C'est en Espagne, en 1936, qu'ont retenti les 3 coups du suicide de l'Europe. Il suffit de relire Orwell ("Hommage à la Catalogne") mais aussi Koestler et tant d'autres pour se souvenir que cette terre voisine est gorgée de charniers et a été la grande répétition de la tragédie du vingtième siècle.
L'avènement de la démocratie, avec le roi Juan Carlos 1er a été une sorte de petit miracle après l'étouffoir Franco.
Chacun, en Espagne, connaît les enjeux et a ainsi évité de jouer avec le feu en soufflant sur des cendres encore vives.
Si le Franquisme reste à évaluer les actes des communistes, du "Poum", des "Brigades internationales" et des trotskistes en Espagne pendant la guerre civile devront fatalement un jour être étudiés avec détachement et objectivité.
Pour cela, le temps n'est pas venu. Certainement pas. Un charnier en ouvrira un autre et les déchirements forcément cruels rouvriront les plaies de l'Espagne, toutes les plaies de toute l'Espagne.
Voilà pourquoi je considère comme extrêmement dangereux ce qui se passe en Catalogne où des apprentis sorciers rouvrent la Boîte de Pandore au mépris de ce qui pourrait subvenir.
Le temps n'est pas, le temps n'est plus à ces pays constitués de bric et de broc et qui sont incapables d'exister par eux-mêmes.
Répétons le: l'Espagne n'est pas la Yougoslavie et son histoire séculaire ne peut se défaire en 20 ans.
A quoi rimerait une Corse, une Bretagne, une Catalogne ou un Pays Basque indépendant? n'avons nous pas, en Europe, payé le prix du sang pour le savoir, gravé dans la chair?
Ne laissons pas des artificiers fous, au nom de principes dépassés et irréalistes, rallumer les bûchers mal éteints.