Claude Cheysson fut le ministre des relations extérieures, nouveau nom du ministère
des affaires étrangères, de 1981 à 1984.
Chacun sait, ou devrait savoir, qu'avec la constitution bâtarde de la Vème République
le titulaire du poste des affaires étrangères partage en réalité le poste et les fonctions
attachées avec le Président de la République (le fameux "Domaine réservé") et parfois,
cela s'est vu (rappelez vous Guéant ou BHL et Kouchner!) avec des éminences grises
mandatées par le Président.
Comme le titre est plus important que la fonction, et que les signes extérieurs
d'importance le sont plus que le titre ces Messieurs se font donner du "chef de la
Diplomatie Française" par les médias et nos ministres des affaires étrangères
finissent par le croire.
... nous savons que le vrai responsable de la politique extérieure est sur son scooter
ou chez Julie G***.
Mais revenons à Cheysson qui fût, parmi les ectoplasmes du quai d'Orsay l'un des
plus, l'un des moins, enfin... un cador.
C'est lui qui, en décembre 1981, alors que le Général Jaruzelski, communiste
de la plus stricte obédience, proclamait la Loi Martiale (Etat de Guerre) contre son
propre peuple dit officiellement: "Naturellement, nous ne ferons rien".
C'était vrai mais c'était froidement cynique et pour tout dire ni protocolaire ni
... diplomatique.
Avec l'Ukraine aujourd'hui il faudrait sans doute dire la même chose. Nous ne pouvons
rien faire et, en tous cas, rien qui mette de l'huile sur le feu.
Le chaudron ukrainien est fermement couvé par Poutine et les rodomontades de
l'Europe n'y changeront rien.
Plutôt que de jouer les utilités ou de faire semblant façon BHL (mais qui le fera taire,
cet "idiot international"?) la sagesse, me semble t'il, puisqu'on a ni les moyens ni
l'envie d'agir devrait être de brandir le droit et de faire comprendre au despote
Ianoukovytch* que son avenir est entre celui de Milosevic (Tribunal international) et
celui de Kadhafi ou Saddam Hussein (exécution sommaire ignominieuse).
Et aux gens qui le soutiennent et qui tirent dans la foule qu'ils n'échapperont pas au
procès.
C'est, toujours à mon avis, la seule option.
* On l'a oublié mais c'est le même Ianoukovytch qui avait empoisonné son rival à la
Présidence en 2004 et qui a fait enfermer sa rivale Ioulia Tymochenko à celle de 2010.
Poutine sait choisir ses amis.