Parce que nous escamotons tout ce qui nous dérange notre rapport avec les animaux est le
plus souvent réduit à celui, légèrement névrotique, que nous avons avec nos "animaux
domestiques".
Il s'agit, en la matière, essentiellement des chats, des chiens et quelques animaux exotiques
ou particuliers (je pense aux furets, à quelques serpents, aux perroquets, aux poissons
d'ornement, aux lapins et autres tortues).
Nous avons, vis à vis de ces animaux-là, des budgets extensibles et une patience qui ne lui
cèle en rien.
La civilisation permet même cette aberration de voir des chiens ou des chats mieux soignés
et mieux nourris que des êtres humains, et celà à nos portes.
Tout ce qui n'est pas "domestique" (en gros tout ce qui ne vient pas sur notre canapé en cuir
de vachette ou dans notre salon) nous est indifférent. Ou presque. Pour ne pas penser à la
destinée tragique des vaches (elles allaitent, elles vélent, elles allaitent... et on les tue pour
faire de la viande.... de boeuf), à celles des chevaux, des agneaux (renseignez-vous, qu'est-ce
qu'un agneau? à quel âge on le tue...), les moutons, les lapins, les poules, les dindes,
les porcs, les canards, les oies, les animaux à viande, quoi, nous leurs réservons l'enfer
sur terre, mais nous ne voulons pas en parler et encore moins le voir.
Quand tous nous saurons tous ce qui se passe précisemment dans un abattoir alors nous
changerons peut-être notre mode de consommation de viandes.
Il ne s'agit pas d'imposer le végétarisme à l'humanité mais d'accepter de regarder en face ce
qu'on fait pour nous donner nos "nuggets" et nos "hamburgers" .
Quand je passe devant les restaurants de fast-food et que je vois des colosses s'empiffrer de
ces sandwiches je revois ces images hideuses images d'abattoirs. A t'on vraiment besoin de
toute cette "viandasse"? de cette chair torturée?
D'un côté on s'étonne de ces cancers qui prolifèrent, de ces maladies qui gagnent (ESB,
E.Coli, salmonelles....) d'un autre de l'obésité galopante qui gagne nos populations mais on
continue à se goinfrer de saletés en connaissance de cause.
Faites l'expérience: moins de viande mais de meilleure qualité, moins souvent aussi: vous ne
l'apprécierez que plus et vous serez moins responsables de la transformation en "usine à
viande" de ces beaux animaux que sont les vaches ou les autres animaux industriels.
(Lire la thèse: "Vivre avec les animaux, une utopie pour le XXIème siècle" par Jocelyne Porcher
éditions la Découverte 2011)