Blanc-bonnet et bonnet-blanc

Une sorte de fatalisme écoeuré m'a envahi en lisant l'article "DSK dans l'oeil de

Sarko" publié par le Nouvel Observateur d'hier.
J'ignorais -dans ma grande naïveté- que Strauss-Kahn et Sinclair et Sarkozy et

Cécilia avaient été de "grands amis" qui pendaient ensemble la crémaillère chez

Attali et dînaient les uns chez les autres entre Neuilly et le 16ème arrondissement.

Je ne soupçonnais pas non plus que ces 2 avocats d'affaires futurs

candidats à l'élection de 2012 avaient la même amitié pour l'insupportable Alain Minc.

J'ai été consterné d'apprendre que sur les marches de l'Elysée Strauss-Kahn

a gardé sa main dans sa poche uniquement pour empêcher Sarkozy de se livrer

à son habituelle effusion à l'américaine.

Les phrases de Sarkozy sur son futur probable concurrent ("Un type qui commande

des oeufs aux truffes puis des ris de veau ne peut pas se présenter", Est-ce qu'on

arrive dans la cour de l'Elysée dans une Mercédès à 100 000 euros?" et surtout

"A côté de lui, j'aurais l'air d'un pasteur méthodiste") sont terrifiantes.

Je finis par me demander si, entre notre "démocratie" qui permet à un Balkany

de rester maire alors qu'il a été condamné, à une Alliot-Marie incompétente et

gaffeuse de rester ministre etc. est très différente du régime de Ben Ali ou de

Moubarak. Une simple question de degrés, à mon avis.

Certes on est libre de lire Guillaume Musso, d'écouter David Guetta, de regarder

Pernaud ou Arthur, d'aller voir les "Ch'tis" et Johnny (le 14 juillet, payé par nos

impôts)...Mais les gardes-à-vue, les radars partout, les compromissions avec

le monde des affaires (Servier-L'Oréal-Proglio) la rareté du travail, la dépréciation

des diplômes, le mépris des "élites", la nomenklatura (fils et filles de...), les

conditions de travail,  la pauvreté culturelle et l'abrutissement par le sport-spectacle

font qu'on en est pas si loin.
J'exagère? oui, sans doute. Mais c'est une "tendance".