Il m'est arrivé de dire du bien d'un livre que j'avais détesté.
Peu importent les circonstances!
Il m'est aussi arrivé de dire du mal d'un livre que j'avais adoré. Et tout récemment je me suis surpris à donner un avis étayé et incontestable sur un livre dont je n'ai pas réussi à prolonger la lecture au-delà de la page 10.
Je le confesse: c'est un exercice séduisant que celui qui consiste à parler avec l'air de celui qui maîtrise le sujet de ce que l'on ne connaît pas. Pour cela il suffit de posséder culot et imagination.
En me livrant à cette (légère) imposture j'ai pris conscience que ma supercherie m'en rappelait d'autres. J'ai, petit à petit, acquis la certitude que des journalistes spécialistes, ou pas, ont fait la même chose que moi: rendre compte de façon partisane de quelque chose en se basant sur leur intuition.
Une manière de rester dans les généralités, de faire des phrases (NDLR comme les marins) et de "noyer le poisson".
C'est un peu malhonnête mais ça ne prête pas à conséquences. La critique est, de toute façon, tellement déconsidérée que ce n'est pas cette petite tricherie qui la terrassera.
Ce qui reste culotté, en l'espèce, est la prise de position "j'aime", "je n'aime pas" appuyée sur rien de concret.
PS: je me suis pris la honte, ce mardi, en ne sachant pas la différence entre la trilogie et la tétralogie. (à propos de l'affreux livre de David Peace "1974" qui est un ouvrage de la Tétralogie qui en compte 4.