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12 octobre 2021 2 12 /10 /octobre /2021 07:00

Film Français de Yves Boisset (1970) avec Michel Bouquet, Théo Sarapo, Henri Garcin, Françoise Fabian, Bernard Fresson, Rufus, Adolfo Celli et Michel Constantin.

J'ai vu (revu?) ce vieux film sur Arte le 4 octobre et ai été surpris par sa violence, sa dureté, le jeu de Michel Bouquet et son côté dépassé de polar-politique post soixante-huitard. Yves Boisset est connu pour ses films coup-de-poing peu nuancés voire manichéens. Ce "Condé" là exploite la veine des policiers-justiciers peu regardants (c'est un euphémisme!) sur leurs méthodes. On songe au Charles Bronson justicier ou aux Clint Eastwood de la même époque. Michel Bouquet y est un flic impitoyable et manipulateur qui se fait justice lui-même pour venger un collègue assassiné par des truands caricaturaux. Il est tout d'une pièce, animé par une colère froide et un sentiment d'impunité totale. Il ne déserre quasiment pas les dents et sa bouche est un trait amer. Dans les films de cette décennie truands et policiers portent chapeau, fument à chaque plan, conduisent des voitures de sport (Alpine, Triumph) et sont plus armés que la Deuxième DB. On tue plus qu'à Stalingrad et la mort est très photogénique. Constantin meurt poétiquement, presque philosophiquement!

Le dialogue est édifiant: "Tu as un flingue, moi aussi mais je suis assermenté", "le boulot de flic consiste à fouiller les poubelles, "Il faut que je l'interroge. Oui, la police interroge les victimes, pas les coupables", "C'était un flic honnête. Un naïf, quoi. "La police c'est un métier sale qu'on ne peut faire que salement" et enfin, la meilleure formule: "la fonction de policier n'est pas une fonction noble. Un corps qui fonctionne bien produit des déchets. Il convient de les éliminer convenablement. Les fonctions d'élimination doivent être assurées rapidement, proprement et discrètement". Sans humour ces citations montrent la pesanteur du propos et le moralisme de l'affaire.

A l'époque le film avait choqué mais avait aussi, paradoxalement, profité de la publicité involontaire donnée par le ministre de l'intérieur Marcellin qui avait essayé de censurer le film et même de l'interdire en partie, eu égard à la violence des situations et au propos antiflic évident. La scène "difficile" du tabassage de Rufus n'y étant pas pour rien.

Que reste t'il, 51 ans après, de cette écume là? un ennui, des scènes vues partout, un propos juste mais exagéré, et un film ennuyeux et prévisible. Le seul personnage féminin, joué par Françoise Fabian est inexistant et faible. C'est "sois belle et tais-toi".

Du cinéma qui n'a pas bien vieilli et qui du propos à la mise en scène accuse son âge.

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