Saint Pierre (Mauroy) a rejoint les cohortes séraphiques et nous sommes surpris
de n'avoir sans doute pas assez montré de son vivant à cet être parfait combien
nous l'admirions et comment nous l'aimions.
Heureusement, depuis qu'il est passé de vie à trépas nous avons rattrapé le temps
perdu et versé sur son cercueil autant de fleurs que les jardins botaniques du pays
en comptaient. Sans compter les louanges.
Nous avions été gouvernés par un génie, modeste et efficace, sincère et courageux
et nous l'ignorions!
J'avais surtout le souvenir d'un homme que le doute n'effleurait pas ( "nous sommes
le gouvernement des honnètes gens") qui mentait avec un applomb dont Cahuzac a
dû s'inspirer : "Il n'y a pas je ne sais quel plan de rigueur pour après les élections"
(et boum! un plan de rigueur après les élections) et qui considérait que tous ceux
qui ne pensaient pas comme lui étaient des factieux en puissance; mais ma mémoire
doit me jouer des tours.
Et ma mémoire visuelle aussi puisque je ne me souviens pas avoir vu l'auréole des
Saints derrière sa tête.
Les 8 jours qui viennent de s'écouler lui auraient peut-être fait plaisir: pas la moindre
critique, l'union sacrée derrière le défunt regretté de tous.
On a eu droit à une répétition des flambées d'encens qui vont accompagner la mort
de Nelson Mandela.
Une sorte de préparation d'artillerie!
Car si on en fait tant pour le gros Mauroy, premier ministre assez médiocre d'un pays
dont l'histoire est derrière lui que dira t'on pour Saint Nelson qui a, lui, quelques raisons
à faire valoir pour susciter l'admiration?