De temps en temps, hors vacances, seul, Nicolas vient en France voir ses amis et sa famille. Ces séjours ultra-rapides sont des moments intenses où chacun a à cœur de rentabiliser chaque minute passée ensemble. Si sa famille est assez limitée en nombre il n'en va pas de même avec ses potes, ses copains, ses amis, ses amies et tutti quanti.
Mais il s'organise "à la Nico" et chacun, une fois qu'il est reparti, est triste que ça ait été si court.
Il vit au Canada depuis quatorze ans et je le vois s'américaniser au fur et à mesure du temps. En corollaire lui nous voit nous enfoncer dans une déprime qu'il ne comprend pas bien.
Pour lui la différence entre les Etats Unis et la "vieille Europe" tient en ce que la seconde passe sa vie à récriminer, à déprimer, à inventer des contraintes, à s'auto-flageller. Nos médias entretiennent la morosité et l'inquiétude, et des rapports entre les politiques, de la situation en Ukraine ou à Gaza, de la 6ème extinction au réchauffement de la planète elle nous "vampirise" et nous rend fébriles et sans réaction. amorphes ou dépressifs.
Il s'ébahit de nous voir éteindre les lampes, chronométrer nos douches et n'utiliser nos voitures qu'avec parcimonie.
Il ne nie pas les problèmes mais en conteste l'inexorabilité et surtout le catastrophisme dans lequel on les englobe de ce côte de l'Atlantique.
Nous nous sommes peut-être un peu vite soumis aux diktats des Ayatollah du climat. (Je dis ça, je dis rien!)