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14 février 2025 5 14 /02 /février /2025 07:00

Nous avons regardé "La liste de Schindler" le film de Steven Spielberg consacré à un homme d'affaires allemand qui s'est progressivement rendu compte de l'ignominie des nazis et a fini par protéger et sauver un millier de Juifs promis à la mort. 

Le film n'a pas les défauts récurrents des autres films de Spielberg: pas d'enfants gnan-gnan ni de "bons sentiments". Le célèbre metteur en scène voulait réaliser une oeuvre historique qui marquerait les esprits. Il y est parvenu: le film va crescendo jusqu'à filmer comme si nous y étions l'arrivée d'un convoi à Auschwitz. La violence, la cruauté, l'abomination et l'épouvante sont tellement bien rendus qu'il faut du temps pour se remettre de certains passages du film. 

La rigueur historique et l'image soignée, en noir et blanc participent grandement à la réussite de cette reconstitution qui glace le sang.

Pour ma part je n'ai à aucun moment "adhéré" à la personnalité de ce Schindler tel qu'il est dans le film: c'est un raté que les circonstances ont forcé à ouvrir les yeux. Il lui faut bien du temps pour comprendre ce qui se passe et pour qu'il aide des Juifs à sauver leur vie; encore faut-il d'ailleurs qu'ils lui servent à quelque chose pour qu'il le fasse. L'argent et le pouvoir de la richesse sont son moteur. 

Le film met en exergue la folie absolue de l'entreprise nazie. En admettant même qu'elle soit parvenu à faire disparaître les 11 millions de Juifs d'Europe ceux qui, avant la guerre ou au tout début de celle-ci avaient réussi à s'échapper de l'enfer auraient permis à une communauté Juive de renaître.

Le film -j'y reviens- met souvent très mal à l'aise. Des scènes comme l'assassinat de la déportée architecte, la tentative de meutre d'un ouvrier sauvé in extremis par l'enrayement du revolver de son bourreau, la petite fille au manteau rouge, l'attente insoutenable des femmes dans la douche, le "tir aux pigeons" du chef de camp (de telles horreurs sont elles possibles?), le "nettoyage" du ghetto de Varsovie et la détection des planques de ceux qui ont échappé aux premiers convois pour l'umschlagplatz sont littéralement insupportables. 

On a reproché à Andrzej Wajda dans son film "Korczak" d'avoir reculé à montrer l'arrivée au camp et la mort des enfants en filmant une envolée poétique: je pense qu'il avait raison. Spielberg a trop voulu coller à la réalité et le film est difficilement supportable par moments. 

 

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