Le droit est complexe, le droit international est ultra-complexe.
J'ai lu le livre de Mathilde Philip-Gay "Peut-on juger Poutine?*", petit livre ardu qui répond par la positive tout en expliquant qu'en ayant pris les dispositions pour rester au pouvoir jusqu'à sa mort le dirigeant de la Russie a fait ce qu'il fallait pour éviter cela.
Des exemples de Chefs d'état, de dirigeants démocratiques ou pas (George W.Bush, le Kaiser Guillaume II d'Allemagne, Saddam Hussein et Milosevic) viennent illustrer cette problématique qui est à la fois complexe et dépendante des circonstances.
Les dictateurs responsables de crime contre la paix, de crime de guerre, de crimes contre les civils, de génocide et j'en oublie s'arrangent pour n'être pas faits prisonniers et encore moins jugés.
Les constitutions de pays dirigés par des fauteurs de guerre protègent leurs inspirateurs en refusant leur extradition et le droit international est suffisamment compliqué pour que ces meurtriers de masse échappent à la justice des hommes.
Pour le cas qui nous occupe l'auteur du livre est pessimiste quant à la possibilité de le voir jugé un jour: il a soixante et onze ans, il est, sauf révolution bien improbable, à la tête de la Russie jusqu'en 2036 puisqu'il a fait modifier la constitution dans ce sens.
L'auteur aborde tous les aspects de la question: un assassinat réglerait-il la question de la guerre en Ukraine qu'a déclenché sciemment le Président Russe? qui lui succèderait?
Il apparaît assez clairement que le droit en ce cas précis de Poutine ne permet sans doute pas de l'imaginer répondre à la justice internationale des crimes dont il pourrait être comptable.
... Et il le sait.