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30 juin 2019 7 30 /06 /juin /2019 07:00

Une réflexion, surprenante au premier abord, du metteur en scène James Cameron, prononcée dans le dix-millionième documentaire consacré au naufrage du "Titanic" que j'ai ingurgité depuis que j'ai entendu parler de cette affaire pour la première fois m'a semblée particulièrement pertinente.
Il a constaté que si nous étions tant frappés par cet évènement c'est parce que le navire était comme l'incarnation de notre monde: un aboutissement technique d'une part et une image fidèle de la société avec ses richissimes passagers qui ont été sauvés tandis que les émigrants se noyaient en masse de l'autre le tout après une traversée de l'Atlantique d'une richesse inouïe pour les uns miséreuse à des degrés divers pour les autres.

Ce géant des mers insubmersible est effectivement une illustration presque caricaturale de la société que les deux guerres mondiales n'ont modifiées qu'à la marge. Les strates entre le milliardaire Benjamin Guggenheim du pont supérieur et l'Irlandais parti tenter sa chance au "nouveau monde" sont juste un peu moins nombreuses qu'aujourd'hui. Je ne suis pas persuadé qu'un Carlos Ghosn, du temps de sa "splendeur", eut été ostracisé au salon-fumoir du navire de la White Star Line s'il avait vécu en 1912. Au fait.... Guggenheim a laissé sa vie dans l'Atlantique-Nord!

Cette course à l'abime par sa puissance évocatrice est restée très longtemps dans la mémoire humaine. Le nombre élevé de victimes (depuis on a vu plus et mieux si j'ose dire) et le fait qu'un instant le même péril menaçait l'ensemble des présents a frappé l'opinion publique.

Les épisodes bien connus de la traversée, de la collision avec l'iceberg, du naufrage presque minute par minute et la chanson de gestes qui les accompagne forment une légende qu'on ne se lasse pas de redécouvrir, à la manière des pérégrinations d'Ulysse rejoignant Ithaque. Malheur à qui oublierait l'embarquement en douce de Brice Ismay, le sauvetage des bébés Navartil, le flegme du Commandant Smith, la conscience professionnelle des deux officiers-radio et le cri de Fleet sur son nid-de-pie "Iceberg droit devant" suivi du tintement de la cloche qu'on jurerait avoir entendue.

Cameron est devenu "le" spécialiste de cette catastrophe maritime et a consacré une partie colossale des recettes du film qu'il lui a consacrée à découvrir puis explorer l'épave. Sa réflexion sur le "Titanic" et notre société m'a parue frappée au coin du bon sens. Mais d'autres évènements tel l'incendie du Bazar de la Charité", quoi que plus franco-Français pourraient prétendre au titre.

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