Je suis souvent surpris et agacé qu'on demande aux invités , à la radio ou à la télévision, de répondre à une question en deux mots, en deux secondes, très vite.
Pourquoi cette perpétuelle course au temps? est-ce si dramatique si (l'inutile) bulletin d'information commence avec du retard? si la publicité est lancée à un moment où la personne qui s'exprimait a terminé de le faire?
Je trouve pénible qu'on demande à quelqu'un qu'on a fait venir de limiter sa parole à deux ou trois idées fortes sans pouvoir développer sa pensée.
Même un invité "people" ou du spectacle a quelque chose à dire si on veut bien lui donner du temps. Mais la caricature de débat à laquelle tout le monde (de "Salut les terriens" à "touche pas à mon poste" en passant par "le grand journal") s'identifie oblige les invités (toujours les mêmes mais c'est un autre sujet) à supporter de ne pouvoir dire que quelques phrases tandis qu'ils servent de faire-valoir le reste du temps.
Ces impératifs de temps qu'on nous présente comme primordiaux ne le sont pas en réalité. ils témoignent du mépris dans lequel on maintient le spectateur, un crétin qui a trois minutes de capacité d'attention et qu'il faut capter par des augmentations du volume du son des publicités ou un changement de rythme permanent faute de quoi il décrocherait.
Paradoxalement le "zapping", cette émission lamentable qui présente le pire du petit écran, est la grande crainte des producteurs lorsqu'il s'agit de comportement de l'auditeur ou du spectateur.
Quand à 19H58 on pose une question sur l'éventuelle sortie de l'Euro de la grèce à un "expert" on se fout du monde. On est dans le spectacle voire dans la parodie.
Et d'ailleurs cette obsession de la réponse courte, du temps qui passe et du zapping va de pair avec la vedettisation de l'interviewer, de l'animateur ou du chroniqueur.
Je me demande parfois pourquoi les invités type Onfray se déplacent pour parler 4 minutes sur 45 de présence.
Quel message peut passer en si peu de temps?