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3 décembre 2013 2 03 /12 /décembre /2013 07:09

                                        "Mais regardez-vous donc

                                          Un matin dans la glace

                                          Patron du "Figaro"

                                          Songez à Beaumarchais

                                           Il saute de sa tombe

                                           En faisant la grimace

                                           Les maîtres ont encore

                                           Une âme de valet"

 

                                       (Jean Ferrat "Un air de liberté" 1975)

 

Une des fausses-valeurs de notre pays est ce doux papy aux yeux bleus

qui fait se damner la bourgeoisie près l'Ecole Militaire et jusqu'à Passy,

sans oublier les Quinconces à Bordeaux et le Cours Mirabeau à Aix.

Je veux parler du Comte Jean Bruno Wladimir François de Paule le

Fèvre d'Ormesson qui pousse la simplicité jusqu'à se faire appeler

presque famillièrement Jean d'Ormesson ou même, voyez jusqu'où va

la légèreté, Jean d'O.

 

Ce merveilleux vieil homme, qui ne s'est donné que la peine de naître

et d'épouser une héritière riche à millions (comme sous Louis XV!)

ravit les pages littéraires des journaux ou magazines dont il squatte

(avec élégance) les liste des best sellers avec des ouvrages plus vides

que le regard de Lara Fabian.

Ce cher Jean d'O , pendant les folles années du giscardisme triomphant

(car il y a eu des années de giscardisme triomphant!) dirigeait le journal de

la droite chic et discrètement fortunée, le "Figaro", célèbre pour n'accueillir

dans son "carnet" que des morts à pedigree ou, à tout le moins, anciens

élèves des Pont et Chaussées ou polytechnique.

 

Ce beau spécimen d'une France qui partit à brides abattues quand Gudérian

traversait les Ardennes ou l'a accueilli avec un Maréchal gâteux et des 

chansons à texte a ainsi, pendant des années, fait du mougeotte avant

Mougeotte.

Je veux dire qu'il défendait la France éternelle, celle des châteaux, des

maisons de maître, des abbés en soutane et des prêtres "guides spirituels",

celles des chevaliers d'industrie et des maîtres de forges, celles des colonies

et celles des colonels et généraux à plumets et gants blancs.

Une invraisemblable audace, on le voit.

 

Une fois Giscard remisé au musée des produits régionaux d'Auvergne il lui

a fallu se reconvertir et son génie a été de se transformer en oecuménique

écrivaillon mi-philosophe (de salon) mi-romancier (de boudoir).
Avec sa plume trempée dans l'encre tiède, ses manières exquises de

vieux pas tout-à-fait sénile mais portant beau, son oeil bleu et sa voix de

travesti suisse il a conquis les médias qui l'ont jugé "bon client".

 

 "Au plaisir de Dieu" c'est "La Recherche" au rabais. Il y a bien des nobles et

des châteaux mais une langue rabougrie et des personnages mesquins.


Il écrit (ou fait écrire) des livres à titres imbéciles ("le vagabond qui passe

sous une ombrelle trouée" étant son chef d'oeuvre dans ce domaine) qui

font se pâmer de plaisir une critique qui croit que Philippe Djian est un

rebelle et Patrick Modiano un écrivain.

 

Il vient faire de la figuration sur quelques plateaux de télévision où

l'imposture le dispute au vide et fait penser à ses téléspectateurs:

"Jean d'Ormesson n'est pas comme notre papy, il n'a pas de couches

et il n'essaie pas de toucher la bonne".

 

Comme Giscard, son idole à (fausse) particule Jean d'Ormesson est

persuadé d'être intelligent.
Peut-être même ces deux jolis octogénaires se croient-ils sympathiques?

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commentaires

P
Ha il a fallu en faire des visites et des recherches pour tomber, ENFIN, sur un peu d'objectivité à l'endroit de l'ami d'Ormesson. Enfin, ami, c'est une façon de dire les choses. Je me méfie toujours des bonhommes qui ont eu la vie facile et qui viennent ensuite donner des leçons sur la meilleure façon de la vivre. Je trouve que la moindre des choses, quand on est né avec une cuiller d'argent dans la bouche, c'est de faire profil bas. Écumer les plateaux de télé comme l'a fait cet aristocrates et se la jouer grand prince du bonheur et de l'art de vivre sa vie heureux démontre l'énorme décalage avec la réalité de la vie. Mais ça correspond bien à l'état d'esprit des médias main stream. Le peu que j'ai lu de lui, ou entendu, m'a toujours gonflé tant on y voit une lecture du monde au travers de son propre prisme. Enfin, c'est comme ça...
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G
J'ai découvert votre site à l'occasion de décès de cet homme si "sympathique" jean d'ormesson (pas de majuscules il ne les mérites pas) . Bravo pour votre site
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