui essaya de lui faire parler de son fils. 

Il y avait manifestement un malentendu entre l'actrice ne souhaitant plus l'être et les interviewers qui ne croyaient guère à son renoncement. Ils étaient aussi, m'a t'il semblé, vaguement intimidés d'être en face de ce "monstre sacré".

Il est vrai que la filmographie de Brigitte Bardot, surtout à ce moment, ne plaidait pas pour elle: que de nanars, de films ni faits ni à faire et de francs navets avait-elle tourné! Seuls surnageaient peut-être les surestimés "Et Dieu...créa la femme" de Roger Vadim, "La vérité" de Georges-Henri Clouzot et "Le mépris" de Jean-Luc Godard.

Restaient aussi quelques chansons écrites pour elle sur mesure par Gainsbourg (dont le fameux "Harley Davidson" qu'elle interpréta pour la postérité devant les caméras d'une émission de variétés).

Elle ne dit pas de bêtises et, au contraire, possédait un solide bon-sens qu'elle soulignait avec des proverbes ou des titres de fables.

Tout ceci semblait déjà très daté et Bardot a eu raison de partir avant d'être rattrapée par le temps. Elle fut l'image de la libération de la femme, une actrice au phrasé étrange et unique qui joua dans un certain nombre de films médiocres et bien français. Une femme libre qui paya chèrement cette liberté.

Une femme dont la beauté surclassa nombre de ses "concurrentes" internationales, Monroe comprise.

 

PS: Dans "Libération" daté de samedi 29 et dimanche 30 octobre 2022 un article intitulé "Street Art, Archiver sans balancer" dont le sous-titre résume parfaitement la dualité et le"problème" : "comment rassembler des oeuvres et photos dès lors qu'elles sont aussi les preuves potentielles d'un délit?". Tout est dit.

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