Succéder à Jean-Paul II n'était pas une sinécure. Le pape polonais avait eu l'un
des plus longs règnes de la papauté et, de surcroît, possédait une personnalité
extrèmement charismatique.
A la fin de son pontificat, usé, vielli, fatigué en ruines même, Jean-Paul II gardait
une aura que son successeur n'aura sans doute jamais obtenue.
Curieusement, pour les médias occidentaux, l'origine polonaise du pape de l'Est
l'aura servi et dégagé pour lui un préjugé favorable.
Ses origines allemandes ont, au contraire, plombé Benoît XVI qui de "panzercardinal"
est rapidement devenu le pape allemand, avec tout ce que cela recèle de lourdeur
et de manque de grâce.
un comble pour un pape!
Suprêmement cultivé, très intelligent et connaissant l'histoire de l'Eglise et la
théologie comme peu avant lui, Joseph Ratzinger a hérité d'une église encore
forte de un milliard et cent millions d'âmes mais en déclin constant dans ses
anciens bastions européens tandis que les nouveaux s'affranchissent souvent
des dogmes et de la "vraie foi".
Comme ses prédécesseurs et en homme d'Eglise, le pape a raisonné non en
termes immédiats mais en fonction des deux mille années d'existence du
Catholiscisme.
Ses prises de position sur son lointain prédécesseur Pie XII mais aussi sur
le schisme de Mgr Lefèbvre et sur les crimes de pédophilie des hommes
d'église lui ont valu au mieux l'incompréhension au pire l'hostilité de ceux qui
ne connaissent pas grand chose à la Religion et encore moins à son Histoire.
Ces prises de position s'expliquent et vont toutes dans le même sens: panser
les plaies les plus douloureuses et maintenir sur la nef ceux qui y sont en
déséquilibre.
Ce ne sont évidemment pas ceux qui raisonnent au jour le jour et qui ne voient
pas plus loin que le bout de leur ... capote qui comprennent ce genre de
comportement.
7 ans de pontificat effacés, discrets, agités et déstabilisés sont insuffisants pour
que Benoît XVI ait d'ores et déjà une stature incontestable.
L'homme, sa pensée et son action méritent mieux, en tous cas, que les banalités
frivoles qu'on entend ici ou là quand il s'agit de lui.
A l'âge où il a été élu par les cardinaux Joseph Radzinger devait savoir que son
règne serait court et peu brillant.
Il est vrai que les européens attendaient le signal d'une religion permissive,
hédoniste et temporelle et qu'ils ont été déçus. (les mêmes voyaient en
Tchernenko ou Raul Castro des parangons de démocrates!)
Benoît XVI qui, dit-on, ne souhaitait pas être pape, n'a pas démérité dans un
monde où les positions de l'Eglise comptent moins que celles de Madonna
de Ronaldino ou de Mitt Romney.
S'intéresser à Benoît XVI et écrire quelques lignes sur son "septennat" montre
que je suis bel et bien en vacances!