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9 octobre 2014 4 09 /10 /octobre /2014 06:31

Je n'ose imaginer à quoi ressemblent les journées de 8H00 des gardiens du musée Soulages à Rodez. En voilà des qui ne volent personne en appliquant (je l'espère) strictement les 35H par semaine.

Ce n'est pas que leur cadre de travail soit laid (le musée est ce que l'on fait de mieux en matière de modernisme rouillé et "paysager" à l'extérieur et contient à l'intérieur les fameux espaces modulables indispensables à l'art moderne...

 

C'est vrai que l'éclairage... pêche un peu. C'est sombre! d'autant plus que les fenêtres sont masquées par des voilages noirs.

Le noir... la marque de fabrique, que dis-je la signature de Soulages, du moins selon ses exégètes.

 

Pierre Soulages a 94 ans et ne dit pas grand chose. Du haut de son mètre quatre-vingt douze il doit parfois penser que l'époque lui a été très douce.

 

il fallait écouter le silence religieux des visiteurs du musée, leurs regards perdus, les sourires qui s'accrochaient parfois aux visages et, souvent l'incompréhension que les éléments de son oeuvre qui sont présentés dans "son" musée font naître.
Pour tout dire nous ne sommes pas préparés à l'art moderne en général et à des peintres comme Yves Klein ou Soulages en particulier. Nous avions du mal avec Juan Gris, Picasso, Klimt ou même Dali et voilà qu'on expose des peintures plus obscures (aux deux sens du terme) que l'âme d'un démon.

Hormis les très beaux bronzes (mais c'est leur aspect qui est beau, ils ne disent rien) je n'ai pas vibré souvent. En réalité je n'ai pas tenu plus de 35 minutes: à la fin je regardais les radiateurs en pensant qu'il s'agissait d'oeuvres exposées!

 

Le public est sage, fait gentiment la queue à 13H30 pour une ouverture à 14H00 (le musée ferme à l'heure du déjeuner!) et attend ("comme à la sécu", je l'ai entendu dire tout à l'heure) qu'on veuille bien offrir à leur intelligence (beaucoup) et à leurs yeux (peu) quelques éléments choisis extraits de l'oeuvre du maître.

 

 

L'art, on est né dedans ou pas. C'est ce que je me disais en voyant dans une vitrine le bouquin de Laurent Fabius exposé là parce qu'il cite Soulages dans ses pages.

 

Le contraste entre cette ville éternelle et inchangée, rude et triste mais minérale et cette peinture désincarnée est total. Lorsque vous sortez du musée vous hésitez entre le fou-rire et la colère contre votre inculture probable.

 

 

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